Le marché Rood-Woko sera bientôt rouvert. Afin de prévenir les installations anarchiques, la police municipale a eu, hier 18 février 2009 à Ouagadougou, une rencontre de sensibilisation avec les commerçants concernés par le phénomène.
Dans la perspective de la réouverture du marché Rood-Woko, les autorités communales de Ouagadougou ont entamé une série de rencontres avec les commerçants sur les conditions d’occupation de ladite infrastructure. C’est dans ce cadre que, hier 18 février, la police municipale a eu des échanges avec la catégorie de commerçants ambulants et autres démarcheurs sur la question des installations anarchiques.
A cette occasion, le directeur, Clément Ouongo, entouré de deux de ses collaborateurs dont son adjoint Frank Guigma, a été clair avec ses interlocuteurs sur les dispositions relatives à la sécurisation de Rood-Woko. Son service, leur a-t-il dit sur un ton modéré, n’admettra pas d’anarchie, pour le bien de tout le monde, à l’intérieur de l’ouvrage et ses alentours.
Pour éviter tout désagrément, il les a invités à s’organiser et à prendre contact avec les autorités communales en vue de leur réinstallation dans les marchés (yaars) des différents arrondissements de la ville où des boutiques sont toujours inoccupées. A défaut, ils peuvent se faire employer par des commerçants en situation régulière ou explorer, partout dans la ville, des espaces qui leur conviendraient et saisir qui de droit pour négocier leur recasement.
Après cette introduction, le directeur de la Police municipale a permis aux commerçants d’exprimer leurs préoccupations. « Où voulez-vous qu’on aille pour avoir notre pain quotidien quand on sait que les affaires ne marchent pas dans nombre de yaars de certains arrondissements ? ». Telle était la question que se sont posée la plupart des intervenants recensés.
Certains ont souhaité qu’on leur communique les conditions d’accès aux boutiques supplémentaires de Rood-Woko. D’autres, par contre, ont clamé qu’ils n’ont pas les moyens de louer une échoppe et ne peuvent aussi se débrouiller pour subvenir aux besoins de leur famille en dehors des alentours du marché. L’un d’entre eux, pour expliquer que les affaires ne marchent pas dans certains yaars des arrondissements, a pris l’exemple du terrain de l’ASECNA que les commerçants, réinstallés après l’incendie de Rood-Woko, ont dû déserter par manque de clients.
Dans tous les cas, la Police municipale est décidé à veiller au respect des mesures de sécurité de Rood-Woko à sa réouverture. Pour Clément Ouongo, l’objectif de la série de concertations que son service a initiées est d’amener les commerçants « à comprendre le bien-fondé de sa mission qui est la sécurisation des lieux ». D’où, selon lui, l’option de privilégier les actions de sensibilisation tous azimuts avec une stratégie de la communication qui devrait leur permettre de « se faire mieux comprendre et faciliter leur mission, sans trop de frictions entre eux et le public concerné ».
Toutefois, a-t-il prévenu, si la démarche de la sensibilisation ne portait pas ses fruits, force restera à la loi. A l’issue de ces échanges, Clément Ouongo pense que les commerçants ont bien reçu son message et que les futures opérations de ses agents se passeront sans heurts. Il en veut pour preuve le déguerpissement des occupants anarchiques, le 17 février dernier, autour du marché et dans la zone commerciale, sans une opposition à leurs actions. Cette attitude de la part des commerçants s’explique, selon lui, par le fait que le dialogue instauré depuis longtemps avec les commerçants a été fructueux.
Les concertations, à indiqué M. Ouongo, se poursuivent aujourd’hui avec les propriétaires de véhicules poids lourd et ceux des magasins aux alentours du marché pour les sensibiliser à la réglementation relative aux horaires d’approvisionnement des boutiques. Car, a-t-il dit, la circulation dans la zone commerciale est pratiquement impossible à certaines heures, à cause de la présence des camions à remorque à certains endroits.
Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga
