Homme de culture, avocat, écrivain (...) Titinga Frédéric Pacéré a célébré ses 35 ans de barreau dans son village natal, Manéga, une localité située
à environ 50 km de Ouagadougou sur fond de décoration, d’inauguration et de dédicace.
Manéga, le village, le lieu qui a vu naître Me Titinga Frédéric Pacéré. Ancienne capitale de la terre de Zitenga, Manéga est situé à environ 50 km de Ouagadougou. Il est fondé par Naaba Oubri. Une localité qualifiée pour certains organismes internationaux "de village des villages d’Afrique". Dimanche 28 décembre 2008, ce village était en iesse. Invités, autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières du Burkina et de la région du Plateau central y étaient. Ils sont venus rendre un hommage à Me Titinga Frédéric Pacéré, homme de culture, avocat et écrivain. Celui-ci a célébré le 35e anniversaire de sa prestation de serment d’avocat à "domicile" avec les siens, sur la terre où il a effectué ses premiers pas.
En effet, le 9 novembre 1973, Me Pacéré prêtait serment d’avocat devant la Cour d’appel de Haute-Volta, actuel Burkina Faso. C’était le tout premier avocat du pays. Pour les manifestations, tout commence devant la cour royale de Manéga. A côté de la place publique où trône une dizaine de monuments. Le grand chancelier des Ordres burkinabè, le colonel Mamadou Djerma a, au nom du président du Faso, élevé Me Pacéré au grade de commandeur national. Face au silence du public, le grand chancelier après avoir remis la distinction, lança "les Mossi-là, applaudissez". C’est un Samo, s’exclament certains. Et, soudain, retentirent le son du tam-tam et les acclamations du public. Pas de fanfare, mais le tam-tam est là. Son langage est bien compris et respecté dans ce village de tradition.
Les habitants et ressortissants de Manéga sont contents de leur fils et de ses réalisations pour le développement local. Huit forages, un dispensaire, une maternité, une pharmacie villageoise, une banque de céréales une école à 6 classes équipées, un terrain de sport et une maison des jeunes sont entre autres, ses réalisations à Manéga. De la cour royale, la foule s’est ébranlée vers le musée de Manega, une autre réalisation de Me Pacéré. En ce jour, le musée de Manéga a été agrandi avec un nouveau pavillon," le pavillon des Tansoba". C’est le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré qui a procédé à son inauguration. C’était en présence du grand chancelier des Ordres burkinabè, du ministre de la Justice, du président de la CENI du bâtonnier, dureprésentant du barreau du Tribunal pénal international pour le Rwanda, etc.
Ce pavillon comprend plusieurs salles où sont exposées des statuettes représentant des "Tansoba" (chefs terre) des villages environnants de Ouagadougou. "Ouagadougou était protégé par des Tansoba", a indiqué Me Pacéré Titinga. Une des salles est dédiée à Dimdolobsom, Naaba Koutou de Sao dans la province du Kourwéogo. Après la visite des Habitats bobo, senoufo, peulh, le cap est mis sur la mairie de Oubri-Manéga, située à un jet de pierre du musée. Ici, sont dédicacés deux ouvrages de Me Titinga Frédéric Pacéré. Il s’agit des livres intitulés "Hommage à Dimdolobsom", et "Connaissance de Ouagadougou par la rue, la culture et l’histoire". Le premier a été écrit après une cérémonie d’hommage rendu à Dimdolobsom devant sa tombe en mai dernier. Pour Me Pacéré, cet homme mérite encore d’être connu par son pays. Le second ouvrage est issu d’un travail de toponymie de la ville de Ouagadougou réalisé par Me Pacéré. De 800 pages, ce livre coûte environ 85 000 F CFA.
A l’esplanade de la dalle ATD Quart monde, les avocats ont marqué leur fierté à leur aîné. Aussi, un marché d’un jour s’est construit devant le musée de Manéga. On pouvait y trouver du dolo, de la nourriture, des brochettes et des articles divers. De l’animation il y avait plusieurs variétés : des tireurs de fusils, des troupes warba, sallou, yarma, wiiss komba, kema, kigba, etc.
En ce qui concerne ce sexagénaire, on est d’accord avec le Professeur de la Sorbonne, Jacques Chevrier préfacier du livre intitulé "Maître Titinga Frédéric Pacéré, origine d’une vie". Dans la préface, il y écrit "On ne présente plus Maître Titinga Frédéric Pacéré. S’il est une personnalité africaine dont la renommée a franchi les frontières, c’est bien celle de cet homme-orchestre qui associe au talent de l’avocat international, une multitude de dons lui permettant de figurer en très bonne place au palmarès des hommes de culture Léopold Sédar Senghor, Boubou Hama, Amadou Hampaté Bâ (...) et dont l’Afrique peut légitimement s’enorgueillir". Me Pacéré a été invité par les autorités à continuer son œuvre au profit du Burkina et de l’humanité toute entière.
Boureima SANGA
Sidwaya
