Actualités :: MME SIB OHO CHRISTINE : DANS LA TOURMENTE D’UNE PERSECUTION ?
Mme Sib Oho Christine

Si aujourd’hui on n’entend presque plus parler de Mme Sib Oho Christine, qui a été de bien de combats et de luttes, ce n’est point qu’elle ait quitté le milieu tumultueux de la politique, loin de là. Ce serait plutôt parce que depuis un certain temps, elle serait persécutée. Par qui ? C’est ce que nous avons tenté de savoir. La dame, dont le nom de guerre serait Lompo, nous a reçus à son immeuble sis à Pissy, derrière la Station Petrofa, pour en parler.

Les faits

Dans la soirée du 02 décembre 2008, Sib Oho Christine ferme par mégarde son véhicule électrique avec les clés à l’intérieur. Il se bloque. Elle dit s’être débattue sans succès pour ouvrir la portière. Tout de suite, une petite foule s’amasse autour d’elle. Elle aperçoit même sa fille sur les lieux, laquelle fille serait en brouille avec elle. Elle se dit qu’il faut qu’elle aille à la
société Burkina-Clé chercher de l’aide. Un pick-up avec des hommes en tenue, passant par là se serait arrêté pour proposer à la dame de l’amener, ce qu’elle aurait refusé. La scène se passe sur la Circulaire vers Cissin. Après le départ de ceux-ci, un Monsieur vint se garer avec une Peugeot 307 et lui proposa de l’amener à Burkina Clé et c’est là qu’une histoire rocambolesque va commencer. Une histoire dont nous tentons toujours de comprendre les tenants et les aboutissants, sans succès. Quand nous avons rencontré Mme Sib Oho Christine, elle aussi toujours tenaillée par cette histoire tellement une foultitude de questions se bousculaient dans sa tête.

Un mois d’internement chez les fous

Le Monsieur en question, au lieu de l’amener à Burkina Clé comme convenu, l’aurait conduite en Psychiatrie à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo. A l’intérieur de la formation médicale, la bonne dame sera prise en charge par le corps médical malgré ses protestations. Une question nous démange et nous la posons à la dame. Connaissez-vous le Monsieur ? ‘’Non ! Je ne l’avais jamais vu. C’est en cours de route qu’il m’informe que c’est Roch (NDLR : Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée) qui lui a dit de m’éliminer. Avant on a dit que c’est Hermann (NDLR : Me Hermann Yaméogo, président de l’UNDD) qui en voulait à ma vie et cela s’est avéré faux. Pendant plus de six (6) ans, je n’ai pas parlé à Hermann et aujourd’hui on dit que c’est Rock. Pourquoi Rock m’en voudrait-il ?’’

Après un court moment de silence, notre deuxième question tombe. Et que faisait votre fille sur les lieux ? Madame Sib Oho Christine préfère dire autre chose avant de répondre à notre question. ‘’A l’hôpital, le Monsieur semblait connaître le médecin de service. Ils se sont parlé dehors et ils m’ont internée tout en me faisant une injection de force.’’ De sa fille, elle dira après : ‘’Je ne sais pas ce qu’elle faisait là. On ne se parle pas. Je l’ai fait déguerpir de chez moi avec une ordonnance.’’ Brève confession mais tout de même lourde de sens. Il semble que ce soit un ami de la famille qui aurait alerté ses filles du fait qu’elle serait internée en psychiatrie, à 23 heures ce jour même. Tout le temps qu’elle a eu à passer là-bas (1 mois), elle aurait bénéficié de deux injections et de quelques comprimés pour sa folie puisque ce serait la raison invoquée pour l’y interner. ‘’Pour des gens qui pensent que je suis folle, on ne m’a même pas pris la tension, ni ma température, n’en parlons pas de me consulter’’ , nous confiera-t-elle. Il a fallu semble-t-il une altercation entre ses enfants et le corps médical pour qu’elle puisse être libérée, après aussi qu’elle ait reçu la visite d’un prêtre.

Des antécédents ?

