Actualités :: Faits divers : Safourlaï ! Safourlaï !

« Ayi na m tassaba yé ». Telles ont été les paroles de Oumarou. La première épouse Fanta, a vite fait d’apporter un grand plat. Quand la femme a renversé le contenu du carton dans le plat, elle a murmuré « safourlaï ! safourlaï ! » avant de tomber évanouïe.

Quand Oumarou, le mari vit, à son tour, le contenu du carton qu’il ramenait à la maison, son chapelet se retrouva instinctivement dans ses mains et il se mit à psalmodier des versets du Coran. Le carton qui devait contenir des quartiers de viande renfermait un bébé de deux à trois mois mort.

Oumarou est un bon musulman, connaissant le Coran et toutes les sourates. Aussi, pour les mariages, baptêmes, douas, il est omniprésent. Habitant Pissy, il peut se retrouver à Wayalghin, Tanghin ou Dassasgho. Il était considéré et reconnu comme un érudit. Ainsi, après chaque cérémonie, sa part de cola, argent, viande était garantie. Il a trois épouses et c’est avec ce qu’il gagne de la sorte qu’il entretenait sa famille. Les épouses s’adonnaient au petit commerce mais l’essentiel lui incombait. D’autre part, il officiait en tant que marabout et recevait des visites à la maison.

Oumarou, originaire du Mali a transité par la Côte d’Ivoire avant de s’installer à Ouagadougou. Nous étions vendredi et Oumarou sortit de bonne heure. Ses épouses savaient qu’il ne reviendrait pas avant la nuit tombée.

Ainsi, il avait assisté à des baptêmes et à des douas. Sa part de viande fut mise dans des sachets en plastique. Comme c’était beaucoup, il opta de les remettre dans un carton et se rendit à Dassasgho pour apprendre à un riche commerçant les paroles sacrées du saint Coran. A la nuit tombée, Oumarou demanda congé.

C’est tout heureux que Oumarou prit le bus n°1 avec arrêt à Pissy car il avait été gratifié d’une belle somme d’argent. A l’arrêt de l’hôpital, un homme monta dans le bus avec un carton sous le bras et prit place à ses côtés. A l’arrêt du camp de l’Unité, cet homme descendit avec un carton sous son bras. Au terminus, Oumarou aussi descendit avec un carton. C’est une fois à la maison qu’il se rendit compte du contenu du carton qu’il apportait à la maison.

A la vue de la coépouse évanouie, les deux autres firent un ramdam qui amenta les voisins. Un OPJ qui était voisin de Oumarou résolut de porter le carton à la permanence, ce qui fut fait. Or, notre homme au bébé une fois à la maison, s’était rendu compte de l’échange. Il était allé s’expliquer à la permanence, puisque des parents avaient devancé depuis l’hôpital pour le cimetière. Que se passerait-il s’il leur présentait des morceaux de viande de mouton.

Ainsi, quand le voisin arriva, le père du bébé était-là. L’échange se fit avec civilité. Que ce serait-il passé si le père du bébé n’était pas venu signaler l’échange à la permanence ? Voila une histoire qui finit bien. Ce qui est certain, Oumarou a dû passer une mauvaise nuit. Ne parlons pas de Fanta qui a dû rejoindre le village pour se laver avec des décoctions.

Rakissé
Sidwaya

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