Actualités :: Cinéma : « La plupart des films burkinabè sont écartés dans les festivals parce (...)

La Fédération burkinabè des ciné-clubs (FBCC) a, jeudi, 22 juin 2023 à Ouagadougou, lancé un projet de formation de jeunes en écriture de scenario et en création de décors et d’accessoires au Burkina Faso : « les pépites du 7e art ». Il vise à appuyer les opérateurs des filières culturelles telles que le cinéma et l’audiovisuel, les arts de la scène, les arts plastiques et appliqués, pour une mise en œuvre d’actions innovantes visant au développement de la dimension économique du secteur culturel.

Le président de la Fédération burkinabè des ciné-clubs (FBCC), par ailleurs président dudit projet, Germain Bessin, se félicite d’abord de l’environnement cinématographique qui dispose de cadres institutionnel et juridique, permettant ainsi aux professionnels d’exercer leurs métiers en toute légalité et indépendance. Quand on explore le secteur du cinéma au Burkina, la relève semble assurée à travers la formation des jeunes aux différents métiers du cinéma dans les instituts et les écoles de formation tels que l’ISIS (Institut supérieur de l’image et du son) et l’ENAM (Ecole nationale d’administration et de magistrature), commente-t-il.

« Cependant, la plupart des films burkinabè qui compétissent dans les festivals, beaucoup sont écartés, parce que le scénario est mal écrit ou les décors et accessoires mal choisis par rapport aux thématiques traitées. Cela s’explique par le fait qu’il n’y a pas une école de cinéma au Burkina Faso qui forme dans ces corps de métier. Les quelques rares qui s’en sortent comme des professionnels dans ces corps de métier, soient ils l’ont appris sur-le-tas, soient ils se sont formés à l’extérieur (Europe). En général, les jeunes qui décident de se former dans les métiers du cinéma à l’ISIS-SE mettent plus l’accent sur la réalisation, la prise de vue, la prise de son, le montage et la production. Du coup, ces métiers se retrouvent en marge, ce qui se fait ressentir sur les plateaux de tournage où ils sont souvent obligés d’aller chercher des professionnels, surtout pour le décor et les accessoires, dans un autre pays. Ceux qui sont présents au niveau national sont en nombre insuffisant pour les projets de films. (…). Si on veut citer les grands noms de scénaristes, peut-être on dira Noraogo Sawadogo, Guy Désiré Yaméogo. Donc, il n’y en a pas beaucoup », diagnostique M. Bessin, avant de dévoiler que ce projet vise donc à combler ce vide.

Ce projet, c’est aussi donner la chance à des jeunes pour leur propre développement, en s’insérant dans la vie active, car tout le monde n’a pas accès à l’administration publique

Il consiste, précise-t-il, en la formation de dix jeunes à ces métiers (cinq en écriture de scénario et cinq en création de décors et d’accessoires), afin de les mettre au service de la production des œuvres cinématographiques et audiovisuelles.
« Prenons un exemple du film de Dani Kouyaté, ‘‘Sia, le rêve du Python’’, vous voyez que ce film traverse tout le temps… ; lorsqu’on vous le présente, vous verrez que le scénario est bien écrit et le décor est parfait », illustre Germain Bessin.

C’est d’ailleurs au regard de cette réalité que la FBCC, créée en 2008, convaincue de la pertinence de l’éducation cinématographique de ses adhérents dans la conduite des actions qu’elle a entreprises depuis sa création, s’est fixé pour objectifs de contribuer à l’émergence des cinéphiles et futures cinéastes. A cela s’ajoutent la lutte pour la promotion du cinéma africain ; la conscientisation des populations, des associations de production et d’exploitation cinématographiques, des ONG (Organisations non-gouvernementales) intervenant dans le domaine de la culture et du cinéma pour leur implication dans la promotion du cinéma africain.

C’est aussi une manière de promouvoir les ciné-clubs ; faire en sorte que, tout au moins, toutes les régions du pays en disposent

« Les scénarii produits et les connaissances apprises lors des formations seront mis en pratique par le tournage de cinq films de fiction de six minutes chacun. Ces films seront produits en collaboration avec l’ISIS-SE (Institut supérieur de l’image et du son/ Studio-école) qui est un partenaire privilégié de la Fédération burkinabè des ciné-clubs », détaille le responsable du projet, persuadé que ces formations auront un impact sur le dynamisme des industries cinématographiques.

Une pertinence du projet également partagé par le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT), représenté à la cérémonie de lancement par Brice Lankoandé (direction de l’assistance technique), qui souligne qu’il est, à terme, attendu de l’initiative, une professionnalisation des ciné-clubs par la création d’emplois pour les membres formés ; un accroissement de la quantité et de la qualité des productions cinématographiques et audiovisuelles ; une contribution au rayonnement du cinéma burkinabè au niveau national et international, etc.

Ceux qui sont reçus à ces formations ont un niveau d’études d’au moins la classe de 4e

« Ce projet a, faut-il le rappeler, été retenu suite au 2e appel à projet du Fonds de développement culturel et touristique, dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la culture (PAIC-GC), avec l’appui de l’Union européenne », a rappelé M. Lankoandé, rassurant de la disponibilité du FDCT à accompagner le processus.

La Fédération burkinabè des ciné-clubs (FBCC) est la faitière des ciné-clubs du Burkina Faso, officiellement créée en 2008. Association indépendante, apolitique, non-confessionnelle et à but non-lucratif, elle regroupe, à cette date, une vingtaine de clubs membres répartis à travers le pays.

O.H.L
Lefaso.net

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