Le commissariat de police de l’arrondissement de Bogodogo (Ouaga) a mis le grappin sur un réseau de faussaires de billets de banque de 10 000 et de 5 000 FCFA dans la soirée du 30 décembre dernier.
Ces malfrats, 4 Nigérians dont 2 femmes, tentaient de faire écouler leur fabrication en trompant la vigilance des agents de la caisse populaire de Cissin. Ils ont été présentés (avec leur butin de 3 330 000 de FCFA « made in Nigéria ») à la presse le mardi 6 janvier dans l’enceinte dudit commissariat.
Ejare Joys, née en 1982 et Jennifer Emmanuel, née en 1985, sont des filles de nationalité nigériane. Le 30 décembre dernier, la première, coiffeuse (c’est ce qui est écrit sur sa carte d’identité nigériane), tentait d’ouvrir un compte de dépôt à la caisse populaire de Cissin avec des coupures de CFA d’un montant de 900 000F ; tous du faux. La seconde, Jennifer, elle, possède déjà un compte à la caisse (N°332 12980) et voulait déposer dans son compte la somme de 1 150 000F de billets falsifiés. Mal leur en pris, car la caisse s’est rendu compte que les coupures de ce CFA n’étaient pas conformes à celles émises par la BCEAO.
Alertés, les hommes du commissaire de police de Bogodogo, Roger Ouédraogo, débarquent sur les lieux et mettent aux arrêts les deux « donzelles ». La fouille du sac de Jennifer Emmanuel permettra de récupérer 560 000F. Cela donne un total de 2 610 000F. Les investigations, menées à leur domicile, vont permettre de retrouver chez Joys 720 000FCFA. Cela fait maintenant 3 330 000F de CFA « made in Nigeria ».
Les deux délinquantes ont dit aux hommes de Roger Ouédraogo que le « blé » leur a été remis par les sieurs Kokou Kader alias Ugbokawe Mark Silver et Igwe Gilbath, aussi de nationalité nigériane. Kokou Kader, connu des services de la police de Bogodogo pour avoir été appréhendé l’année passée pour le même usage, a reconnu les faits tout en expliquant que les billets lui ont été remis dans un pays voisin (dont on taira le nom) et destinés à un autre pays voisin ; c’est du bluff ! Selon lui, les filles les lui auraient volés (n’importe quoi). Les quatre individus sont donc au frais au commissariat de Bogodogo et les investigations se poursuivent pour démanteler tout le réseau.
Le commissaire central de la police de Ouagadougou, Emmanuel Ouédraogo, a souligné au cours de cette conférence de presse que ses services sont déterminés à traquer les trafiquants de toutes espèces dans notre pays. Il a profité de l’occasion pour lancer un appel aux populations et surtout aux commerçants et les employés d’établissements financiers, de redoubler de vigilance et de dénoncer toutes tentatives de falsification de monnaie. Un numéro d’alerte (1010) est là à cet effet.
Mais à quoi bon de dénoncer des délinquants de la trempe de Kokou Kader, qui a été déféré à la MACO en 2007 et qui dit avoir été libéré 6 mois plus tard, alors que les auteurs de falsification de billets de banque doivent être condamnés à 5 ans au minimum ? Il y a un problème quelque part, et là, seule la justice peut y répondre, surtout que, selon le commissaire Ouédraogo, le dossier de ce malfrat a été transmis en bonne et due forme au parquet.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga
