Actualités :: CRISE A TOTAL-BURKINA : Echec des négociations

Les travailleurs de Total-Burkina n’entendent pas baisser la garde et disent ne reprendre le travail que lorsque la direction générale de la société va reconsidérer sa décision de licenciement du porte-parole des délégués syndicaux. Ils en ont fait l’annonce hier en fin d’après-midi à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse tenue à la Bourse du Travail.

La médiation tentée par la direction générale du Travail n’a, jusque-là, abouti à aucun consensus. Les travailleurs de Total-Burkina poursuivent donc leur grève qui est entrée dans une phase décisive depuis le vendredi 24 avril 2009. Dans un communiqué rendu public hier mardi 28 avril, la direction générale de Total-Burkina a qualifié d’"illégal" le mouvement des travailleurs après avoir donné sa part de vérité sur la genèse des mouvements qui remontent à un peu plus d’un mois.

Hier soir, c’était le tour des travailleurs de s’expliquer auprès de l’opinion nationale, après une rencontre (qui n’a rien donné) avec la direction générale de la société, tenue sous la tutelle du ministère du Travail. Face à la presse, le porte-parole des délégués syndicaux, Yacouba Ouédraogo qui a été licencié, a rappelé que les principales préoccupations des travailleurs de Total-Burkina ont été soumises à la direction générale de la société depuis plus d’un an. Il s’agit principalement de la prime de résultat, de la revalorisation de la grille salariale et de l’adoption d’un accord d’entreprise.

En mars 2009, à l’issue d’une rencontre avec la direction générale, les travailleurs auraient reçu une fin de non recevoir à leur demande de révision à la hausse de la prime : "Vous pouvez faire ce que vous voulez, pas d’augmentation !", leur aurait-on dit. Le 27 mars, un sit-in de 5 heures a été observé par les travailleurs en guise d’avertissement. Au terme d’un séjour de 48 heures à Ouagadougou, le PCA de Total-Burkina Stanislas Mittelman, aurait remis à Yacouba Ouédraogo, porte-parole des délégués, une lettre de licenciement aux environs de 19 h le 23 avril, peu avant son vol pour Paris.

Pas question de sacrifier le porte-parole

Un licenciement qualifié d’abusif et de discriminatoire par les travailleurs de la société qui ont donc décidé, depuis le 24 avril, d’arrêter le travail et de ne le reprendre que lorsque le patronat de Total-Burkina aura reconsidéré sa décision. Depuis lors, solidairement et par mesure de sécurité, l’ensemble des gérants de stations-service Total sur toute l’étendue du territoire national ont, eux aussi, cessé le travail. Conséquence : aucune goûte de carburant n’a été servie aux clients depuis vendredi.

Les responsables syndicaux de Total-Burkina affirment avoir été lésés dans leur droit, même s’ils n’ont pas voulu évoquer tous les aspects juridiques de l’affaire. Une affaire qui a été déposée sur la table du directeur général du Travail qui aurait tenté, le 27 avril, une première conciliation qui n’aura duré qu’une dizaine de minutes. Les syndicats ont posé comme préalable à la reprise du travail, la levée de la sanction qui pèse sur Yacouba Ouédraogo. Le lendemain, une seconde rencontre toujours à l’immeuble Baoghin n’aboutira à aucun consensus.

La direction générale de Total-Burkina, à en croire les délégués syndicaux, aurait proposé que l’affaire Yacouba Ouédraogo soit considérée comme un point supplémentaire dans la plate-forme revendicative des travailleurs dont la négociation pourrait se poursuivre après une reprise du travail. Mais le syndicat est catégorique : pas de travail sans le porte-parole licencié. Position non acceptée. Maintien de la grève. "Total-Burkina veut qu’on sacrifie Yacouba Ouédraogo pour discuter sur la plate-forme. Nous ne saurons être d’accord.

Cela d’autant plus que notre porte-parole n’a rien fait de grave. Il a été sélectionné pour être sanctionné afin que cela serve de leçon aux autres", explique El Hadj Saïdou Dabo, un des délégués syndicaux. Yacouba Ouédraogo, qui précise n’avoir aucun précédent litigieux avec la direction de Total-Burkina, pense qu’il a été plutôt sanctionné pour avoir réussi à organiser les travailleurs et formuler des revendications. "Le PCA m’a proposé, explique-t-il, de démissionner de mon mandat de délégué du personnel si je voulais rester à Total-Burkina. Je n’ai pas accepté démissionner, étant donné que j’ai été élu par les travailleurs, alors il m’a licencié". Les responsables syndicaux de Total-Burkina n’ont pas confirmé les rumeurs faisant état de l’entrée dans le mouvement, par solidarité de corps, des gérants des autres sociétés pétrolières présentes ou représentées au Burkina.

Ils disent toutefois avoir reçu d’eux des lettres de soutien. Des motions de soutien (dont des copies ont été distribuées à la presse) ont en effet été adressées aux syndicats des travailleurs de Total-Burkina par d’autres organisations syndicales dont le Syndicat des travailleurs de la géologie, des mines, et des hydrocarbures (SYNTRAGMIH) et l’Assemblée générale constitutive de l’Union locale CGT-B du Kadiogo. La Coordination des syndicats CGT du groupe Total et la Fédération nationale des industries chimiques (FNIC) de France ont par ailleurs interpellé, dans un communiqué de presse daté du 26 avril 2009, le P-DG du groupe Total au respect du droit syndical au Burkina et en France.

"Il faut mettre un terme à cette scandaleuse situation en réintégrant sans délai au sein de Total Burkina monsieur Yacouba Ouédraogo et mettre un terme à toutes les mesures disciplinaires ou financières pour l’ensemble des salariés en lutte chez Total-Burkina SA pour la défense de leurs revendications et du droit syndical", indique le communiqué conjoint de la FNIC et de CGT. La direction générale de Total-Burkina SA a décidé de son côté de briser le silence. Au moment où nous bouclions cette édition, nous apprenions qu’elle organisera une conférence de presse pour ce mercredi matin, à 10h.

Par Paul-Miki ROAMBA

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