Actualités :: Au coin du palais : Une affaire de Sida à la barre

Presque la trentaine et mère de 2 enfants, Salimata S., domiciliée à Bobo-Dioulasso, a maille à partir avec la justice pour administration d’une substance nuisible à la santé sur la personne de R. Kaboré, sa voisine de quartier.

Lasse du fait que cette dernière racontait à qui veut l’entendre qu’elle est infectée par le Sida, Salimata S., s’est résolue le 8 décembre 2008, à prélever son sang infecté à l’aide d’une seringue pour ensuite l’injecter dans le corps de sa détractrice. Suite à cette mésaventure, Salimata S. a été arrêtée et traduite en justice tandis que la victime, R. Kaboré, sur ordre du procureur, a été mise déjà sous traitement.

A la barre, Salimata S., qui a reconnu les faits, a dit agir ainsi pour faire taire R. Kaboré pour de bon. Pour ce qui est du cas de la victime, R. Kaboré, le tribunal a fait venir un médecin du centre “ Muraz ” de Bobo-Dioulasso pour avoir des informations sur son état sérologique. “ C’est encore tôt d’affirmer que la victime qui est déjà sous traitement a le Sida. Il faudrait attendre 3 mois pour faire le test de dépistage, le temps que l’organisme développe les anticorps, pour se faire une idée ”, a soutenu la représentante du centre “ Muraz ” de Bobo-Dioulasso.

Au regard de cette situation d’incertitude qui ne permet pas de prononcer une sentence, le tribunal, de concert avec le ministère public, a décidé du renvoi du dossier au 31 mars 2009, le temps de produire un certificat médical de la victime qui n’était pas présente à l’audience


* Un accident maquillé en agression ?

K. Traoré, un revendeur de cartes téléphoniques, a perdu des cartes d’une valeur de plus de 550 000 F CFA, nuitamment à Bobo-Dioulasso. Il estime avoir été agressé par deux individus qui ont subtilisé le sac contenant les cartes. Mais une attestation établie par les sapeurs-pompiers fait état d’un simple accident de la circulation au cours duquel Traoré K. a été blessé. Son employeur ne croit pas un seul instant à la thèse de l’agression. Celui-ci a soutenu avoir formellement interdit à ses employés de livrer des cartes après 18 heures par mesure de sécurité et que tous les indices concourent à corroborer une mise en scène. Il a donc esté K. Traoré en justice pour avoir dissipé des cartes téléphoniques. Il ne s’agirait pas, selon lui, d’un accident encore moins d’une agression et que des témoins sur les lieux où se sont déroulés les faits, ont affirmé qu’aucun bruit, choc ni cri n’a été entendu au cours de la prétendue agression ou accident et tout porterait donc à croire qu’il s’agit d’un montage de l’agent pour dissimuler les cartes. L’employeur qui l’accuse d’abus de confiance, a demandé le paiement de 657 650 F CFA correspondant à la valeur totale des cartes et de 300 000 F CFA à titre des dommages et intérêts. Le procureur du Faso a estimé qu’il y a doute quant à savoir si l’infraction est constituée et de demander la relaxe du prévenu au bénéfice du doute. Le tribunal tranchera le 2 janvier 2009


* Un escroc de haut vol

E. Bassolé est comptable à Bobo-Dioulasso. Il se présente comme l’initiateur d’une vraie fausse structure, l’Association chrétienne pour le développement. Il promet à ses adhérents de leur trouver des financements pouvant atteindre 15 millions de francs CFA pour financer leurs différents projets. Pour mieux appâter ses victimes et paraître sérieux, E. Bassolé fait passer plusieurs personnalités du monde des affaires de Bobo-Dioulasso pour membres de l’association fictive. Ainsi Mme Doukouré est présentée comme la trésorière et Georges Ouattara, en serait le secrétaire général. Même le nom du petit frère du Premier ministre, J. Zongo y figure en tant que personne-ressource. Avec sa “ dream team ”, il a réussi à convaincre T. Koflan avec des documents fictifs contenant des références de la reconnaissance légale de l’association. La victime lui versera 87 500 F CFA pour qu’il l’aide à monter et à faire financer son projet d’irrigation d’un périmètre. C’est las d’attendre les financements et vu que le comptable refusait certaines adhésions, que la victime a esté en justice. E. Bassolé sera donc poursuivi pour escroquerie et outrage à commandant de la force publique car ayant traité un commissaire de “ voleur ”. L’avocat de l’accusé a relevé qu’un colonel de l’armée a aiguillonné la victime vers l’accusé et que son nom ne ressort nulle part. Il a demandé la relaxe de son client pour infraction non constituée. Le parquet a également demandé la relaxe seulement pour l’accusation d’outrage à commandant de la force publique et une condamnation à 12 mois d’emprisonnement. Le juge appréciera, le 2 janvier 2009


