Actualités :: Université de Ouagadougou : Lassina Simporé, le premier archéologue made in (...)
Lassina Simporé

L’archéologie dit-on, est cette science qui essaie de comprendre les civilisations disparues à travers les vestiges. La formation de la première génération d’archéologues burkinabé s’est déroulée entièrement en Europe. Celle de la deuxième génération a eu lieu en deux temps : le premier et le second cycle à Ouagadougou et le troisième cycle en Europe.

Depuis 1999, l’université de Ouagadougou est à même de former elle-même ses archéologues. Le 21 décembre 2005, a eu lieu la toute première soutenance d’un étudiant entièrement formé à Ouagadougou.

Mercredi 21 décembre. Dès 7 heures, l’amphithéâtre n°2 était noir de monde. Et pour cause ? Il y était organisé la soutenance de la toute première thèse de doctorat unique en archéologie. 8 heures, le jury fait son entrée. Il était présidé par le Professeur Titulaire Félix IROKO de l’Université Abomey-Calavi du Bénin et comprenait :
- Rapporteur (directeur de thèse) : Professeur titulaire Jean-Baptiste KIETHEGA, UFR/SH de l’université de Ouagadougou
- Professeur Moustapha GOMGNIMBOU, maître de recherches à l’Institut des Sciences de Sociétés (INSS) du CNRST.
- Docteur Alexis ADANDE, maître assistant de l’Université Abomey-Calavi du Bénin.
- Docteur Lassina KOTE, maître assistant de l’Université de Ouagadougou (laboratoire d’archéologie).

La parole est toute suite donnée à l’impétrant Lassina Simporé pour présenter ses travaux ; grosso modo, il nous apprend que le patrimoine culturel physique est l’objet principal de la thèse. Le Riungu de Wogdogo (ancien royaume de Ouagadougou) a servi de cadre d’étude qui a concerné la période de 1495-2000 (environ 5 siècles).

D’où le thème « Eléments du patrimoine culturel physique du riungu de Wogdogo (Burkina Faso). Approche archéologique et historique ». Le chercheur a eu recours à plusieurs sources d’informations (orales, écrites, iconographiques) consultées tant au Burkina Faso qu’à l’étranger. Il a réalisé plusieurs fouilles archéologiques dans la brousse burkinabé notamment sur le palais du très célèbre Naaba Bilgo à Nobéré.

Les résultats sont présentés sur 750 pages, scindées en quatre parties et dix chapitres (voir encadré : résumé de thèse).

Prenant ensuite tour à tour la parole, le Professeur titulaire Jean-Baptiste KIETHEGA, directeur de la thèse et les autres membres du jury sont intervenus sur la forme et le fond du document présenté. Sur le fond, il s’agit d’un document bien rédigé avec des illustrations (photos, cartes) de très bonne qualité. En ce qui concerne le fond, la thèse de monsieur Simporé représente une importante contribution sur l’archéologie, le patrimoine culturel burkinabé et sur l’histoire du Moogo, territoire ancestral des Moose. Le jury a tout de même relevé quelques incohérences, des coquilles et posé au candidat un certain nombre de questions.

C’est autour de 12h 30 mn que le jury s’est retiré pour délibérer. Une heure après le résultat suivant a été proclamé : la thèse de Monsieur Lassina Simporé est recevable avec la Mention très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité.

Un excellent chercheur

Il est important de noter qu’au terme de l’article 32 de l’arrêté n°98-125/MESSRS/SG/UO portant ouverture d’un doctorat unique en histoire et archéologie africaine à l’université de Ouagadougou, il s’agit de la plus haute mention que l’on attribue à une thèse.

Ce résultat ne surprend point. En effet, notons que déjà en 1993, le mémoire de maîtrise de monsieur Lassina Simporé conçu autour du thème Sites et monuments de Wogdogo (capitale de l’ancien capitale du royaume de Ouagadougou) avait été sanctionné par la Mention très bien et félicitations du jury (plus haute mention).

En 1999 également, il avait fini major de sa promotion avec un rapport de Diplôme d’études approfondies (DEA) élaborée autour du thème suivant : contribution à une connaissance du patrimoine culturel physique du Burkina Faso : cas des ensembles, sites et monuments du Riungu (royaume) de Wogdogo. Résultat : Mention très bien.

Chercheur polyvalent

En dehors de son passage à l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK), Monsieur Lassina Simporé a fait toutes ses études à Ouagadougou.
Il est professeur certifié d’histoire et de géographie ; à ce titre, il a enseigné au CEG de Kankalaba, au CEG de Mané et au Lycée départemental de Korsimoro. A ce jour, il est en poste au laboratoire d’archéologie de l’université de Ouagadougou. Peut être que d’ici là, il passera dans le corps des enseignants du supérieur.

Monsieur Simporé est auteur de plusieurs articles dans la presse burkinabé, dont ceux de la rubrique « Si Ouagadougou m’était conté » du quotidien L’Observateur Paalga et de la rubrique « Un mot, une histoire » de l’ancien mensuel Tradition et modernité ; avec les chercheurs du CNRST, il aussi contribué à la rédaction de l’ouvrage Histoire de Ouagadougou édité par la Commune de Ouagadougou.o

Par Thierry TIENDRE
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