Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont-elles perdu le nord ? En décidant manu militari d’expulser du pays notre consoeur, Ghislaine Dupont de RFI, sans avancer de raison, elles se rendent coupables d’atteinte grave à la liberté de la presse. Elles portent aussi un coup de poignard à la démocratie en construction. Tout se passe comme si le président Joseph Kabila voulait, par tous les moyens, gagner la prochaine élection présidentielle.
Une telle option est, tôt ou tard, préjudiciable au bon fonctionnement des institutions de la République. Des élections truquées conduisent inéluctablement à des institutions bancales. Le président Kabila ne fait donc pas œuvre utile en voulant coûte que coûte contrôler l’information pour se maintenir au pouvoir. La presse, à l’évidence, joue un rôle de veille et contribue, de ce fait, à la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Le choix des postulants aux postes de décision est un acte fort du processus démocratique et ne devrait, en aucun cas, être banalisé. En écartant, sans autre forme de procès, RFI de cette étape décisive du jeu politique, la RDC perd cette crédibilité qui lui aurait pourtant permis de prendre du galon démocratique. A moins que le pouvoir congolais ait voulu choisir lui-même « l’envoyé spécial de RFI » à cette élection. Ce serait alors enfreindre aux règles fondamentales du journalisme.
Monsieur le président, vous devez donc revoir votre copie. Vous avez beau vouloir cacher les « choses nauséabondes de la République », tout finit un jour par braver les ténèbres et apparaître au grand jour.
Le Pays
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