- Vue des populations mobilisées par centaines
Il était 16 h ce dimanche 14 septembre 2008 quand nous avons mis le cap sur le secteur 29 de l’arrondissement de Bogodogo (à Ouagadougou). A notre arrivée, plusieurs centaines de résidents étaient rassemblés sur le site d’un marché, dans une ambiance surchauffée. Debout au milieu de la foule, Alassane Noba, à la tête du mouvement, distribuait la parole à qui voulait la prendre, au cours de cette assemblée générale.
Les visages renfrognés, des leaders qui nous ont reconnus, se sont approchés de nous. Après les salutations d’usage, sans perdre une seconde, chacun tentait de nous exposer son problème. C’est dans un vacarme que nous avons été accueillis en messie sur les lieux. "Voilà seize années que j’habite au secteur 29 et je n’ai pas obtenu de parcelle à l’issue des lotissements", nous a confié le vieux Amado Sawadogo au bord des larmes.
Comme lui, ils seraient des milliers de résidents des secteurs 28, 29 et 30 qui demandent aux autorités municipales d’étudier minutieusement leurs dossiers de demande. Au secteur 28, on leur aurait promis une liste additive d’attributaires, mais tous sont toujours dans l’expectative, attendant en vain une lueur d’espoir. Toutes les rencontres avec les autorités se sont révélées infructueuses, ont-ils révélé.
Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers le nouveau maire de Bogodogo, Henri Kaboré. Avant de quitter les lieux, un ressortissant a accouru vers nous. "Voyez-vous, il y a eu des injustices incroyables. Des personnes qui vivent ici depuis quelques mois seulement ont eu des parcelles alors que d’anciens résidents comme nous, n’en ont pas ...." a-t-il lâché, l’air désemparé.
Par Philippe BAMA
Le Pays
