Se frotter aux réalités du terrain dans le nouveau contexte de communalisation intégrale d’une part, recenser les actions menées en faveur de la femme dans les communes rurales et identifier les attentes et les besoins spécifiques des femmes dans les nouvelles communes d’autre part, ce sont là entre autres, les raisons qui ont amené Madame Céline Yoda, ministre de la Promotion de la femme à parcourir des centaines de kilomètres dans les régions du Centre et du Centre-Ouest les 6, 8 et 9 mai 2008.
Au cours de ces différentes visites de terrain, Mme Yoda a bénéficié de l’appui, par leur présence effective, de M. Boureina Bougouma, gouverneur de la région du Centre et de M. Seydou Baworo, gouverneur de la région du Centre-Ouest ainsi que des hauts-commissaires, des préfets et des maires des différentes localités.
Ce sont les départements de Tanghin Dassouri et de Koubri dans la région du Centre et de Nanoro dans la région du Centre-Ouest qui ont été les premières localités à recevoir les visites du ministre de la Promotion de la femme. Face aux populations qui n’ont pas marchandé leur mobilisation, la ministre Yoda, après avoir situé l’objet de sa visite, a invité tous les acteurs locaux à se déterminer définitivement dans le combat national contre l’exclusion à travers l’utilisation de l’approche genre qui prône l’égalité et l’équité dans l’élaboration de leurs projets et programmes de développement.
Aux femmes et aux filles, elle a prôné la solidarité et l’unité afin de créer une structure communale des femmes. Cette structure dénommée « Coordination communale des femmes » regroupera toutes les femmes de la commune et sera leur interlocuteur non seulement pour le ministère de la Promotion de la femme mais aussi pour les autres départements ministériels et partenaires techniques et financiers.
Des préoccupations pertinentes...
Les femmes sorties nombreuses à toutes les étapes ont exprimé leurs préoccupations aux autorités présentes. On peut retenir entre autres, les problèmes d’eau (forages ou retenues d’eau), le manque de ressources financières (micro crédits), d’équipements pour mener des activités génératrices de revenus (moulins à grains, presse à karité, unité de savonnerie), l’absence de formation ou l’inadéquation des technologies octroyées, l’absence d’infrastructures scolaires (CEG ou lycées) ou socioéconomiques (maisons de la femme, centres de promotion féminine), l’absence de structures sanitaires (dispensaires, maternités), la sous scolarisation des filles, la prise en charge des enfants orphelins, l’absence de débouchés ou la mévente des produits (tomates, oignons), la difficulté de mener des activités de sensibilisation surtout sur le VIH/Sida, les grossesses précoces et non désirées, le manque d’intrants agricoles, l’analphabétisme des femmes, etc. Sensibles aux doléances des femmes, Céline Yoda les a invitées à s’armer de courage pour relever les défis qui se posent à elles. Car, personne d’autre que les femmes, ne peut venir résoudre leurs problèmes à leur place.
Appel à une synergie d’action
S’agissant des préoccupations exprimées, elle a relevé que le ministère de la Promotion de la femme, compte tenu de son caractère transversal, ne peut que s’associer aux autres départements ministériels pour apporter des solutions à leurs problèmes.
Une synergie d’action est donc la solution préconisée. En prélude aux échanges, Mme la ministre et la délégation qui l’accompagnait ont visité quelques sites de production des femmes. Entre autres, le siège de l’association Ragussi, productrice de beurre de karité bio à Tanghin Dassouri, le centre de formation bilingue de Koubri. Dans le département de Nanoro, ce sont le groupement Songre la Panga pratiquant l’élevage des porcins, des petits ruminants et des volailles et le site maraîcher des femmes de Ound Wend Manégré de Pouessi Dapoa qui ont reçu les encouragements de la délégation.
DCPM/MPF
