Actualités :: Promotion de la paix au Burkina : Des jeunes et femmes leaders (...)

Le Réseau des femmes de foi pour la paix au Burkina Faso (REFFOP-BF), en collaboration avec l’ONG Oxfam, ont organisé un atelier le jeudi 9 décembre 2021 à Ouagadoudou. Cette rencontre vise à sensibiliser des femmes et de jeunes leaders associatifs sur les champs lexicaux et sémantiques menaçant la paix au Burkina.

Dans le cadre du projet « Contribution des femmes de foi au dialogue interreligieux et à la consolidation de la paix au Burkina Faso » le REFFOP-BF, avec l’appui de l’ONG Oxfam, ont organisé un atelier. Ce sont des chefs coutumiers, des femmes et des jeunes, soient un total de 20 personnes qui ont été convoqués pour l’occasion.

Les populations du Burkina Faso subissent des atrocités liées au terrorisme depuis 2015. Pour certains experts, la radicalisation peut s’expliquer, entre autres, par le fait que certains individus se sentent discriminés à cause de leur appartenance ethnique. C’est dans ce contexte que les participants, à travers cet atelier, ont été outillés pour contribuer à désamorcer la bombe de la désunion. Des propos dégradants et péjoratifs à l’égard de certaines communautés ethniques empêchent la consolidation de la cohésion sociale. Comment des propos peuvent entacher le vivre ensemble ? Concrètement, cela se traduit par des propos employés pour définir négativement une communauté ethnique. Blessées par ces catégorisations infondées, elles font du repli sur soi une arme de défense.

Une contextualisation des expressions

La séance a été animée par l’un des ambassadeurs de la paix du réseau, Issaka Sourwema, le Dawelg Naaba. « C’est pour permettre aux participants de se pencher sur les champs lexicaux et sémantiques qui, dans nos différentes langues par exemple, constituent une entrave à la paix au Burkina Faso. Il y a des mots ou expressions qui, s’ils sont employés, bloquent la communication entre les gens parce que cela contient une forte charge en termes de stéréotypes, de préjugés, d’intentions dégradantes et de stigmatisation des uns à vis-à-vis des autres. Nous prenons juste un exemple, si moi qui ne suis pas un moaga, je dis que les san sont des anarchistes, c’est une société inorganisée. Ces propos sont péjoratifs, mais si je suis moaga, je dirai que c’est de la parenté à plaisanterie. Cependant, si je ne suis ni l’un, ni l’autre et que j’emploie ce type d’expression, évidement cela ne peut pas prospérer. Quand on dit que les mossé sont assoiffés de pouvoir, si ce n’est pas un san qui le dit, cela peut être stigmatisant. On prend une expression conceptuelle et on l’applique à l’ensemble d’une communauté. Or en réalité, cela ne devrait pas se passer ainsi. Chacun est comptable des actes qu’il pose. On doit raisonner comme en justice, où la responsabilité pénale est individuelle. Si on essaie de lister ces mots et parallèlement on essaie de trouver des expressions de substitution, à partir de ce moment, cela devient plus facile. Il y a un proverbe qui dit que la sorcellerie des mots ou de la bouche est pire que la sorcellerie elle-même. Ensuite, une blessure physique guérit plus vite qu’une blessure psychologique », a argumenté Issaka Sourwema, Dawelg Naaba. L’objectif général de cette activité est de faire prendre conscience aux participants des dangers qu’encourent le Burkina Faso à cause des fortes charges négatives et discriminatoires de certaines expressions usités en français, mooré, fulfuldé et en dioula.

Issaka Sourwema, Dawelg Naaba, ambassadeur de la paix du REFFOP-BF

Fatou Somé est le commissaire aux comptes du REFFOP-BF. Elle a souligné que le choix du Dawelg Naaba pour évoquer cette thématique n’est pas fortuit. « Il œuvre pour la paix depuis des années. Il a les mots pour rassembler, c’est un bon gestionnaire de conflits », s’est-elle justifiée. Le Réseau des femmes de foi pour la paix au Burkina Faso (REFFOP-BF) a été créé en 2019 avec l’appui de Oxfam. Ses membres militent pour la consolidation de la paix dans le milieu religieux.

Samirah Bationo
Lefaso.net

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