Actualités :: Rasage des crânes : Le jour où Halidou a reclamé ses cheveux

En décembre 2002, plusieurs responsables du collectif, accusés, entre autres, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de démoralisation de l’armée ont été arrêtés. Déférés dans les locaux de la Sûreté nationale, leurs têtes ont été rasées de près.

Témoignage du président du « pays réel », Halidou Ouédraogo :

« Nous avons vécu ce jour de décembre 2002 une situation d’une humiliation indescriptible. On ne peut pas comprendre que dans un pays comme le Burkina Faso, de pareilles choses puissent avoir lieu. J’ai assumé de très hautes responsabilités dans ce pays. J’ai toujours été président de juridiction, j’ai été contraint à la clandestinité, j’ai été conseiller juridique du président, j’ai été président de TPR (tribunal populaire révolutionnaire)… Un Burkinabé qui a fait tout ça ne doit pas être humilié, même si on ne le décore pas.

Ce jour-là, j’ai été réveillé vers 4 heures du matin par plus d’une centaine d’hommes en tenue. Ils ont occupé tout le quartier et mis les gens en joue. On m’a arrêté, placé entre quatre policiers et conduit directement à la Sûreté nationale. Là-bas, j’ai été placé dans une salle de 6 h à 11 h. J’ai exigé qu’on garde la porte ouverte. Il y avait un climatiseur. J’ai exigé qu’on l’arrête parce qu’ailleurs on tue les gens avec du gaz.

Après, une escouade est venue me chercher. On a traversé les arcanes des locaux jusqu’au milieu de la cour. Un cordon de commandos du Conseil, armés de kalachnikov, était en position. On m’a dit de m’asseoir sur une chaise. Je me suis exécuté. Alors, un prisonnier a sorti une lame de sa poche pour me raser. Je lui ai demandé pourquoi et il a répondu qu’il avait reçu des ordres pour le faire.

Quand il a fini de me raser, je lui ai dit de ramasser mes cheveux et de me les rendre. Je ne veux pas être Samson [Ndlr : personnage biblique célèbre pour sa force herculéenne, qui résidait dans sa chevelure. Il fut vaincu par Dalila, qui lui coupa les cheveux] et une certaine Dalila va croire qu’en m’enlevant les cheveux on me privera de ma force.

Quand on m’a ramené dans la salle, j’y ai trouvé Tollé Sagnon, rasé. Plus tard, Me Sankara nous y a rejoint, tête et fameuse moustache rasées. Ensuite est arrivé Norbert Tiendrebéogo, rasé. De la Sûreté, on nous a conduits au camp CRS, où on nous a jetés dans de la vomissure ».

A.S.R
A.K.S

L’Observateur Paalga

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