Actualités :: Faits divers de Sacré : Mort pour rien !

Aujourd’hui, ceux de ma génération sont des adultes confortablement installés dans leur cinquantaine. Il y a trente ans en arrière, alors que jeunes, nous croyions que la vie, notre vie nous appartient à nous seulement, que nous pouvions la mordre à belles dents et la sucer à grosses tétées, la jambe en l’air et le gosier ouvert, il nous arrivait de nous considérer plus que ce que nous étions en réalité : jeunes inexpérimentés inconscients des risques qu’ils prenaient dans certains de leurs comportements.

Mais quoique inconscients à l’époque, il ne nous était jamais arrivé de nous comporter comme ces deux jeunes le firent l’autre jour : se défier à coup de bouteilles de pastis ; et quel pastis ? De ce tord-boyaux qui vous brûle lèvres, foie et estomac, qui rend le regard larmoyant et avachi et qui lisse les cheveux. Observez bien les vrais consommateurs de ces frelatés.

Daouda, jeune maçon avait fini sa journée et après avoir remisé pelles et moules, il s’apprêtait à rentrer lorsque lui vint l’envie d’une consommation de pastis. Il disait que cela lui donnait de l’appétit. Mais en fait de consommation, c’était plutôt retrouver les autres pour boire à satiété. Lorsque Daouda arriva au kiosque, les autres étaient là, ponctuels. Les autres y compris Razo le bavard. Personne ne saura vous dire comment cela a commencé mais la discussion s’engagea entre Daouda et Razo sur leurs capacités respectives à boire plus de pastis l’un que l’autre.

La tablée se divisa. Les uns vantaient la puissance de Razo, les autres, la résistance de Daouda. L’on passa donc au défi. Ils prirent chacun une bouteille de pastis et dédaignant l’eau qui sert à mélanger l’alcool, ils entreprirent de se tutoyer à même le goulot. C’était à qui viderait sa bouteille le premier. Et l’absurde partie s’engagea. Les deux "malades" avalaient de longues rasades de cette eau empoisonnée injustement baptisée pastis sous les encouragements de leurs amis ou de leurs ennemis ; ça dépend.

C’était alors qu’il avait dépassé la moitié de sa bouteille et qu’il était en passe de remporter la partie, que Daouda eut un drôle de hoquet, qu’il adressa aux autres un regard vide et qu’il pivota sur lui-même avant de s’effondrer lourdement au sol carrément groggy. Se transformant en secouristes, les spectateurs après avoir tenté de redonner à Daouda ses esprits à coups de seaux d’eau en vain, le transportèrent à l’infirmerie du coin tandis que Razo tirant leçon de la chute de son adversaire, tanguait, vomissant sur le chemin de sa maison. L’infirmerie ne put rien pour Daouda et Daouda jeune maçon marié et père d’un enfant est ainsi mort.
Repose-t-on en paix lorsque l’on meurt d’alcool ?

Sacré Chédou OUEDRAOGO

Sidwaya

Centre-nord/Foire régionale des produits forestiers non (...)
Burkina : Le Conseil Constitutionnel valide la nouvelle (...)
Forces combattantes blessées en opération : L’association (...)
Journées des sciences de la santé : La sécurité des (...)
Campagne de vaccination contre la poliomyélite : Le (...)
Burkina/Entrepreneuriat : Des étudiantes veulent (...)
Lycée des jeunes filles de Koubri : A 15 ans, Synthia (...)
Boucle du Mouhoun/Justice : Le TGI de Dédougou en (...)
Burkina/ Santé : La campagne de traitement de masse (...)
Burkina Faso : Dr George Rouamba réalise une enquête (...)
Burkina : La CNAVC convie les Burkinabè à un meeting (...)
Burkina/Insécurité : Deux habitants de Djibo qui ont pris (...)
Burkina : “Votre gouvernement affiche depuis un certain (...)
Coupures intempestives d’électricité : L’Association des (...)
Projet « Weoog-Paani » : Les acteurs de l’Est et du (...)
Burkina : Les entreprises privées, les sociétés d’Etat et (...)
Police nationale : Le gouvernement autorise le (...)
Délestages à Ouagadougou : « Que les factures d’électricité
Burkina / Coupures d’électricité : L’incapacité de la (...)
Compétition “Voix de paix” : Le collège Sainte-Marie filles (...)
Burkina : L’interdiction de la marche du 1er mai ne (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés