Actualités :: Burkina/ Offensive agro-pastorale : Abdoulaye Savadogo crée la sensation en (...)

Abdoulaye Savadogo est un jeune natif de Ouahigouya, région du Nord du Burkina. Amoureux de l’agriculture, il n’a pas hésité à se faire former au Centre Matourkou de Bobo-Dioulasso. Son parchemin en main, il est revenu dans sa ville natale pour mettre en pratique ses connaissances apprises. Au lieu de s’en tenir seulement aux spéculations cultivées par tous, il est allé plus loin. Il a expérimenté le blé au Sahel. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Son champ est une réussite. Focus sur un jeune homme qui refuse de s’apitoyer sur son sort.

Pays pauvre. Pays sahélien. Pays désertique. Pays de famine. Pays où rien ne peut pousser. Pays où on doit presque tout importer. Bref, plusieurs Burkinabè ont été influencés par ces stéréotypes. Finalement, certains ont fini par y croire. Mais heureusement, d’autres ont toujours rêvé que le meilleur est au Burkina Faso. Au secteur 13 de Ouahigouya, dans sa banlieue ouest, au milieu des vergers, il y a un champ qui sort de l’ordinaire. Pour quelqu’un qui ne s’y connaît pas, il aurait parié que c’est de l’herbe. Or, c’est bel et bien un champ de blé. Abdoulaye Savadogo en est le propriétaire.

Du haut de ses 166 cm, ce jeune qui fêtera ses 30 ans le 8 mai prochain a réussi à cultiver cette spéculation au Sahel, à Ouahigouya. Il justifie : « J’ai répondu à l’appel du chef de l’Etat, qui a lancé l’offensive agro-pastorale et halieutique ». Il poursuit : « j’ai refusé de croire qu’on ne peut pas cultiver grand-chose au Burkina. Pourtant, on consomme beaucoup de produits dérivés du blé. Et chaque fois, il faut importer. Je me suis dit, pourquoi ne pas essayer de produire sur place, même si certaines personnes soutiennent qu’il ne peut pas pousser sur nos terres ».

Avant de semer, Abdoulaye Savadogo a pris le soin de labourer son champ à l’aide d’une charrue à traction animale

Oser, il l’a fait. Il obtient les semences de la variété Kanz à l’INERA Bobo-Dioulasso. Pour l’expérience, il dégage une superficie de 0,18 hectare. Le 2 décembre 2023, il irrigue son espace. Le 5 décembre 2023, il laboure à l’aide d’une charrue à traction animale. Il y apporte de la fumure de fond, 25 kg d’engrais NPK et du fumier organique. Le 6 décembre 2023, il procède aux semis à l’aide d’un semoir. Le compte à rebours a commencé. « Quand je semais, j’espérais seulement que ça pousse. Cela allait me donner de l’espoir pour la suite. Au début, j’avais envie de dormir à côté pour que tout se passe devant moi. Quelques jours après, j’ai vu des pousses. Je craignais que ça ne soit de l’herbe », se remémore-t-il tout souriant.

A partir de là, son champ était devenu la prunelle de ses yeux. Il était à ses petits soins. Pour approfondir ses connaissances, il n’hésite pas à effectuer un stage auprès de l’ONG Association formation développement ruralité à Ouahigouya. Là-bas, il est dans la cellule technique. La direction exécutive l’encourage et lui prodigue des conseils avisés. Le résultat est sans appel. En fin février 2024, le champ de blé de Abdoulaye Savadogo est prêt à être récolté. « Mon expérience est enrichissante. Je suis heureux d’être parvenu à ces résultats », confie-t-il tout joyeux.

Le miracle s’est produit à Ouahigouya avec ce champ de blé

Abdoulaye Savadogo est désormais convaincu que tout pousse au Burkina. Il faut juste seulement un peu de passion, de folie et de courage. En 75 jours, son rêve est devenu réalité. Même si le succès est au rendez-vous, le jeune homme a dû faire face à des difficultés. « J’ai eu un problème d’accès à l’eau. Mon site est un peu éloigné du barrage. J’ai eu du mal à canaliser car le barrage s’assèche. J’avais creusé un puits. Malheureusement, il s’est écroulé », a-t-il révélé.

Loin de se décourager, le jeune homme compte passer à l’échelle. Il est convaincu que l’on peut bien se nourrir au Burkina Faso. C’est pourquoi il lance ce message : « J’invite mes frères et sœurs à se lever pour produire. Cela va nous permettre d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. C’est la seule façon pour nous aussi d’être indépendants ».

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