Depuis le début de la semaine, Ouagadougou connaît une pénurie de carburant cauchemardesque ; jamais vécue, selon de nombreux citadins. Le spectacle des bousculades, de pied de grue dans les stations (certains y veillent dans le froid) et de longues files à même de rétrécir certaines grandes artères fait l’ambiance de la capitale burkinabè.
Le litre de carburant, vendu en bouteille, s’offre même à plus de 2000 f par certaines gens. « Des individus sont devenus subitement des vendeurs de carburant et créent sciemment la pénurie », s’énerve un citadin, las d’avoir fait le tour de son arrondissement, sans gain de cause.
Mais, si Ouagadougou vit son calvaire en la matière, force est de constater que la détresse du carburant est le quotidien de plusieurs localités du pays depuis maintenant plusieurs années, conséquence de la dégradation de la situation sécuritaire.
Les populations de Fada, Djibo, Titao, Dori, pour ne citer que ces villes-là, en savent quelque chose.
« Malgré le contexte d’insécurité, on aurait pu souffrir moins que ça, si les Burkinabè eux-mêmes n’étaient pas foncièrement mauvais. C’est notre méchanceté-là qui nous crée tous ces problèmes. On est très mauvais. Ce qui se passe dans le carburant, c’est le même mauvais comportement qui se passe avec les produits de grande consommation. Les gens augmentent les prix en fonction de leurs humeurs, et quand vous leur demandez, ils vous disent "c’est comme ça". Heureusement que tous les Burkinabè ne sont pas comme cela, il y a toujours des gens très honnêtes, qui aiment leurs prochains ; ce sont ce genre de bonnes personnes qui font que le minimum tient toujours pour tout le monde », se vide un commerçant, prétexte pris sur le calvaire du carburant qui se vit à Ouagadougou.
O.H.L
Lefaso.net
