La Coalition au Burkina Faso pour les droits de l’enfant (COBUFADE) a organisé, le 30 janvier dernier, une activité de plaidoyer en faveur des filles domestiques. C’était dans l’enceinte du CENASA. Elles se prénomment Gisèle ou Awa, sont mineures et travaillent du matin au soir comme bonnes à tout faire pour un salaire de misère payé, le plus souvent, le 36 du mois. Beaucoup d’entre elles ont subi sévices et injures dont elles sont venues témoigner, pour certaines, les larmes aux yeux. Le travail des enfants domestiques prend de l’ampleur dans notre pays.
A Ouagadougou comme à Bobo-Dioulasso, on estime à deux tiers, les foyers qui utilisent les services d’un employé de maison. Le phénomène va croissant et une étude réalisée par Anty slavery international indique que les enfants âgés de 5 à 14 ans qui exercent des activités économiques, y compris le travail domestique, représentent 51,05% des enfants travailleurs.
De plus, ce labeur s’exécute dans des conditions de plus en plus dangereuses pour leur développement physique, moral, psychologique et sanitaire.
La Coalition au Burkina Faso pour les droits de l’enfant (COBUFADE), qui regroupe 21 associations et ONG dans l’optique de faire appliquer la Convention relative aux droits de l’enfant, œuvre depuis deux ans pour la cause de ces jeunes. Elle exécute un « programme intégré de promotion des droits des filles domestiques » dans deux arrondissements de la capitale, Nongr-Massom et Bogodogo.
C’est dans ce cadre que s’est tenue la rencontre de vendredi dernier. Ainsi que l’a indiqué, Solange Bassinga, porte-parole de la Coalition, il s’agissait d’attirer l’attention des autorités et des partenaires sur :
les conditions de vie des enfants domestiques et les conséquences négatives que cela peut avoir sur leur vie d’enfant et/ou d’adolescent ;
l’urgence à agir en faveur de ces milliers d’enfants qui souffrent en silence ;
la nécessité de prendre des mesures règlementaires et pratiques sur le travail des enfants, en particulier celui des filles domestiques et de veiller à leur application effective.
La COBUFADE a donc lancé un appel au ministre du Travail, afin qu’un texte spécifique fixe les règles d’emploi des enfants domestiques âgés de 16 à 18 ans. Cette loi devrait prévoir :
un contrat de travail définissant clairement les tâches de l’employé ;
une durée de travail n’excédant pas 8h par jour ;
l’interdiction des mauvais traitements (sévices corporels et injures) ;
des congés payés obligatoires ;
un salaire conséquent ainsi qu’une assistance médicale. Et pour marquer sa volonté d’obtenir au plus vite des changements de comportement de la part des employeurs, la Coalition a offert des cadeaux composés de livrets de bonne conduite pour les enfants domestiques, de tabliers et de Tee-shirts. Ils ont été remis aux représentants des arrondissements de Nongr-Massom et de Bogodogo qui les redistribueront aux jeunes couples.
Après une série d’échanges, les participants à la rencontre ont assisté à une représentation de la Compagnie Feeren, de la pièce « Soupir d’une mère `Diika’ » en langue mooré, mise en scène par Amadou Bourou.
H. Marie Ouédraogo
L’OBservateur Paalga
