Actualités :: Fermeture de l’Université de Ouagadougou : La goutte d’eau qui a fait déborder (...)

Suite aux nombreuses difficultés liées à un examen serein de la plate-forme revendicative des étudiants de l’Université de Ouagadougou et au rejet systématique des propositions des autorités administratives et académiques par les étudiants représentant les corporations ANEB des UFR SVT et SEA, les autorités ont été amenées, le 27 juin dernier à fermer malgré elles, les sanctuaires du savoir que sont les universités de Ouagadougou et de Ouagadougou II.

Cette fermeture, qui risque de courir jusqu’en septembre 2008, est intervenue faute d’un consensus minimal entre les étudiants et les responsables académiques et administratifs de l’Enseignement supérieur. Un état de fait qu’il faut déplorer dans la mesure où il n’était pas du tout nécessaire de trop tirer sur la corde, au point de la rompre avec fracas, créant ainsi la désolation de part et d’autre.

Désolation surtout pour ceux qui sont allés à l’Université non pas pour opposer un bras de fer inopportun avec les autorités, mais pour acquérir le savoir et servir leur pays en toute loyauté. Il est vrai, notre pays comme tant d’autres en Afrique et à travers le monde, traverse en ce moment des difficultés tant sur le plan social, économique que politique, dues à la crise mondiale et à la vie chère. Une situation de vie chère qui peut se résumer entre autres, par la hausse des prix des hydrocarbures, des produits alimentaires de grande consommation, par les pandémies telles que le VIH/Sida, le paludisme, la tuberculose, les conflits armés, etc. C’est un phénomène mondial qu’il faut admettre et contribuer de façon positive à sa résolution, en mettant de l’eau dans son vin. Mais les étudiants dits radicaux ne semblent pas vouloir utiliser cette eau salvatrice qui pourrait aider à atténuer les tensions sur le campus de l’Université de Ouagadougou.

Or, il aurait fallu seulement l’acceptation des réalités socioéconomiques que vit le Burkina pour recevoir les offres, si minimes soient-elles que les autorités administratives et académiques de l’Université s’évertuent à faire et ce, dans la recherche progressive de la satisfaction de tous les étudiants, assoiffés d’acquérir le savoir. Les incidents malheureux du 17 juin dernier sur le campus ont été la résultante d’un bras de fer entre les autorités et un groupe syndical d’étudiants radicaux, qui semblent avoir opté de “casser la baraque”, malgré une interdiction de leur manifestation, estimée illégale ce 17 juin par ces mêmes autorités universitaires qui, sans doute, sentaient venir le danger. Cette raison n’a pas été comprise et le résultat, de violentes altercations entre étudiants manifestants et forces de l’ordre des heures durant, en cette matinée du 17 juin. Au bilan, des dégâts importants de part et d’autre, et des arrestations, côté étudiants. Et comme il fallait s’y attendre, un procès a été ouvert les 24 et 25 juin, soit une semaine après les émeutes, pour situer les responsabilités.

Le verdict du tribunal condamne quatre des 35 présumés coupables de la dérive sur le campus. Ces quatre coupables ont donc été condamnés à six mois de prison avec sursis et à 5000 F CFA d’amende chacun, tandis que les 31 autres prévenus ont été relaxés pour infraction non constituée ou au bénéfice du doute. La lecture de ce verdict laisse percevoir que la justice a fait son travail et il faut saluer la volonté des autorités judiciaires de dire le droit quand il le faut et de condamner ou relaxer, n’en déplaise aux détracteurs qui ne voient en la justice aucune impartialité dans la prise de ses actes.

En tout état de cause, l’intransigeance des étudiants quant à la satisfaction de leur plate-forme revendicative, ici et maintenant, a conduit non seulement à la fermeture des deux universités de Ouagadougou et des cités universitaires, mais également à la suspension jusqu’à nouvel ordre des services sociaux, tels que les aides et prêts de l’année académique 2007-2008 (paiement des allocations et des bourses, restaurant universitaire, activités socioculturelles, services de santé...). Seule la recherche pour les thèses de doctorat est épargnée et peut se poursuivre sur le campus. Ce sont donc des vacances forcées et anticipées que tous les étudiants sont obligés de prendre par la faute de quelques-uns d’entre eux et au jour d’aujourd’hui, d’aucuns se demandent si l’année académique va être validée ou s’il faudra la reprendre ? Une question qui ne trouvera sans doute sa réponse qu’en septembre si toutefois tout rentre dans l’ordre et que les cours peuvent être repris sereinement.

En attendant, ce sont des milliers d’étudiants de bonne volonté et réalistes parmi des irréductibles, qui vont subir pendant trois mois au moins, les conséquences de revendications extrémistes qui donnent peu de marge de manœuvre aux décideurs universitaires de sauver l’année académique en cours. Il serait superflu de dire qu’en renvoyant les étudiants à leurs parents, l’Université les rend responsables de ce qui leur arrive. Elle exerce par conséquent une pression non seulement sur ces parents, mais aussi sur les responsables syndicaux et les associations estudiantines, qui se verront à leur tour contraints de raisonner les étudiants de façon globale, afin qu’ils considèrent leur avenir, en assouplissant quelque peu leurs exigences vis-à-vis des autorités universitaires. Il est temps “d’arrêter de faire de nos campus, un champ de bataille entre forces de l’ordre et étudiants. Car, entre l’argument de la force et la force de l’argument, il y a toujours une place pour la raison". C’est le consensus, face surtout aux réalités et aux possibilités qui sont celles de notre pays.

Par Jean Bernard ZONGO

Sidwaya

Burkina/Santé : Des jeunes engagés pour la promotion de (...)
Burkina/ Fête du travail : « Soyez des travailleurs (...)
Santé/Journée mondiale de l’asthme : « Au service de (...)
Burkina : Vers la validation d’un manuel de prise en (...)
Journée mondiale de la Croix-rouge et du Croissant-rouge (...)
Procès CGT-B vs Adama Siguiré : 12 mois de prison et une (...)
Burkina/Crise sécuritaire : « Les femmes confinées dans (...)
Burkina / Production animale : « Nous faisons en sorte (...)
Dédougou/Justice : Des scellés des années 1997 à nos jours (...)
Burkina : Rasmata Konfo lutte pour l’inclusion sociale (...)
Burkina : L’ONG SOLIDEV lance le projet « Yools-Taaba (...)
Burkina : Quand la SONABEL s’affaisse, le démarrage de la (...)
Burkina / Coupures d’électricité : L’incapacité de la (...)
Burkina : On en sait davantage sur le 15 mai, journée (...)
Mise en œuvre du projet Jeunes Leaders : Une quinzaine (...)
Burkina/Assistance humanitaire : Des ONG et associations
Liberté de la presse : « Les médias et leurs animateurs (...)
Vague de chaleur au Burkina Faso : Déclaration de la (...)
Burkina/Accusations de massacre de civils par l’armée : (...)
Burkina : Suspension des travaux "clandestins" à la (...)
Procès CGTB vs Adama Siguiré : Le verdict est attendu ce (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36603


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés