Actualités :: Développement numérique : Des enseignants et chercheurs analysent les (...)

À l’initiative du CEPHISS et du laboratoire LAPHI, s’est tenu un séminaire international sur « le changement numérique en Afrique », les 2 et 3 juin 2022 à l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), à Ouagadougou. Pendant 48 heures, plus d’une trentaine de communications ont été présentées et débattues afin de mettre en lumière les mutations qui s’opèrent en Afrique à la faveur du développement du numérique et de l’intelligence artificielle.

À l’instar des autres parties de l’humanité, l’Afrique se transforme et s’invente à la découverte du numérique, des nouvelles techniques de l’information et de la communication. Ce séminaire international vise donc à comprendre et tirer profit de ces avancées technologiques. C’est pourquoi, les 30 communications de la rencontre ont été articulées autour de trois axes. L’axe 1 a pris en charge les questionnements sur la thématique du « changement numérique et l’intelligence artificielle en Afrique », à travers la revue critique des concepts.

Les communications portant sur l’axe 2 ont analysé les enjeux, les défis, les limites du changement numérique et de l’intelligence artificielle en Afrique d’une part et, d’autre part, les relations qu’entretiennent les États de la sous-région à l’heure du numérique, dans les domaines de l’éducation et de la sécurité, mais surtout dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme transfrontalier. Enfin, l’axe 3 a porté sur la problématique de la crise sanitaire et sa relation avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication à travers le sous-thème « La télémédecine, l’intelligence artificielle et la santé numérique en Afrique ».

Selon le président du comité d’organisation, Pr Cyrille Koné, ce séminaire a pour but de comprendre le phénomène du changement numérique, de l’étudier et de se mettre en marche. « Nous avons initié cette rencontre scientifique dans de but de comprendre le phénomène qu’est le changement numérique qui accourt, de comprendre les enjeux et d’étudier les opportunités qu’offrent ces transformations. Il s’est également agi pour nous, au cours de ce séminaire, de nous interroger sur les défis à relever et puis bien sûr saisir ce moment d’échanges entre chercheurs pour mutuellement renforcer la coopération mais aussi produire de la connaissance sur un sujet qui concerne la société », a-t-il expliqué.

« Il y a avec le numérique des possibilités pour l’Afrique de faire des bonds, à condition que l’on use à bon escient de ces technologies », Pr Cyrille Koné.

Les technologies numériques pour contrer l’insécurité

Les technologies numériques ont profondément transformé toutes les facettes de nos sociétés, présentant autant de défis que d’opportunités, y compris en matière de paix et de sécurité. C’est ce qui est ressorti des différentes communications portant sur l’axe « État contemporain, crimes et sécurité au Sahel et par-delà à l’heure du numérique ».

Pendant environ deux heures, les communicants se sont attelés à présenter des solutions numériques pouvant servir d’arme de guerre pour lutter efficacement contre le terrorisme. À cet effet, le premier communicant, Cédric Baudouin Kaboré, directeur général de la start-up Fikasso security, a mis en exergue l’opportunité que pourrait représenter l’exploitation idoine des données.

« Pour nous, l’essentiel de la stratégie nationale de sécurité réside dans une gestion optimale des données de la population. De ce fait, nous considérons les données, les data comme la première denrée d’une stratégie de sécurité à l’ère du numérique. Les données sont considérées actuellement au même titre que le pétrole. Pour accomplir les choses et évoluer, l’homme à impérativement besoin d’un certain nombre d’informations… Pour cela, il faut implémenter des technologies et des infrastructures permettant de collecter les données dans les secteurs clés », a-t-il soutenu.

« Sur la dimension stratégique, le numérique est une véritable opportunité pour l’Afrique de se repositionner », convainc le colonel Auguste Denise Barry.

À sa suite, le colonel Auguste Barry, ancien ministre de la Sécurité et de l’Administration territoriale, le Dr Amado Ouédraogo, l’expert en cybersécurité, Younoussa Sanfo, et le commissaire de police Rachid Palenfo ont mis en exergue le potentiel dont recèlent de telles technologies dans le cadre des opérations de terrain.

« De nombreux progrès sont faits dans le domaine. Nous avons les drones de haute et moyenne altitude et des micro-drones. Parlant de la miniaturisation, nous avons un processus au niveau de l’armement qui permet de renforcer la capacité des armes. Nous avons également l’usage des senseurs (NDLR : anglicisme de capteurs) qu’on place dans l’organisme humain de façon à pouvoir suivre en direct le champ de bataille, mais aussi pour avoir des informations sur le mental des soldats afin d’opérer des réajustements. Il y a aussi la technique du combat collaboratif qui est aujourd’hui une pratique qui permet à l’homme de travailler avec la machine et aussi à plusieurs machines de travailler ensemble », a expliqué le colonel Barry.

« Un réel engagement de nos gouvernements, ainsi qu’une planification stratégique accompagnée d’’expérimentation sont les prérequis nécessaires à notre aventure en tant que nation souveraine dans la quatrième révolution », Cédric Baudouin Kaboré

Avant de conclure son propos, il a insisté sur le besoin de financement de la recherche. « Il faut que les Etats africains acceptent d’investir dans la recherche. J’ai souvent vu des opérateurs économiques offrir 100 millions, 50 millions. Mais j’ai rarement vu un opérateur économique donner 100 ou 200 millions pour la recherche. Je pense qu’il y a des niches dans lesquelles on peut travailler à intéresser les privés au financement de certaines activités de recherche, dans le cadre de la promotion de l’intelligence artificielle dans notre pays », a-t-il conclu.

À la fin de la rencontre, le Pr Cyrille Koné, président du conseil d’organisation du séminaire, s’est dit comblé et satisfait par les différentes communications. Le comité d’organisation prévoit de mettre l’ensemble des contributions à la disposition du grand public. Il a aussi annoncé la tenue d’autres colloques afin d’approfondir les débats autour de la question du numérique.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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