La mise en œuvre du plan d’action de la police de proximité nécessite l’adhésion de tous. C’est ainsi que le ministère de la Sécurité a organisé à Ouagadougou le 12 septembre 2008 un atelier d’information et de sensibilisation à l’intention des gouverneurs de régions et des hauts-commissaires de provinces du Burkina Faso.
La lutte contre le grand banditisme, les malfrats qui écument nos routes et troublent le sommeil des honnêtes citoyens a fait changer le ministère de la Sécurité son fusil d’épaule.
Ainsi est née la police de proximité : "La loi n°32-2003/AN du 14 mai, relative à la sécurité intérieure, dispose que la sécurité publique des personnes et des biens, le maintien de la sécurité et de la paix publiques sont garantis par l’Etat et assurés par la force publique avec le concours des citoyens à travers la mise en œuvre d’une police de proximité".
Police de proximité, un concept nouveau, une nouvelle approche de la lutte contre l’insécurité, qui "consiste à intégrer au mandat opérationnel des forces de sécurité intérieure la participation des communautés dans la gestion de la sécurité...".
Dès lors, une ouverture est faite en direction des populations, qui deviennent ainsi des partenaires des forces de sécurité. Et le ministre de la Sécurité, Emile Ouédraogo, qui a présidé l’ouverture du séminaire d’information et de sensibilisation des gouverneurs et des hauts-commissaires du Burkina, le vendredi 12 septembre dernier, sur ce concept de police de proximité, de s’interroger : "Comment amener des populations, qui à travers le temps et l’histoire de notre pays ont toujours observé de la méfiance vis-à-vis de l’homme en tenue, à être des partenaires ?"
C’est là que cette session de formation et de sensibilisation à l’endroit des gouverneurs et des hauts-commissaires s’avère indispensable ,dira le ministre Emile Ouédraogo, qui était soutenu par la présence de ses collègues de la Défense, Yéro Boly, et de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément Sawadogo.
Il s’agissait pour les représentants du pouvoir central et des premiers responsables de l’ordre public dans leurs circonscriptions respectives non seulement de s’approprier le concept de police de proximité mais aussi et surtout de confirmer leur rôle dans la mise en œuvre de ce concept novateur en matière de sécurité publique.
En rappel, le lancement de la police de proximité a eu lieu en juillet 2005 à Koupéla dans la province du Kourittenga. Les cérémonies de lancement opérationnel de cette nouvelle approche de lutte contre l’insécurité ont eu lieu dans toutes les 13 régions du Burkina. Mais, fera remarquer le nouveau patron de la Sécurité, le colonel Emile Ouédraogo : "La mise en œuvre des comités locaux de sécurité (CLS) et leur fonctionnement sont en deçà de nos attentes".
Et de rappeler que sur 8 317 CLS escomptés pour couvrir l’ensemble des villages et secteurs de notre pays, 5043 ont effectivement été nommés et 2 670 CLS sont présentement installés, pour seulement 1379 véritablement fonctionnels. Le gouverneur de la région du Centre, Boureima Bougouma, qui a accueilli et salué l’organisation de ce séminaire, a, au nom de ses collègues, traduit leur adhésion au concept de police de proximité.
Agnan Kayorgo
L’Observateur
