Le Burkina Faso a commémoré la Journée mondiale de lutte contre le Sida, jeudi 1er décembre 2005 à Ziniaré, chef-lieu de la région du Plateau central. Le thème : « Stop Sida » et le slogan « Ne tournez pas le dos au Sida. Faites la promesse », ont été retenus par la communauté internationale qui invite chacun à s’engager concrètement dans la lutte contre ce mal.
Autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses, personnes vivant avec le VIH, associations de lutte contre le Sida se sont retrouvées à Ziniaré, capitale de la région du Plateau central pour commémorer la Journée mondiale de lutte contre le Sida (JMS) 2005. Une Journée qui invite par son thème : « Stop Sida » et ses slogans « Tenons nos promesses. Ne tournez pas le dos au Sida. Faites la promesse », tous les êtres humains à persévérer plus dans la lutte contre le Sida.
Cela par des actions concrètes sur le terrain mais aussi à travers une solidarité internationale. A Ziniaré, lorsque Mme Cécile Ilboudo, personne vivant avec le VIH (PVVIH) monte à la tribune au nom de tous ses pairs, c’est pour témoigner « la reconnaissance et les remerciements du peuple burkinabè et des autorités étatiques à toutes ces femmes et à tous ces hommes, qui quotidiennement, silencieusement mais aussi efficacement, s’investissent sinon se sacrifient pour la santé de tous ».
Toutefois, indique Mme Ilboudo, beaucoup de promesses ont été faites à travers des initiatives telles que le TAP, le MAP, le 3 by 5 etc. dont l’issue est de permettre aux PVVIH d’accéder aux soins, notamment le traitement antirétroviral (ARV) mais... »Tout cela nous avait donné beaucoup d’espoir. Espoir qui aujourd’hui hélas, est en train de s’estomper car nombre de nos camarades, surtout en milieu rural meurent du Sida et d’autres en quête d’une prise en charge adéquate ne savent plus à quel saint se vouer malgré tous les efforts entrepris jusqu’à ce jour », a poursuivi Mme Ilboudo. Elle a exprimé sa reconnaissance à Madame Alizèta Ouédraogo pour ses actions qui ont permis à des PVVIH de rester encore en vie. Ce n’est du reste pas un fait de hasard si le Burkina Faso a choisi comme affiche pour la campagne 2005 de lutte contre le Sida, l’image de cette femme, présidente du groupe Tan-Aliz, pour servir d’exemple. « Chacun de nous peut faire stopper le VIH », dit l’affiche. Mme Ilboudo insiste, « elle nous interpelle à initier des actions et compter sur nos efforts personnels pour faciliter l’accessibilité aux soins ».
Les associations engagées dans la lutte contre le VIH par la voix du président de l’association Zems-Taaba, Edouard Diapa, ont affirmé leur soutien au Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST) et ont rappelé que le monde a aujourd’hui les moyens d’arrêter le VIH-Sida. « Malheureusement, ceux qui sont actuellement les plus touchés sont ceux qui n’ont pas de moyens.
Pour nous, le VIH-Sida ne peut être vaincu sans une solidarité internationale active et objective. Aussi, le Fonds mondial constitue la matérialisation de cette solidarité » a laissé entendre M. Diapa. Le premier responsable du secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST) Joseph André Tiendrébéogo a mieux explicité le thème de cette journée qui est d’inciter tout un chacun à contribuer à freiner, voire stopper la propagation du VIH et réduire l’impact négatif du Sida sur la communauté.
« Gouvernements, institutions internationales, groupes religieux, médias, citoyens et personnes vivant avec le VIH ont un rôle à jouer pour faire tenir ces engagements d’où le slogan « Tenons nos promesses », a affirmé Joseph A. Tiendrébéogo. L’ONUSIDA a choisi de retenir pour cette même campagne un second slogan : « Ne tournez pas le dos au Sida. Faites la promesse » afin d’inciter davantage les individus à plus de responsabilités et d’engagements personnels. M. Tiendrébéogo a saisi l’occasion pour faire le bilan des efforts déployés au cours de l’année qui s’achève, dégager les acquis et les faiblesses et projeter des perspectives pour l’année à venir.
Ainsi, tout en poursuivant la réalisation des actions qui avaient été programmées pour cette année, le SP/CNLS-IST, avec l’appui de la société civile et des partenaires techniques et financiers, a élaboré le cadre stratégique de lutte contre le Sida et les IST 2006-2010. Ce cadre a été adopté le 30 juin 2005 par la session extraordinaire du CNLS-IST, puis par le gouvernement. Il comprend 5 axes stratégiques à la différence du précédent qui en avait quatre.
Le ministre de la Santé, Alain Yoda qui a présidé la cérémonie a félicité, au nom du président du CNLS-IST Blaise Compaoré, tous les acteurs dont les apports pertinents ont permis d’atteindre « les résultats qui font du Burkina une référence en matière de lutte contre le VIH-Sida. Comme en témoignent, chaque année, les visites de délégations de plusieurs pays d’Afrique pour s’inspirer de l’expérience burkinabè ». Mais en dépit de ces résultats nous ne devons pas baisser la garde car selon l’ONUSIDA, le Burkina est toujours en situation d’épidémie généralisée. « C’est pourquoi, nous réaffirmons notre engagement à renforcer notre approche multisectorielle, à travers la mise en œuvre du cadre stratégique de lutte contre le Sida et les IST 2006-2010, adopté le 27 juillet 2005 par le Conseil des ministres », a insisté le ministre de la Santé.
Conscient que malgré les progrès réalisés par le gouvernement et l’ensemble des partenaires pour lutter contre la pandémie, le défi reste encore énorme, le ministre de la Santé a pris l’engagement au nom du gouvernement burkinabè, « de s’associer à l’initiative du bureau de l’OMS pour la région Afrique de faire de l’année 2006 l’année de l’accélération des efforts de prévention du VIH-Sida ». Par ailleurs, M. Bédouma Alain Yoda a lancé officiellement la campagne « les enfants et le Sida » au Burkina Faso. La campagne mondiale « les enfants et le Sida » au Burkina est une œuvre qui accorde une attention particulière à l’enfance.
En la matière, l’UNICEF, l’ONUSIDA et d’autres partenaires ont ouvert la voie en lançant le 25 octobre dernier la campagne dénommée : « unissons-nous pour les enfants ». Du reste, le représentant-résident du PNUD et président du groupe Thématique ONUSIDA Georg Charpentier a noté l’urgence qu’il y a pour les partenaires à soutenir la lutte contre la pandémie du Sida dans les pays du Sud. En retour ces pays doivent respecter leurs programmes pour plus de résultats. La célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida a été l’occasion de distinguer des personnes et des structures qui se sont illustrées dans la lutte contre le Sida au Burkina. Ainsi trois personnes et quatre structures ont été décorées. En outre, les acteurs de la lutte contre le Sida ont posé la première pierre à Ziniaré du Conseil de dépistage volontaire de la Bergerie. Ils ont également visité des stands qui ont exposé des produits entrant dans les mesures de prévention de la transmission du VIH.
Charles OUEDRAOGO (charles_ouedraogo@yahoo.fr)
Sidwaya