Mme Sib Oho Christine, anciennement Madame Somé, était une opératrice économique prospère. Mais elle a été (ou plutôt son bâtiment sis à Pissy) a été l’objet de plusieurs enquêtes de la part de la gendarmerie et de la police. Motif : Elle hébergerait des bandits. Après plusieurs enquêtes infructueuses, elle aurait eu droit à des excuses de la hiérarchie policière et de la gendarmerie, nous a-t-elle confié. Cela a handicapé sérieusement ses activités. Elle dit ne pas être en odeur de sainteté avec certaines personnalités du régime mais ne jette pas pour autant la pierre sur ces personnes. Elle voudrait seulement comprendre pourquoi un tel acharnement. Sinon, elle nous dira qu’elle a failli être victime d’une entourloupe de la part d’une bande de trafiquants, mais elle aurait appelé dans le temps la gendarmerie qui serait venue les appréhender. Il se serait agi de sept (7) personnes qui faisaient des ‘’deals’’ dans la drogue.

Nos recherches et nos questionnements

Après avoir rencontré Madame Sib Oho Christine le 14 janvier, nous nous sommes rendus en Psychiatrie à l’hôpital Yalgado Ouédraogo pour enquêter. En Psychiatrie, nous avons rencontré Madame Sawadogo Angéline, Infirmière, dans son bureau. Après l’exposé de notre visite, elle nous dira : ‘’Oui et non, je peux vous renseigner, mais je préfère que ce soit des voix plus autorisées que moi qui le fasse.’’ Elle nous amena dans le couloir où elle chercha désespérément du soutien. Le médecin chef était sorti. Elle nous proposera donc d’aller à son secrétariat prendre rendez-vous. Mais avant elle dira devant témoin : ‘’ Le cas de Oho Christine est compliqué. Elle m’a expliqué des choses, mais je ne suis qu’une infirmière. Je ne peux rien vous dire, des voix plus autorisées que moi pourront vous renseigner.’’ Nous étions là à nous poser des questions, rappelant à ceux qui étaient présents, à Madame Sawadogo, à une autre infirmière sans doute (et à l’attention de ce médecin que nous réclamions mais qui ne vint pas), la difficulté que nous avons dans l’exercice de notre fonction à avoir accès aux informations. Le vigile du coin s’est présenté à nous, nous confiant que Mme Sib Oho Christine serait à la Direction Générale de l’hôpital.

L’atmosphère n’était pas des plus saines. Cela nous amène à nous poser quelques questions. Mme Sib soutient que ce serait du Valium qu’on lui aurait injecté le jour de son arrivée de force mais elle n’aurait pas trouvé le sommeil. Etait-ce réellement du Valium ? Comment se passe l’internement des patients en Psychiatrie ? Serait-ce là le nouveau dada de quelques malins pour éliminer des citoyens par l’injection de virus ? Peut-on interner un citoyen sans un profil psychiatrique de la personne ? Toujours est-il que nous n’avons apparemment rien trouvé d’anormal chez cette dame qui continue à conduire tranquillement sa voiture Suzuki Vitara et qui vaque à ses occupations. Pour une folle, c’est tout de même exceptionnel !

Le fin mot de l’histoire ?

Sib Oho Christine dit avoir saisi le Procureur du Faso de l’affaire. Le 14 janvier, elle se serait rendue à la Gendarmerie de Boulmiougou pour déposer plainte contre sa fille qu’elle soupçonne d’être de connivence avec un complice pour enlèvement, séquestration, administration de substances. Cette histoire serait tout droit sortie d’une BD ou d’un film à sensation que personne n’allait trouver à redire, mais dans ce pays, ça fait peur et nous allons déposer nos pénates à côté de cette affaire pour connaître le fin mot afin que comme dans l’affaire Kossouka-BAT, si infraction il y a, que les responsables soient recherchés et punis conformément à la loi. Ça y va même de l’honneur de certaines personnes dans ce Ouagadougou où plusieurs noms sont cités.


DERNIERE MINUTE

Au moment de boucler, Mme Sib vient de nous informer que l’homme qui l’a conduite de force à l’hôpital pour y être enfermée, a été arrêté par le Commissariat de Sigh Noghin dans le cadre de son affaire puisqu’elle avait déposé une plainte, comme susmentionné. On ne manquera pas de saisir ledit Commissariat...

Aristide Ouédraogo

San Finna

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