Actualités :: Meurtres sur l’axe Ouagadougou-Kongoussi : Plainte contre X déposée
Abdoulaye Barry

Le procureur général Abdoulaye Barry a rencontré la presse le mercredi 21 décembre 2005 à son cabinet. Il s’est agi d’informer les journalistes de l’ouverture d’une procédure judiciaire suite à la découverte de quatre cadavres en ce mois de décembre dans la brousse de Dapélogo.

Dans la nuit du 6 au 7 décembre 2005 entre 1h et 2h du matin quatre personnes ont trouvé la mort dans la région de Dapélogo précisément dans la brousse du village de Boulpooré situé sur l’axe Ouagadougou-Kongoussi. Saisi par les familles des victimes et par le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), le procureur général a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire contre X le 20 décembre 2005.

Selon le procureur général Abdoulaye Barry les faits remontent en début décembre. Des travailleurs de l’Entreprise générale ECO appartenant au sieur Harouna Sawadogo en service sur un chantier dans la région de Kongoussi ont décidé d’aller à Ouagadougou dans la nuit du 6 au 7 décembre 2005. Mais jusqu’au lendemain et même plusieurs jours après, ces travailleurs n’étaient pas arrivés à destination. C’est à partir de cet instant que l’employeur a commencé à s’en inquiéter.

Inquiétude justifiée car il aurait appris qu’une attaque à main armée se serait déroulée dans la même nuit sur l’axe Ouagadougou-Kongoussi. Les recherches ont alors été entreprises et ont permis la découverte du véhicule à bord duquel ils s’étaient embarqués au commissariat de police de Dapélogo.

Le commissariat de police de Dapélogo informa les parents qu’il n’a fait que réceptionner le véhicule benne envoyé par une équipe de policiers de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Pour avoir de plus amples informations, les parents se rendent à la CRS basée à Ouagadougou. C’est là qu’ils ont été informés de la mort des occupants du véhicule. Le 15 décembre 2005, les parents découvrent les corps sans vie dans la brousse de Boulgpooré (environ 150 à 200 mètres de la voie) dans un état de décomposition.

Les victimes

Au nombre de quatre , trois victimes ont été formellement identifiées. Il s’agit de Abdoul Aziz Ouédraogo, de Adama Savadogo et de Jean-Baptiste Nacanabo. La quatrième victime n’a pas été formellement identifiée mais selon les informations reçues par le procureur général, elle se nommerait Jean Raphaël Ouédraogo. Parmi les objets découverts dans le véhicule (une moto, 4 moutons, un poste radio, un lot d’habits, des bidons, 4 pelles, du haricot, des arachides) figurait en effet le reçu de la mobylette portant le nom de Jean Raphaël Ouédraogo. Vérification est donc en cours pour savoir si la quatrième victime se nomme Jean Raphaël Ouédraogo.

La certitude est que la quatrième personne n’appartient pas à l’Entreprise de construction générale ECO. « Il s’agit vraisemblablement d’une personne prise en stop parce que outre la moto, il y avait divers objets dans la camionnette benne ». S’il se trouve que la moto dont le reçu porte le nom de Jean Raphaël Ouédraogo appartenait à la quatrième victime, on pourrait croire que ce quatrième corps est celui de Jean Raphaël Ouédraogo » a expliqué le procureur général. Depuis l’après-midi du 20 décembre 2005, un juge d’instruction a été commis à instruire le dossier. En compagnie de celui-ci, les autorités judiciaires se sont rendues sur les lieux pour les premières constatations.

Abdoulaye Barry espère que la situation sera rapidement tirée au clair. Car il s’agit selon lui de déterminer les circonstances de la mort des quatre personnes et d’identifier exactement les auteurs même si c’est la CRS qui est mise en cause. « Nous ne savons pas exactement quelle personne a tué mais à ce niveau ce qu’on peut dire, c’est qu’il s’agit bel et bien de la police. Une équipe de la police se trouvait à cet endroit et elle avait été alertée de ce qu’une attaque à main armée a eu lieu sur l’axe Ouagadougou-Kongoussi.

Selon les explications que cette équipe a données à sa hiérarchie, elle serait arrivée sur le lieu de l’attaque et aurait rencontré quatre personnes dans un véhicule qu’elle a prises pour des délinquants et il y a eu échanges de tirs », a indiqué Abdoulaye Barry tout en révélant que le juge d’instruction pourra mieux connaître les faits. Connaissant l’équipe de la police qui était de patrouille à la date de l’événement sur le lieu, les interrogations, à en croire le procureur-, ont débuté avec le chef de ladite équipe au moment où Abdoulaye Barry animait le point de presse. Après avoir effectué une visite aux familles des victimes et sur le lieu de l’événement, les autorités judiciaires qui affirment disposer de beaucoup d’informations, pensent que l’affaire sera élucidée très vite.

Enok KINDO
Sidwaya


Lettre du Président du mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples au procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou

Mouvement burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP)

- Membre de la FIDH

- Membre observateur auprès de la Commission africaine des droits

de l’Homme et des peuples

- Membre de l’Union interafricaine des droits de l’Homme

- Affilié à la Commission internationale des juristes

01 BP 2055 Ouagadougou

Tél. : (226) 50 31 31 50 Fax : (226) 50 31 32 28

E-mail : mbdhp@cenatrin.bf

Ouagadougou, le 15 décembre 2005

Le président

A

Monsieur le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou

Ouagadougou

Objet : Exécutions extra-judiciaires

Monsieur le procureur général,

Le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples vient d’être saisi par les personnes suivantes de ce que des membres de leurs familles viennent d’être exécutés sur la route de Malou (à 7 Km de cette localité) par des éléments de la police nationale le 6 décembre à 19 heures 15 mn.

Les personnes exécutées sont :

- Ouédraogo Addoal Aziz

- Sawadogo Adama

- Nakanabo Jean-Baptiste et une autre personne.

Les ayants droits des victimes sont :

- Compaoré Lassiné

- Sawadogo Amadé

- Nakaboa Bagidé

Les personnes exécutées appartiennent à l’entreprise "Echos Construction et Fournitures de Matériels, Fournitures Bureau" (voir le N° de téléphone de l’entreprise et son adresse : 70 21 45 20.

Les délégués du personnel de l’entreprise se sont joints aux familles pour rechercher les corps qui ont été identifiés.

Les premiers indicateurs s’orientent vers la Dunas de Wemtenga qui indique les pistes vers l’ex Décir et à la Direction générale de la police nationale.

Les recherches de la famille ont conduit aux corps livrés aux vautours à 7 km de Rollo, aux environs de Malou :

- un des hommes était couché sur le ventre,

- les deux autres étaient couchés sur le dos,

- une quatrième personne est portée disparue.

Monsieur le procureur général, la police a dit son intention d’enterrer les corps.

Nous vous demandons de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire la lumière sur cette question macabre et que les coupables de ce forfait répondent de leurs actes.

Acceptez nos sentiments de hautes considérations.

Alidou Ouédraogo

Pièce jointe : La déposition contenant d’autres précisions des familles des victimes.

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