* Un membre de tribunal à la barre

Il s’appelle S.S. Somé, interprète bénévole, au TGI (ndlr : Tribunal de grande instance) de Bobo-Dioulasso. Il y a quelques jours, il officiait à des audiences, mais ce vendredi 26 décembre, il comparaissait au grand étonnement de beaucoup, pour avoir soutiré des imprimés et des timbres au palais de justice et avec lesquels il tentait d’établir des certificats de nationalité contre paiement. Le juge a regretté cette affaire qui met de l’eau au moulin de ceux qui taxent la justice burkinabè de corrompue. Le procureur du Faso a été plus catégorique et a dénoncé “ les pratiques tolérées au palais et qui consistent à prendre des sommes allant de 30 000 à 50 000 F CFA chez des justiciables avec la promesse de faire avancer leur dossier. Demain, ce sera peut-être le tour d’un autre agent ”, s’est-il résigné à dire. Le parquet a fait remarquer qu’en tant que membre du tribunal, l’accusé savait ce à quoi il s’exposait et s’est laissé quand même allé à cette pratique délictueuse. Il a requis 5 mois d’emprisonnement à son encontre. On ne sait pas en revanche si l’agent continuera ou pas à officier au tribunal. On ne saura, peut-être pas non plus, si S.S. Somé “ qui a réussi à avoir la confiance du tribunal ” agissait tout seul. Le jugement a été mis en délibéré pour le 2 janvier 2009


* Un recordman des chefs d’accusation

A. Konaté, âgé de 26 ans, est un récidiviste en sursis. Il comparaissait pour répondre des faits de vol d’un téléviseur, d’évasions et d’usurpation d’identité. Déjà sous le coup d’une condamnation, A. Konaté s’est évadé le 13 novembre 2008 au cours d’un transfert au Centre hospitalier universitaire Sourô Sanou de Bobo-Dioulasso pour des soins. Le 11 décembre, il a tenté de voler un poste téléviseur et a été pris. Il a été ramené à la maison d’arrêt où il lui est reproché d’avoir détérioré une porte. Le procureur du Faso a demandé une fusion des peines, c’est-à-dire la condamnation d’A. Konaté à seulement la peine la plus élevée prévue pour l’une des nombreuses infractions qu’il a commises. Il a donc proposé 8 mois ferme de prison en plus de la peine que celui-ci purgeait avant son évasion. Il sera situé sur son sort le 6 janvier 2009


* Une bonne vieille méthode d’escroquerie qui fait recette

O. Sanogo a réussi à extorquer 160 000 F CFA à N. Belem avec un subterfuge pourtant bien connu à Bobo-Dioulasso. Faisant semblant de demander sa route, il a noué le dialogue avec sa victime à qui il a demandé des sacrifices pour éviter le mauvais sort que son ex-employeur veut lui jeter. Avec son ami et complice, il arrive à convaincre N. Belem de débourser 160 000 F CFA, somme qu’ils ont emballée dans un sachet, en prétendant faire des bénédictions afin d’exorciser le mal. A la barre, O. Sanogo qui comparaissait pour escroquerie, a reconnu les faits en ajoutant toutefois que son complice s’est fait la belle avec l’argent. Le prévenu, qui disait vouloir de l’argent pour se soigner, a promis de rentrer au village pour chercher autrement l’argent, si le tribunal lui pardonnait. Mais son départ a été retardé, car il a écopé de 2 mois de prison ferme


* Le berger qui vole son patron

Berger âgé de 20 ans, Boureima B., au service de Assane D., à Bobo-Dioulasso, n’a pas trouvé mieux que de voler un bœuf dans le troupeau de son patron, début décembre 2008. Après avoir reconnu les faits de vol de bœuf, Boureima B. a soutenu qu’il a commis son forfait parce qu’il était en “ manque d’argent pour se rendre dans son village natal, aux environs de Kaya ”. Marquons alors un arrêt sur les faits pour revoir le film du vol de Boureima B. Le 4 décembre 2008, ce berger rémunéré à 7 500 F CFA le mois, selon le contrat de travail établi avec son patron, soustrait frauduleusement un bœuf du troupeau dont il a la charge et disparaît dans la nature. Son employeur, après avoir constaté les faits, recherche vainement son bœuf et son employé. Mais très chanceux, le patron Assane D. ne tardera pas à avoir des nouvelles de son berger. Voilà qu’un beau jour, un commerçant alerte Assane D., absent à l’audience, qu’il a vu son employé en train de vendre un bœuf dans les environs de Bobo-Dioulasso. Informé, Assane D. saisit la gendarmerie qui met son employé aux arrêts et le traduit en justice. Après avoir écouté le prévenu, le ministère public a souhaité la requalification des faits en parlant plutôt d’abus de confiance que le vol eu égard au contrat de travail qui liait les deux parties. Cette réquisition a été favorablement accueillie par le tribunal qui a condamné Boureima B. à une peine de 3 mois fermes.

Redaction Internet

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