Un bébé de sexe féminin a été retrouvé dans les latrines du Lycée technique de Ouagadougou le 6 avril dernier, ce qui a provoqué une panique et une perturbation des cours
"Le mercredi, vers 15h, je suis partie pour me soulager et j’ai vu une énorme quantité de sang et du papier vania posé dans les toilettes. Prise de panique, je suis partie en vitesse me soulager ailleurs et c’est aujourd’hui, aux environs de 9 heures que j’ai appris qu’on a retrouvé un bébé dans la fosse desdites toilettes". Ainsi témoigne Thiombiano Delphine, élève du LTO. Sur les lieux, le 9 avril, jour de la macabre découverte, les élèves étaient en petits groupes et spéculaient sur l’événement. On se posait la question de savoir qui a bien pu commettre cet acte horrible. Des injures étaient proférées contre l’auteur de ce forfait.
" L’ enfant a été retrouvé grâce à une élève de la filière topographie qui avait voulu se soulager au niveau des toilettes des filles et qui a constaté les cris du bébé ; une mobilisation sans précédent a été faite par les élèves pour le sauver avant l’arrivée des sapeurs- pompiers. Lorsque les secouristes sont arrivés, on avait déjà pu enlever les dalles qui recouvraient la partie des toilettes où il se trouvait", a déclaré le délégué général du LTO, Alexis Kaboré. « Nous avons beaucoup de femmes mariées dans notre établissement, surtout dans les filières professionnelles, mais nous ne pensons pas qu’une d’entre elles puisse commettre cet acte ; l’auteur nous vient de l’extérieur", a-t-il ajouté.
"Nous avons eu peur quand le bébé avait cessé de pleurer au moment où nos tentions de le sauver, mais Dieu merci, elle est en vie", nous a confié un autre élève, visiblement choqué. C’est dans cette ambiance de panique et une administration dépassée par les événements que nous arrachons quelques mots à Mme Bakouan, secrétaire du censeur : "Nous sommes partagés entre amertume et joie car ce qui s’est passé au sein de notre établissement, nous n’avons pas les mots pour le qualifier. Mais Dieu a posé sa grâce sur cette petite fille qui a survécu. Imaginez-vous, en cette période de chaleur, un nouveau-né dans une fosse pendant des heures ! Seul le miracle pouvait nous épargner l’inévitable.
Askia Boukari Sigué et Martial Gouba (Collaborateurs)
Le Pays
