Actualités :: Fermeture des universités de Ouaga et de Ouaga II : La rançon de (...)

Le gouvernement a finalement décidé lors du conseil des ministres du 27 juin dernier de fermer les universités de Ouaga I et II et de suspendre les activités du CENOU et du CIOSPB. Une décision qui a été certainement difficile à prendre, mais qui vient comme une réponse à l’intransigeance de l’ANEB qui manifestement semble opter pour l’hypothèque de l’année. Maintenant, c’est à chaque étudiant de se déterminer, de choisir entre les luttes aux issues incertaines et les études, c’est-à-dire sauver l’année académique.

Même le profane accordera difficilement du crédit à cette brusque intransigeance de l’ANEB. En effet, la vision de cette association estudiantine aurait convaincu et accepté par l’opinion, si l’option était prise en milieu d’année ou en début. Car cela aurait milité effectivement pour « l’amélioration des conditions de vie et d’étude des étudiants ».
Au regard des investissements de l’Etat ces dernières années au profit des universités publiques du Burkina, on ne peut que s’offusquer (le mot est faible) du comportement des étudiants en cette fin d’année.
- Dans le cadre du budget 2008, le contingentement de bourses est passé 500 à 1000 bourses. 21 540 étudiants ont bénéficié de l’aide, tandis que 3 860 ont eu le prêt FONER.

- Les allocations financières au profit de 27 300 étudiants au titre de l’année 2007-2008 s’élèvent à 8 milliards 521 millions 135 mille FCFA.
Au niveau de la restauration, le nombre de repas servis est passé de 22 000 en 2006-2007 à 30 000 en 2007-2008. Un repas au prix symbolique de 100F parce que subventionné par l’Etat dont la volonté toujours affichée est de permettre aux étudiants de travailler dans de bonnes conditions.

Au niveau des infrastructures académiques. Les efforts de l’Etat pour 2007, s’élèvent à 3,629 milliards de FCFA. Ces investissements ont concerné la construction et l’équipement d’amphithéâtres, de salles de cours et de TD. A cela, il faut ajouter un besoin d’équipements et d’infrastructures pour le démarrage de l’université Ouaga 2 avec le déblocage de 2 milliards de FCFA pour la construction des bâtiments et des amphis. Pour le logement, des cités ont été ouvertes à Ouaga, Koudougou et Bobo-Dioulasso. On annonce l’ouverture de la cité universitaire de Kossodo (750 lits) dont plusieurs infrastructures ont été réceptionnées provisoirement.
Pour 2008-2009, un budget de 3 milliards 967 millions 982 mille 130 FCFA est réservé aux bourses.

Le montant global en cours d’exécution au titre des investissements au profit des universités et de la recherche se chiffre à plus de 5 milliards et concerne les études, la construction des amphis, de cités universitaires, de restaurants, de salles de cours, de laboratoires…
Bref, avec tous ces investissements, il est difficile de dire que l’Etat ne se préoccupe pas de son université et de ses étudiants.

Tirer les leçons

Après donc les dernières décisions de fermeture des universités et la suspension des activités du CENOU, il appartient à chaque étudiant et à la corporation ANEB de tirer les leçons de la situation qui est loin de participer à la résolution de leurs problèmes. Tirer les leçons, c’est opter pour sauver l’année académique au cas où le gouvernement accepterait de revenir sur ses décisions. Les luttes sur le campus, on le sait, même légitimes, elles cachent des desseins inavoués entretenus par des acteurs hors du campus. Face à un tel cas de figure, il est difficile d’obtenir ce que l’on revendique officiellement. Par ailleurs les syndicalistes savent très bien que quand on revendique, c’est dans l’espoir d’obtenir le minimum.

Quand des revendications estudiantines prennent l’allure de revendications politiques où l’autorité même de l’Etat est mise à rude épreuve avec de propos du genre « si vous condamnez un étudiant, il faut élargir la MACO », on comprend aisément la position des autorités.

Notre souhait, en tout cas, est que les autorités reviennent sur leurs décisions. Dans le même temps, les étudiants ont intérêt à changer le fusil d’épaule si tant est qu’ils sont soucieux de leur année académique, pour ne pas dire de leur avenir. Une seule organisation ne saurait compromettre l’avenir de plusieurs milliers d’étudiants. A chaque étudiant donc de prendre ses responsabilités ; car les perdants seront à rechercher ailleurs, dans les rangs de l’ANEB et non du côté du MESSRS, de la présidence de l’UO et du CENOU qui ont d’ailleurs fait tout ce qu’ils pouvaient pour sauver l’année académique. Depuis le 17 mai, les autorités universitaires avaient déjà attiré l’attention des corporations estudiantines sur les risques qui planaient autour de l’année. Les syndicats d’enseignants et les directeurs des UFR ont été sollicités en conseil scientifique pour réaménager le calendrier universitaire en vue d’achever l’année.

Malgré tout, les étudiants n’ont pas voulu raison garder compromettant ainsi celle-ci avec la poursuite des meetings, marches et grèves. Le conseil de formation et de la vie universitaire (CFVU) ne pouvait plus demander au conseil scientifique, chargé des programmes de formation initiale et continue, de réinventer un autre plan de sauvetage tout de suite et il était difficile également pour le CFVU de sacrifier encore les vacances des enseignants pour rattraper les cours perdus pendant que les étudiants continuaient de ruer dans les brancards. La solution finale a été donc la fermeture de ces universités jusqu’en mi-septembre. En attendant d’assainir le climat.o

Par Ben Alex Béogo

L’Opinion

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