Actualités :: Bagarre policiers/taximen : Ç’a chauffé à Katr Yaare

Dans la nuit du 13 au 14 février 2008, une bagarre a opposé un commissaire de police et un taximan du nom de Saïdou Sanogo à Kartr-Yaar, au secteur 30. C’est ce qui a fait l’objet d’une poussée de fièvre dans le rang des taximen hier, 16 février, devant le commissariat central de police de Ouagadougou. Nous avons recueilli les versions des deux parties au sein dudit commissariat.

Hier dans la matinée, la tension était vive au siège du syndicat national des taximen du Burkina (SYNTAB), sis à la place Naba-Koom. Des dizaines de taximen, qui étaient réunis, étaient remontés contre la police nationale pour le mépris qu’elle aurait eu à l’endroit d’un des leurs. Le président de la structure, Hamado Kabré nous en donne les raisons. « Un taximan du nom de Saïdou Sanogo a été agressé par un policier, il a dû son salut grâce aux interventions des riverains de la gare de Katr-Yaar.

La police est venue en renfort avec une réaction disproportionnée en bastonnant tous ceux qu’ils ont trouvés sur place, saisissant des engins et arrêtant 5 taximen. Nous sommes en train de demander la libération de nos camarades dans un bref délai sinon, nos membres qui se chiffrent à 2 000 iront en grève et tout le monde saura que nous sommes mécontents », a-t-il martelé.

Et Yacouba Sia, un autre taximan de s’interroger : « Pourquoi tant de mépris, tout le monde est contre nous, même les usagers de la circulation, alors que nous payons nos taxes et tout le monde a recours à nous qui, pour amener une femme à la maternité, qui pour aller d’un point à l’autre de la ville et nous en oublions ». Pour manifester leur colère, les conducteurs se sont retrouvés au commissariat central en gênant la circulation.

Afin d’avoir plus d’éclairages sur cette affaire, nous nous sommes rendu au commissariat central où nous avons trouvé responsables syndicaux et autorités policières en pourparlers. D’un côté on avait le directeur de la police régionale du Centre, Joseph Zabré, le commissaire central de police de la ville de Ouagadougou, Emmanuel Ouédraogo, et le commissaire mis en cause, dont nous taisons le nom comme il l’a lui-même souhaité pour des raisons de sécurité.

De l’autre côté, on avait le président de la Fédération nationale des taximen et des travailleurs du secteur des transports du Burkina (FNTT/STB), Oumarou Kièma, le secrétaire général du Syndicat national des taximen de la solidarité (SYNTAXSO) et le secrétaire général du SYNTAB, Evariste Zongo. « Voici les syndicats, voici les journalistes, raconte les faits parce que nous voulons éviter la rumeur », a lancé le DR au conducteur en question, Saïdou Sanogo. « J’étais en partance pour Katr-Yaar, raconte ce dernier.

Après la maternité Saint-Camille, j’ai aperçu une femme qui m’a hélé de la main, et j’ai pris le soin de mettre le clignotant droit avant de serrer au bas- côté de la route. Malheureusement, la cliente et moi n’avions pas le même itinéraire ; c’est ainsi que j’ai continué mon chemin, mais un monsieur (Ndlr : il s’agit du commissaire en question qui était en civil) qui me suivait est venu me sermonner pour n’avoir pas mis le clignotant à temps avant d’ajouter que c’est comme cela que nous, les taximen, causons les accidents. Je lui ai répondu qu’il était loin, et ne courait en principe aucun risque.

C’est alors qu’il m’a dit de savoir parler sinon je saurais de quel bois il se chauffe. Je lui ai répondu que je cherche de quoi nourrir ma famille et que pour cela je ne veux pas de problème. Il m’a sommé de stationner, mais j’ai refusé en continuant ma route. Au rond-point de la pharmacie Dounia, il m’a barré le passage et l’aile du véhicule a touché son pose-pied, et comme il me menaçait, j’ai poursuivi mon chemin jusqu’à la gare de Katr-Yaar.

Il m’y a retrouvé pour me donner un coup violent au visage, j’ai eu des vertiges et n’eût été l’intervention des riverains, ça aurait été grave. J’ai un permis de conduire et mon véhicule est assuré, pourquoi causer un accident et fuir surtout qu’il n’y avait rien de grave ? Si les faits se sont passés contrairement à ce que j’ai raconté, je me tiens sur ma tombe, que Dieu reprenne ma vie ». Après lui, c’était au tour du commissaire de donner sa version ? « L’affaire, souligne-t-il, s’est passée autour de 19 heures sur l’avenue Babanguida à quelques mètres de la station Shell. Le taximan, à la vue d’une femme, a mis le clignotant à droite.

J’ai juste eu le temps d’esquiver, mais une femme est tombée de sa monture pendant que le taximan continuait sa route. Je l’ai rattrapé pour lui faire la remarque, il m’a dit (Kigen yibe NDLR : quitte là-bas en mooré). J’ai tenté de le faire stationner, mais il m’a cogné par derrière en recevant les encouragements d’un des clients à bord de son véhicule qui a dit : ya somma (NDRL, c’est bien en mooré). J’ai quitté la voie pour appeler le 17 (NDRL numéro de la police secours). Arrivé au terminus, il m’a taxé de voleur et j’ai été saisi par un monsieur du nom d’Haidou pendant que je tentais de le convaincre à revenir sur le lieu de l’accident.

On m’a roué de coups et dépouillé de mes portables alors que je cherchais à protéger mon arme. Le taximan encourageait mes agresseurs en leur disant de me lyncher parce que son frère est colonel ; heureusement deux (2) messieurs m’ont aidé à protéger l’arme. Ils pourraient témoigner sur ce qui s’est passé ». Selon Le directeur régional de la police. Une enquête en « bonne et due forme » sera menée sans partie pris pour permettre à « d’autres personnes de trancher ».

Les autorités policières ont démenti avoir arrêté des taximen encore moins des riverains. En tout cas, le premier concerné a été libéré sous nos yeux après son audition. Les responsables syndicaux, quant à eux, ont demandé le règlement à l’amiable de cette affaire et ont verbalement présenté leurs excuses à la police. Vivement que les deux parties trouvent un modus vivendi.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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