Actualités :: Semaine mondiale d’action pour l’éducation pour tous 2006 : Chaque enfant a (...)

Comme chaque année, la coalition nationale pour l’Education pour tous, organisera du 24 au 30 avril 2006, la Semaine mondiale d’action. Le Comité de pilotage a rencontré la presse, le lundi 10 avril au siège du CCEB-BF, point focal de la coalition, pour expliquer le thème de cette année : « chaque enfant a besoin d’un enseignant », et faire l’état des préparatifs de cette manifestation qui connaîtra trois grandes activités phares.

De nos jours, plus de 100 millions d’enfants et 800 millions d’adultes sont privés d’éducation. Chaque jour qui passe les laisse sous l’emprise de l’ignorance et de la pauvreté. Pour mettre fin à cette situation, la Communication internationale s’est fixée comme objectif d’éliminer l’analphabétisme de la planète d’ici 2015.

La société civile qui a suivi de près les premiers engagements non tenus de Jomtien, relatés au forum de Dakar en 2000, a décidé de se constituer en une vaste coalition mondiale pour suivre de près la nouvelle échéance et faire en sorte que la Communauté internationale respecte ses engagements.

La Coalition nationale du Burkina pour l’Education Pour Tous (EPT) comme celle des autres pays, s’est mobilisée à partir d’avril 2000 sur divers thèmes.

En avril 2003 par exemple, c’était autour du thème central : « l’Education des filles ». La Grande Leçon qui a été dispensée à cette occasion dans cinq provinces, a connu la participation de plus de 1 500 apprenants du formel et du non formel.

L’activité a permis de sensibiliser les élèves et leurs parents, les décideurs nationaux (dont le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation et les élus nationaux et locaux présents à la Grande Leçon), l’opinion nationale et internationale sur la nécessité de scolariser les filles.

Cela a permis qu’aujourd’hui de nombreuses initiatives soient prises tant par l’Etat que par des acteurs privés et par les ménages pour favoriser la scolarisation, le maintien et la réussite scolaire des filles.
La campagne 2004 qui a porté sur « les enfants exclus du système éducatif » a suscité l’intérêt et l’adhésion des communautés et des autorités nationales.

En effet, l’Assemblée nationale s’est fortement impliquée par la participation de 37 députés à la marche organisée au cours de la semaine. Cette action a fortement contribué à la prise de mesures pour faciliter le recrutement et pour proposer des formules de prise en charge des enfants et des adolescents non scolarisés.

En 2005, plus de 5 000 « découpages » représentant des enfants qui demandent d’envoyer leurs amis à l’école, ont été réalisés puis transmis aux décideurs, aux autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières.
Pendant toutes ces campagnes, l’accent a été mis sur l’accès, celle de 2006 qui aura lieu du 24 au 30 avril, s’intéressera à la fois à l’accès et à la qualité à travers le thème « Chaque enfant a besoin d’un enseignant ».

Si le nombre et la répartition du personnel sont importants, il faut admettre que l’un des facteurs déterminants de cette préoccupation est sans conteste, la question de la formation des enseignants, en effet, tant que l’on n’aura pas d’enseignants bien formés et suffisamment motivés (logements, matériel de travail, sécurité, rémunération, etc.) l’atteinte des objectifs de l’EPT restera hypothétique.

L’objectif est d’obtenir que les décideurs et les bailleurs de fonds respectent leur engagement en nombre suffisant et apte à fournir une éducation de qualité à tous les enfants en âge d’aller à l’école.

L’insuffisance d’enseignants en nombre et en qualité
Selon la coalition nationale, en 2005, 869 classes, soit environ 52 140 élèves n’ont pas bénéficié d’un encadrement suffisant faute d’enseignants en quantité et en qualité.
En effet, plusieurs d’entre eux n’ont pas reçu de formation initiale et continue adéquate pour assurer un bon encadrement pédagogique des élèves.

Le MEBA devrait trouver une solution par une meilleure répartition du personnel existant, le recrutement d’un personnel additionnel, la construction de salles de classe, la dotation des CEB en matérielles logistiques leur permettant d’assurer l’encadrement des enseignants.
De Jomtien en Thaïlande en 1990 à Dakar au Sénégal en 2000, la communauté internationale reconnaissait l’éducation comme un droit que chaque Etat a le devoir d’assurer à tous les citoyens.

Ainsi, les dirigeants de la planète prenaient l’engagement de faire en sorte que d’ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et ceux appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d’accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu’à son terme.

L’atteinte de cet objectif passe nécessairement par le recrutement d’enseignants de qualité qui soient bien formés, bien encadrés et bien motivés. Le Burkina Faso dans le cadre de la mise en œuvre du PDDEB s’est engagé à poursuivre cet objectif. Mais quelle est de nos jours la réalité du terrain ?

