L’Association nationale des étudiants burkinabè apporte, dans la déclaration ci-dessous, son soutien au SYNADEC qui est en grève.
Camarades étudiantes et étudiants, la situation à l’Université de Ouagadougou (UO) est marquée depuis le début de cette année académique 2008-2009 par la grève des enseignants sous la conduite du Syndicat national des enseignants-chercheurs (SYNADEC). En effet, ce syndicat a déposé depuis le 5 décembre 2008 un préavis de grève auprès des autorités autour de deux points relatifs à "la revalorisation de la fonction enseignante" et au "paiement de la dette sociale". Les grèves menées par le SYNADEC autour de ces préoccupations ont abouti à la résolution du point relatif au "paiement de la dette sociale" ; ce qui a permis la reprise des cours à l’UO depuis le 28 février 2009.
La question de la "revalorisation de la fonction enseignante", elle, faisait toujours l’objet de négociations entre le gouvernement et le syndicat enseignant. Toutefois, l’échec de ces négociations a conduit au déclenchement par le SYNADEC, d’une "grève à durée indéterminée" depuis le 8 avril 2009. L’ANEB, qui suit de bout en bout la grève des enseignants, reste préoccupée par cette situation qui ne manquera pas d’avoir des conséquences néfastes sur la formation des étudiants de l’UO. Déjà, le début tardif de cette année académique dû à la fermeture de l’UO par les autorités en juin 2008, a engendré un retard dans les enseignements et les évaluations.
Il est donc évident que la crise actuelle , si elle perdurait, pourrait mettre en péril la bonne fin de cette année académique. Pour cette raison, l’ANEB ne saurait être indifférente face au peu d’empressement des autorités à apporter les solutions idoines aux justes et légitimes revendications des enseignants. Par ailleurs, cette grève des enseignants-chercheurs est une preuve supplémentaire de la crise que traverse notre système éducatif dans son ensemble ; crise due à l’application des Programmes d’ajustement structurel qui a conduit non seulement à la précarisation des conditions de vie et d’étude des étudiants mais également à la dévalorisation de la fonction enseignante en rendant difficilement supportables les conditions d’existence et de travail des enseignants de nos universités.
Dans ces conditions, la grève actuelle n’est pas surprenante. Aussi l’ANEB, suffisamment instruite par la politique éducative du pouvoir de la IVe république, ne se fait-elle guére d’illusions quant au sort que les autorités réservent généralement aux préoccupations des acteurs du monde éducatif, en témoigne la répression barbare qui s’est abattue sur les étudiants de l’UO le 17 juin 2008, suivie de la fermeture de l’université et de la suspension des oeuvres universitaires. Nos autorités n’ont que faire de l’enseignement supérieur qui devrait pourtant être une priorité nationale. C’est pourquoi, l’ANEB :
comprend et soutient la lutte du SYNADEC ;
appelle les autorités à se pencher de façon sérieuse et diligente sur les revendications des enseignants. Non à la remise en cause de la qualité de la formation à l’UO ! Oui à la satisfaction de la plate-forme revendicative des enseignants !
Ouagadougou, le 24 avril 2009 : Le Comité exécutif
Le Pays
