Les attaques terroristes continuent d’occasionner leurs lots de conséquences dont les Personnes déplacées internes (PDI). A l’instar des autres régions en proie à l’insécurité, le Nord enregistre plusieurs PDI à Ouahigouya, chef-lieu de la région. Face à cette situation, Sibila Samiratou Ouédraogo, une ressortissante de cette localité, veut apporter une réponse. Il s’agit d’une collecte aux profits des enfants (précisément du quartier de la ferme de Ouahigouya), pour leur permettre de faire face à l’harmattan. Elle donne plus de précision sur le plateau de LefasoTV.
LefasoTV : Vous revenez de Ouahigouya et dans cette ville il y a un nombre important de personnes déplacées internes. Dites-nous quelle est la situation actuelle dans cette ville ?
Sibila Samiratou Oudedraogo : Je vais parler d’une localité que je maîtrise parce que c’est mon quartier. Il s’agit du quartier « la ferme » qui se trouve à la sortie de Ouahigouya sur la route de Titao. Je peux dire que c’est une île parce que nous sommes dans un bas-fond. Il y a un nombre assez élevé de déplacés internes dans cette zone et qui ne cesse de s’accroître. Avec la période de l’harmattan, ils n’ont pas le nécessaire pour faire face à la fraicheur. Leur situation est donc actuellement peu enviable.
Quelle réponse voulez-vous apporter à cette situation ?
Notre initiative est de permettre prioritairement aux enfants de zéro à cinq ans de faire face à l’harmattan. Il s’agit d’une journée de dons placée le 1er janvier 2022. Ce serait une action significative pour nous parce que ces dons constitueront notre cadeau de nouvel an pour ces enfants déplacés internes.
Comment cela va-t-il se dérouler et pendant combien de temps ?
A partir de ce jour nous sommes ouverts et recevons les dons. Il s’agit d’une confection de kits. Chaque enfant recevra un kit composé de pommade, de savon, de sous-vêtements et de filets de douche.
Comment peut-on contribuer et vous accompagner dans cette initiative ?
Nous sommes constitués en association à Ouahigouya, le « Club des Jeunes bâtisseurs du Nord ». Toute personne qui voudrait donc nous accompagner pourrait entrer en contact avec cette association (+226 73 35 31 61/57 40 56 22). Ici à Ouagadougou, nous sommes en partenariat avec le cabinet Audace Afrique dont la promotrice est Nana Benéwindé Gré Marthe. Toute personne qui réside à Ouagadougou et qui voudrait faire un don de tout genre pourrait entrer en contact avec le cabinet Audace Afrique.
En plus de cette initiative, vous avez également une autre en perspective, prévue pour mars 2022. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Effectivement ! L’initiative de mars 2022 consiste à former des femmes déplacées internes en saponification. Nous pensons qu’il faut doter ces personnes de moyens de résilience vu que la situation perdure. Nous voulons donc leur permettre de produire. Cependant, une chose est de produire et une autre en est de pouvoir écouler. C’est pourquoi nous lançons un appel car nous avons besoin de partenariat, de personnes physiques ou morales pour aider à l’écoulement des produits de ces femmes.
Interview réalisée par Cryspin Laoundiki
Assompta Somé
Lefaso.net