Au niveau de l’Enseignement de base

En se fondant sur les données de la Direction générale de l’Enseignement de Base (DGEB), on constate que pour cette rentrée scolaire 2005-2006 le MEBA disposait de 22 805 salles de classe pour 25 192 enseignants. Malgré tout, 869 salles de classe étaient restées sans maître à la rentrée scolaire 2005-2006.

Au niveau du secondaire

Sur la base des données fournies par la DEP du MESSRS l’enseignement général, technique et professionnel disposait au titre de l’année scolaire 2004-2005 de 625 établissements et de 4 629 classes. L’offre publique était de 315 établissements, 2 789 classes pour 3 502
enseignants. Malgré les sorties régulières de promotions d’élèves- professeurs de l’ENSK, les recrutements sur mesures spéciales et la récente ouverture de l’IDS, le déficit en enseignants demeure important : 1391 entre 2002-2003, 1 100 en 2004-2005 et 1000 en 2005-2006. Même en considérant l’estimation du MESSRS lui-même annonçant un déficit de 800 enseignants pour cette année scolaire la situation est préoccupante.

Sur cette question précise, le regard doit se porter particulièrement sur les disciplines scientifiques. Maths-PC SVT et sur l’enseignement technique et professionnel où il y a plus de recrutement par faute de postulants au concours. Au titre d’exemples des provinces entières comme le Koulpélogo, le Ziro, la Tapoa, le Kénédougou n’avaient aucun professeur de Maths et de PC.

Selon les mêmes données de la DGEB 1 340 instituteurs adjoints exercent dans des salles de classe sans avoir reçu de formation initiale dans une école de formation professionnelle des enseignants.

Dans les ENEP, le temps de formation a été réduit de deux à un an malgré toutes les interpellations et récriminations de la société civile. Le suivi pédagogique des maîtres n’est pas perceptible, en dépit des dispositions officielles en la matière, seuls les candidats aux examens pratiques du CEAP et du CAP ont la chance de recevoir la visite de l’inspecteur ou du conseiller pédagogique, faute de moyens (motos et carburant notamment).

Malgré le nombre assez élevé d’Inspecteurs et de Conseillers Pédagogique (CP) pour les 304 Circonscriptions d’Education de Base (CEB), 20 CEB sont dirigées par des conseillers pédagogiques et 36 instituteurs principaux font fonction de conseillers pédagogiques.

Toujours selon les données de la DEP du MESSRS, la proportion de professeurs certifiés était de 58,5%pour l’enseignement général et 60,1% pour l’enseignement technique public (année scolaire 2004-2005). Le nombre d’enseignants sans titre de capacité est donc impressionnant.

Il est également important de souligner que depuis la fin du « projet Maths Français » aucun cadre de formation ni de mécanisme n’a été mis en place alors que pendant une décennie les enseignants (auxiliaires, missions spéciales) ont été directement envoyés sur le terrain sans formation initiale.

C’est au vu de toutes ces insuffisances, que la coalition nationale pour l’EPT du Burkina a décidé en conformité avec le thème de la campagne mondiale « chaque enfant a besoin d’un enseignant dans notre pays ».

Il s’agit d’informer le public, d’interpeller les décideurs politiques et les bailleurs de fonds pour la réalisation en 2006-2007 des objectifs suivants :
- obtenir l’accroissement des chargés de cours par une meilleure répartition du personnel enseignant et le recrutement d’un effectif additionnel d’enseignants pour occuper les postes vacants.

- obtenir du MEBA l’engagement d’améliorer l’accès, la qualité de l’éducation par la construction et l’équipement de 800 salles de classe pour remplacer les écoles en matériaux précaires (sous paillotes, hangars, tentes...) ;
- la mise en disposition des matériels pédagogiques nécessaires, la dotation des CEB en moyens logistiques pour les inspecteurs et conseillers pédagogiques ;
- obtenir du MEBA l’engagement d’assurer l’encadrement régulier et continu des enseignants par la tenue effective de sessions de formation et de recyclages et par des visites de classe (2 visites par maître et par an) ;
- obtenir l’établissement d’un plan de développement de l’enseignement secondaire avec la participation effective des organisations de la société civile ;
- interpeller les décideurs, informer et sensibiliser le public sur les enjeux de l’éducation, ses responsabilités et les solutions possibles.

La stratégie de mise en œuvre consiste à la création d’un comité national et des comités provinciaux d’organisation après la proposition et validation.
Des missions d’informations et de distribution de matériel se feront en direction des provinces du Houet, du Gourma, du Poni, du Sanmatenga et du Séno.

Des audiences des débats et des marchés seront organisées pour interpeller les politiques sur le respect des engagements, mobiliser les acteurs, les partenaires et la communauté autour de la problématique de la scolarisation des enfants et des conditions de travail des encadreurs et des enseignants.

Pour réussir ces activités cinq commissions seront mises en place et supervisées par un comité national de pilotage.
Source : CCEB-BF

Par Thiérry TIENDRE

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