Actualités :: Moov Africa Burkina : Les travailleurs interdits d’accéder aux (...)

Les mouvements d’humeur des travailleurs de Moov Africa Burkina ont repris encore ce vendredi matin 30 décembre 2022 à Ouagadougou, depuis la direction générale du réseau mobile.

Aux différentes entrées de la structure, sont postés des policiers CRS pour empêcher les grévistes d’y entrer. Aux abords de la voie qui traverse la direction générale de l’opérateur de téléphonie mobile, Moov Africa Burkina, travailleurs et forces de l’ordre s’observent.

Des heurts ont failli éclater entre les travailleurs et ces policiers, lorsque ces derniers ont voulu détacher les banderoles affichées au pied de la direction. Sur ces banderoles, l’on peut lire des messages comme « Les Burkinabè ne sont pas des sous hommes. Seule la lutte libère » et « Monsieur le directeur général, halte aux injures ».

Les travailleurs tenant les banderoles en face de la Direction générale de Moov Africa Burkina

Le Syndicat national des travailleurs des télécommunications dénonce entre autres une mauvaise gestion de la société. « Les travailleurs sont disponibles pour sortir de cette crise. Nous avons même fait des propositions qui sont balayées du revers de la main par le directeur général. C’est le mépris total ! Quand on veut réellement résoudre une crise on doit pouvoir s’asseoir sereinement pour la régler une bonne fois pour toute. Mais si au lieu de cela, l’on fait face au mépris, à l’arrogance, ça devient compliqué. Nous ne pouvons pas admettre que des gens viennent pour gérer l’Onatel (devenu Moov Africa Burkina) et nous réduisent en esclaves ! », s’est indigné François Sandwidi, salarié à Moov Africa Burkina.

L’Onatel est en déclin, selon M. Sandwidi, soulignant, que même l’organe de régulation des téléphonies mobiles, l’ARCEP, l’a bien attesté. « Nous sommes en régression, alors que nous étions les leaders du domaine. Nous dénonçons également le mauvais management de nos premiers responsables. Car un patron doit être en bons termes avec ses employés. Ce qui n’est pas le cas ici », déplore-t-il.

« C’est le mépris total », regrette François Sandwidi, travailleur de Moov Africa Burkina

À en croire M. Sandwidi, en plus, de ne plus rien apporter à la boîte, ces responsables en question travaillent à « bazarder » le patrimoine acquis. « On a même la preuve du terrain qu’ils ont vendu à projet ZACA. Sans parler de ce dont on a pas encore de preuve », confie-t-il.

Des tensions ont eu lieu la veille du présent évènement pour les mêmes raisons. Cependant, les salariés de Moov Africa disent avoir su raison garder pour ne pas en venir aux extrêmes. Venus ce matin comme d’habitude pour exercer leurs fonctions, François Sandwidi dit avoir été surpris de constater que les CRS possédaient une liste pour décider de qui peut ou ne peut pas accéder à l’entreprise.

Pour soulager la dame qui s’est écroulé, un bronchodilatateur lui est administré bien avant d’être évacuée dans un centre de santé le plus proche

Début des hostilités

Après cette interview que nous a accordée M. Sandwidi, le mot d’ordre est lancé pour s’introduire au sein de la direction générale. « Nous voulons travailler ! », clamaient-t-ils en avançant vers le portail.
L’entrée bloquée par les forces de l’ordre, les manifestants ont dû forcer le passage. Il est environ 11h, lorsqu’ils réussissent à accéder aux locaux, chantant l’hymne national tout en ayant les mains en l’air. Cependant, ce triomphe n’aura duré qu’une poignée de minutes. Car aussitôt entrés, les protestataires ont été obligés de rebrousser chemin.

Les gaz lacrymogènes projetés dans la cour où sont allés se réfugiés les manifestants

Sous l’effet des gaz lacrymogènes, une femme s’écroule, et les grévistes sont dispersés. Plusieurs souffrent des conséquences de ce produit chimique, dont une journaliste de BF1 qui a dû prendre la clé des champs pour éviter le pire. Certains d’entre eux qui se sont retranchés dans la cour d’en face, ont été rejoints par les CRS. En vue d’avoir la maîtrise de la situation, les forces de l’ordre ont interdit l’accès des deux entrées.

À l’issue de ces épisodes, nous rejoignons quelques-uns des travailleurs abrités dans une des cours pour recueillir leurs réactions face à ce qui venait de se produire. Bonaventure Kafando est celui qui se porte volontaire. « Comme vous l’avez constaté, on nous a empêché d’accéder à notre lieu de travail et seuls les Marocains avaient eux, ce droit-là. Chose que nous trouvons anormal, car on ne peut chasser des Burkinabè au profit de travailleurs marocains », est-il revenu sur les faits, tout révolté.

Bonaventure Kafando, travailleur à Moov Africa Burkina, tient l’une des bombes lacrymogènes utilisées contre eux

M. Kafando n’en revient pas devant cette situation. Comment comprendre que des gens qui viennent se faire de l’argent dans un pays, l’exploitent et vont jusqu’à chasser même les travailleurs à leur profit ?, s’interroge-t-il. Pour lui, il est hors de question d’accepter cela.

En rappel, la crise entre les responsables de Moov Africa Burkina et ses travailleurs dure depuis le 17 novembre 2022. Ce “torchon brulant” demeure la satisfaction de la plateforme revendicative des travailleurs. Outre la gestion de l’entreprise, ils déplorent aussi le faible niveau d’investissement et le non-respect du cahier de charges en matière de recrutement du personnel.

Hamed NANEMA
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