Depuis le 26 avril, se tient la première édition des Journées de la médecine traditionnelle des Cascades (JMTC) à Banfora. Une exposition- vente de médicaments locaux, des consultations de patients et des conférences sont, entre autres, les activités qui agrémentent cette initiative des tradipraticiens de cette région.
Les tradithérapeutes de la région des Cascades ont, pour la première fois, conjugué leurs efforts et visions pour valoriser le métier qu’ils maîtrisent le mieux : la médecine traditionnelle. L’union des trois associations (“ Flaso”, “Flatigui” et “ Wuti Were ”) de ces détenteurs du savoir traditionnel a en effet accouché d’une manifestation annuelle : les JMTC. Une trouvaille soutenue à bout de bras par le projet français d’appui à la médecine et à la pharmacopée traditionnelles (PHAVA), piloté par Marc Olivier, mais aussi par le célèbre pharmacien de Banfora, le Dr Zéphirin Dakuyo auréolé de 25 ans de pratique thérapeutique par les plantes. Pour cette édition pilote des JMTC, une centaine de tradipraticiens aussi bien Burkinabé, Nigérians, Béninois, Nigériens que Maliens, exposent le temps des JMTC leur savoir-faire en matière de médecine traditionnelle. Des médicaments locaux pouvant soigner toutes sortes de maladies (paludisme, hémorroïdes, hypertension…) sont proposés aux patients et amateurs de soins à l’indigénat.
Le président du comité régional d’organisation des JMTC, Moussa Traoré a soutenu que “le bien-fondé des JMTC tient au fait qu’elles vont constituer un cadre permanent de promotion de la médecine traditionnelle et d’échanges entre nous”. Le tradipraticien nigérian, Alhadji Tannue Olomola venu pour soutenir ses “frères” dispose d’une gamme variée de produits. Outre les produits de la médecine traditionnelle, des consultations gratuites et payantes de patients et des conférences sur la pharmacopée traditionnelle burkinabé sont d’autres temps forts des JMTC qui seront clôturées par la plantation de plantes médicinales et un repas communautaire.
A la cérémonie d’ouverture de cette première édition des JMTC, tous les intervenants ont loué l’initiative des tradipraticiens des Cascades. A entendre le représentant de la direction régionale de la santé des Cascades, le Dr Sidi Coulibaly, “la médecine traditionnelle est une alternative fiable de soins dont l’efficacité et l’importance ne sont plus à démontrer”.
De l’avis du coordonnateur du projet PHAVA, Marc Olivier, les JMTC sont à soutenir, car les Cascades sont avant tout “une région pionnière en matière de médecine traditionnelle au Burkina”.
Aussi, a-t-il rappelé que sa structure œuvre déjà à la professionnalisation des tradipraticiens burkinabé à l’amélioration de la qualité de leurs produits. Quant au gouverneur de la région des Cascades, Youssouf Roamba, qui a ouvert les activités des premières JMTC, il s’est réjoui que la médecine traditionnelle soit un domaine hautement important de notre culture. “La médecine traditionnelle a d’énormes enjeux pour notre santé et requiert par conséquent beaucoup d’attention. Toute chose que le gouvernement burkinabé a toujours soutenu dans le cadre de l’accessibilité des populations aux médicaments”, a-t-il signifié. Une visite des stands a suivi la phase des discours de la cérémonie d’ouverture qui a mobilisé de nombreuses autorités de la région des Cascades. Les activités des premières JMTC s’achèvent le 02 mai prochain.
Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr
Sidwaya
