On se croirait dans un film western : un véhicule à remorque, qui venait de contourner le grand rond-point de Dafra, se transforme subitement en une boule de feu roulante. L’incendie qui venait de se déclarer va provoquer une panique générale dans toute la zone, obligeant certains automobilistes et d’autres usagers de la route à rebrousser chemin. Mais il y aura plus de peur que de mal grâce à l’intervention rapide des sapeurs-pompiers.
Il était presque 20 heures 30 ce mercredi lorsqu’un spectacle inhabituel s’offrit aux riverains du boulevard Chalon en Champagne. Un véhicule à remorque, qui se dirigeait vers le secteur 17, verra sa course s’estomper à hauteur de la mairie de Dafra, par suite d’un brusque incendie, qui venait de se déclarer. Le chauffeur, seul à bord et qui avait réussi à immobiliser le véhicule, a pu se sauver, en sautant de son siège.
Alors que les appelles au secours se multipliaient, l’incendie allait vite se propager pour embraser toute la cabine. Ceux qui avaient accouru pour apporter les premiers secours se verront impuissants face à l’ampleur du drame. Tous les regards étaient désormais tournés vers la deuxième Brigade nationale des sapeurs-pompiers de Bobo ; laquelle ne tardera pas d’ailleurs à se manifester sur les lieux.
La forte mobilisation et les moyens techniques déployés par ces derniers auront ainsi permis de circonscrire les flammes et de limiter les dégâts dans ce camion avec son chargement de cacao. Si on ne déplore aucune perte en vie humaine ni de blessé, cet incendie a littéralement ravagé toute la partie avant du véhicule, transformant ainsi la cabine en un amas de ferraille. Appeler sur les lieux, le propriétaire du véhicule, n’avait plus que ses yeux pour pleurer face à l’ampleur des dégâts.
Reste maintenant à connaître les circonstances de cet incendie : pour de nombreux témoins, il pourrait s’agir d’une défaillance technique, car bon nombre des véhicules en circulation au Burkina et particulièrement à Bobo-Dioulasso ne remplissent pas les conditions techniques nécessaires ; d’où la nécessité pour les services de sécurité de multiplier les contrôles afin d’extirper de nos routes ces nombreux cercueils roulants. Que serait-il advenu si cet incendie s’était déclaré dans une station d’essence, un dépôt de gaz ou encore dans un parking auto ?
Mais, comme toujours, les autorités burkinabè attendent que l’irréparable se produise pour prendre des mesures, qui n’ont toujours pas d’effet. Et c’est dommage aujourd’hui de constater que notre pays, dont le parc automobile est 5 fois inférieur à celui de certains pays de la sous-région, détient le record du plus grave accident de la circulation, avec 69 morts. Pourtant, depuis ce malheureux évènement de Boromo, rien n’a changé sur nos route, la circulation a repris son cours normal avec tous les risques qui l’ont toujours caractérisée : les surcharges, les défauts de freinage, le non-respect du code de la route, les excès de vitesse, etc.
Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur Paalga
