Actualités :: Gestion de l’information en période de crise : « Une bonne communication ne (...)

Parmi les activités de la semaine du numérique, un panel est organisé sur l’impact des technologies numériques sur la gestion de l’information en période de crises ce mercredi 15 novembre 2023, à Ouagadougou.

A l’occasion, trois panelistes ont fait des communications. Il s’agit de Dr Cyriaque Paré, chercheur au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) ; de Raphaël Kafando, directeur général de la communication et des médias au ministère de la Communication, de la culture, des art et du tourisme (MCCAT) et de Daniel Bonzi, directeur de la réglementation, de la médiation et du contentieux au Conseil supérieur de la communication ( CSC).

Dans sa communication intitulée « Impact des technologies numériques sur la gestion de l’information en période de crise : les atouts et les pièges », Dr Cyriaque Paré a planté le décor à travers la définition conceptuelle de la communication de crise. A l’en croire, la communication de crise est une manière dont une personne, une institution décide de réagir publiquement pendant une période délicate, face à un problème. C’est aussi, ajoute-t-il, l’ensemble des actions de communication engagées avec pour but d’éviter une dégradation importante de l’image de l’institution, de sa stabilité et du climat social.

« On ne communique pas sur le vide ; et la communication ne remplace pas l’action », indique Dr Cyriaque Paré

Après ce briefing, le fondateur du journal en ligne Lefaso.net, a indiqué que le droit à l’information des citoyens est fondamental dans une société démocratique et encore plus en période de crise.
Les plateformes numériques ont démocratisé la production et l’accès à l’information. Et en période de crise, il faut prendre cela en compte parce que les citoyens ont la possibilité de s’informer aussi sans passer par les canaux officiels, a fait savoir Dr Cyriaque Paré. Dans cette optique, il a invité les communicants à plus d’ouverture et à éviter la censure. Parce que la censure, dit-il, ne permettra pas de résoudre le problème. Le silence de la voix officielle amène les citoyens à aller s’informer ailleurs avec le risque de désinformation, a-t-il relevé.

Un public satisfait de la qualité des communications

En période de crise, insiste t-il, une meilleure gestion de la crise axée sur des résultats permet de résoudre les problèmes avec efficacité. « Une bonne communication ne peut pas faire réussir une mauvaise gestion de crise », a déclaré le promoteur de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM). Pour lui, la communication est un élément complémentaire dans la gestion de la crise mais elle ne résout pas la crise, a-t-il martelé, exhortant les communicants à plus de professionnalisme. A ce propos, il indique qu’en cas de crise, les communicants doivent être réactifs (même les week-ends), éviter de garder le silence qui peut être interprété comme du mépris. Ils doivent aussi, selon le chercheur, être cohérent dans leurs discours et annoncer des actions concrètes pour résoudre le problème mais aussi adapter le discours aux attentes des interlocuteurs.

En termes de piège à éviter dans ce contexte, il invite les communicants à ne pas supprimer des commentaires négatifs car les victimes peuvent se venger autrement, en recourant à leurs » amis ». Il ne faut pas non plus répondre à chaud, mais laisser les internautes réagir librement dans le respect de la netiquette.

Selon Daniel Bonzi, le défi du régulateur en temps de crise est de savoir comment contrôler le flux rapide et volumineux d’informations

« Le silence de la puissance publique alimente toujours une anxiété » selon Daniel Bonzi

« En communication de crise, le silence de la puissance publique, la rétention d’information, l’image donnée de l’improvisation et de la dispersion en matière de communication alimentent toujours une anxiété, inévitablement répercutée et amplifiée par les médias », renchérit Daniel Bonzi qui a exposé sur « Les grands défis de la gestion de l’information en période de crise ». Les défis de la gestion de l’information se présentent différemment pour chaque acteur, aborde-t-il. Dans cette situation, poursuit-il, les gouvernants auront tendance à communiquer autour de la crise, les médias à informer par rapport au développement de la crise et le régulateur à contrôler le respect des textes en la matière. Pour lui, tous les acteurs de la société sont interpellés en période de crise. Selon ce spécialiste du droit de la communication, chaque acteur est confronté à un défi dans ce contexte. Les gouvernants ont, entre autres comme défis, la prise des bonnes décisions ; le partage d’informations et la cohérence entre les messages et dans la présentation des décisions. Les journalistes, eux, explique-t-il, ont un défi de crédibilité et les citoyens un défi de l’usage responsable des réseaux sociaux.

La vulnérabilité des données personnelles constitue l’un des pièges du numérique qu’il faut savoir, a affirmé Raphaël Kafando

Raphaël Kafando, lui, a fait sa communication sur « la gestion de l’information gouvernementale en temps de crise ». Dans sa démarche, il a fait un état des lieux de l’Internet au Burkina Faso. Selon le directeur général de la communication et des médias du MCCAT, il y a 2,5 millions d’utilisateurs actifs des médias sociaux au Burkina soit 8,9% de la population totale. Mais le pays compte environ 5 millions d’utilisateurs actifs Internet par mois, précise-t-il. A entendre l’ancien rédacteur en chef du service Internet de Sidwaya, il existe beaucoup de stratégies de communication en temps de guerre. Ce sont : la communication à travers les médias ; les réseaux sociaux ; les conférences publiques ; les affichages et les formations des acteurs.

Serge Ika Ki
Lefaso.net

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