Actualités :: Mendiants et racoleuses : Simon Compaoré libère des raflés

Le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré était de passage à la police municipale de Ouagadougou. Sa présence dans les lieux a été une aubaine pour les mendiants et prostituées raflés, de retrouver leur liberté. C’était le 24 mars 2004, dans la matinée.

Le maire Simon Compaoré était passé pour encourager le personnel de la police municipale dans ses activités quotidiennes. Il en a profité pour s’entretenir avec les racoleuses et les mendiants qui ont été raflés. Il a particulièrement exhorté les racoleuses à changer d’attitude, à renoncer à cette tâche ignoble qui les expose à des dangers de toutes sortes y compris IST et le VIH/Sida.

Pour la circonstance, il leur a demandé de faire la liste de toutes celles qui voudraient faire autre chose à la place de la prostitution, pour des offres d’emplois. Elle se sont montrées toutes intéressées par cette offre. "Il leur reviendra de prendre attache avec la direction de l’Action sociale de la commune", nous a dit le commandant Pierre Claver Kossimbo.

A la question de savoir ce qu’il pensait de la libération gratuite et sans condition des raflés, sur l’ordre du maire, le commissaire Kossimbo a affirmé que "l’attitude du maire est normal, car la présence d’un chef dans un lieu doit alléger la souffrance de ceux qui s’y trouvent. Et même si le maire ne nous l’avait pas demandé, à partir du moment où il est passé nous voir, nous devrions relaxés les racoleuses et les mendiants".

Aussi, il a justifié le fait que des condamnés soient graciées et que des détenus soient libérés au cours de la visite ou d’une tournée d’une autorité.
Pour lui, cette façon de faire témoigne du grand respect que l’on porte aux autorités. Les mendiants ont promis au maire de rejoindre leurs villages respectifs.

Cependant le commissaire a soutenu que la police municipale va toujours continuer à vider les rues des racoleuses la nuit et des mendiants le jour. "Nous ferons du "No-stop" en raflant les mendiants le jour et les racoleuses la nuit", a-t-il insisté.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)


Des mendiants se prononcent

Bassi Kadré (un vieux aveugle) : J’ai deux femmes et treize enfants. Je les prends en charge grâce à la mendicité. Mes enfants vont à l’école : deux à l’école et les autres au medersa (école coranique). Ma famille qui vit à Garango cultive pendant l’hivernage. Et moi, je suis ici à Ouaga avec une de mes filles qui me sert de guide. Personnellement j’ai été un maître coranique et je ne suis devenu mendiant qu’après avoir perdu la vue. Je mendie pour survivre depuis neuf (09) ans.

A la question de savoir ce qu’il pense de la décision des autorités communales de vider les mendiants des rues, le vieux a soutenu que les autorités ont tout à fait raison, car dit-il, "non seulement nous foulons notre dignité aux pieds mais aussi nous ternissons l’image de notre pays, aux yeux des étrangers qui sont en visite dans notre pays. C’est ce que nous avons fini par comprendre et plus jamais on ne nous verra aux coins des rues".

M. Adama Sawadogo : J’ai travaillé pendant vingt-sept (27) ans au port de Grand-Bassam, à la poissonnerie. Puis je suis venu au Burkina pour voir les parents restés au village. C’est là que j’ai eu la rougeole qui m’a fait perdre la vue et l’usage de mes jambes. Depuis, je suis devenu un "bon à rien" et je vis de la mendicité. J’ai une femme et trois enfants. Je mendie malgré moi, sinon avant-même de travailler à la poissonnerie, j’étais un blanchisseur.

Personnellement je comprends les autorités, moi aussi, je ferai l’effort de ne plus traîner dans les rues.

Mme Habibou Gouem

Je n’ai pas de mari et tous mes enfants sont décédés à Abidjan. J’étais dans mon village à Gombousgou et comme je n’ai personne pour me donner à manger, je suis venue à Ouagadougou pour mendier, parce que malgré la bonne pluviométrie, je n’ai pas fait de bonnes récoltes : tout a été noyé. Personnellement, c’est la première fois que je viens à Ouaga pour essayer de mendier. Mais plus jamais je ne recommencerai.

Propos recueillis par AFK
Sidwaya

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