Actualités :: Affaire à suivre… : Le commissaire Sondo sera-t-il traduit en justice (...)

12 août 2004. Il est 19 h. Le chef économe de l’hôtel Relax, Sidiki Ouattara, reçoit une convocation du commissariat de police de Bogodogo pour être entendu le lendemain matin dès 8 h 30 mn. Objet de la convocation : une plainte déposée par son employeur, l’hôtel Relax. Le chef économe est loin d’imaginer qu’il venait ainsi d’obtenir un ticket pour une excursion en enfer…

Le 11 octobre 1997, Sidiki Ouattara entre à l’hôtel relax en qualité de valet de chambre. Quatre ans après, il se retrouve au poste d’économe adjoint. Le 1er janvier 2002, il est fait chef économe. Il travaille pour conserver son poste pratiquement sans arrêt, de 6 h à 19 h et le week-end jusqu’à 5 h du matin. C’est l’un des hommes clés de l’hôtel qui pense travailler en toute intégrité. Si bien qu’il est stupéfait par les accusations portées contre lui par son employeur : il aurait, dans l’exercice de ses fonctions, détourné la somme de plus d’un million de francs CFA. Il réfute catégoriquement les faits. Malgré la confrontation avec les représentants de l’employeur, ces derniers sont incapables d’établir les circonstances précises dudit détournement. Leur conviction se fonde sur le fait essentiel que l’ex valet de chambre serait propriétaire d’un pressing et d’un bar restaurant. Ils estiment que cette fortune ne peut provenir que de leurs deniers gérés par Sidiki Ouattara.

Les agents de police sont pratiquement du même avis que l’employeur. Sans preuve aucune, sans indice sérieux, sur la simple conviction de l’employeur, ils décident de mettre l’infortuné au violon. Ainsi commence un acharnement pour obtenir des aveux et surtout le dédommagement de la supposée victime.
Les policiers contraignent le chef économe à leur établir une liste de ses biens accompagnés de leurs reçus. Et pendant qu’il est incarcéré, ils vont sur les lieux, procèdent à l’enlèvement des biens à bord de véhicules appartenant à l’hôtel Relax et à la société JIRMA.

Le commissaire Paul Sondo établit un inventaire signé de ses mains. Il décide de restituer les biens enlevés au patron de l’hôtel Relax, Salifou Yaméogo qu’il qualifie de légitime propriétaire et victime. Le verdict est donc rendu avant même que les juges n’aient statué sur la culpabilité de l’infortuné économe.

Abus d’autorité, excès de pouvoir

14 avril 2005. Le tribunal de grande instance de Ouagadougou saisi de l’affaire, tranche et déclare Sidiki Ouattara innocent. L’hôtel Relax fait appel de la décision. Les magistrats sont constants : une seconde fois, la Cour d’appel confirme l’innocence du chef économe. L’hôtel a donc perdu son procès. Un fait très curieux : le montant du détournement reproché à l’économe n’est plus d’un million mais de plus de neuf millions de FCFA !

Quid alors des biens illégalement confisqués par le commissaire Sondo au profit du patron de l’hôtel Relax ? Depuis plus de trois ans, Sidiki Ouattara cherche vainement à entrer en possession de ses biens malgré une décision de justice qui l’a innocenté. Que sont-ils devenus ? Ont-ils été vendus ? Sont-ils toujours en possession du patron de l’hôtel ? Mystère.

Qui aurait pu imaginer que ces pratiques dignes d’un temps révolu avaient toujours cours dans nos cités ? Abus d’autorité, excès de pouvoir en tout genre… Des méfaits qui proviennent de personnes supposées avoir prêté serment pour se mettre au service de la loi.

Aux dernières nouvelles, M. Ouattara se serait attaché les services d’un avocat afin de récupérer ses biens. Mais aussi d’intenter un procès contre le commissaire Paul Sondo, promu ensuite patron du commissariat central de Ouagadougou. Il serait, semble-t-il, actuellement à Fada N’Gourma.
Voilà certainement une affaire à suivre.

Par Glory NEMARO

Le Reporter (reporterbf@yahoo.fr)

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