Les Bobolais se disent consternés par les attaques perpétrées à l’hôtel Splendid et le café Cappuccino par des djihadistes ce vendredi 15 janvier à Ouagadougou. Si certains l’ont appris samedi dans la matinée, d’autres par contre ont suivi l’événement de bout en bout, depuis l’annonce jusqu’au dénouement.
Réveil difficile pour certains Bobolais, ce samedi 16 janvier. Il fallait tout de même vaquer aux occupations. Dans les domiciles familiaux, aux kiosques en passant par les lieux de regroupement jusqu’au grand marché, chacun y va de ses commentaires. « C’est très méchant cette attaque de l’hôtel splendid à Ouagadougou », laisse entendre Hervé dans un kiosque sis au quartier Belle-ville de Bobo-Dioulasso. Un silence règne quelques secondes avant que le propriétaire dudit kiosque ne réagisse. « Je n’ai pas fermé l’œil toute la nuit. Je suis resté devant la télévision pour suivre les informations. Certains témoignages étaient très douloureux », dit-il. Au centre-ville, des commerces et quelques banques sont ouverts. Devant une pharmacie, des hommes s’informent sur l’attaque de Ouagadougou. Il en est de même sous quelques hangars au niveau du grand marché. Ça s’explique et s’informe en langue mooré ou dioula avec des airs de tristesse. Consternation, indignation sont les mots que l’on pouvait entendre. Certains vont jusqu’à proférer des malédictions contre les auteurs de l’attaque. « Ils ne sont pas des musulmans. Un bon musulman qui a l’amour de
Dieu ne saurait commettre de tels actes ignobles », note Bouhani Ouattara, informaticien à la retraite. Visiblement remonté, il a confié avoir accueilli la nouvelle avec amertume. A l’entendre, rien ne justifierait ces agissements. « Pourquoi donc abattre des innocents et à quel dessein » se demande-t-il ? M. Ouattara qui confie avoir suivi l’événement sur une chaine de télévision étrangère jusqu’à 4heures s’est rendu à la mosquée pour implorer Dieu d’accorder le paradis à la vingtaine de personnes mortes lors des attaques. Joël Sondo, opérateur Airtel money est aussi attristé par l’événement. Adama Sawadogo aussi, agent à la Poste, confie avoir reçu les premières informations sur les réseaux sociaux notamment Facebook et Tweeter. « J’avoue que j’ai peur avec l’énormité des informations. On ne sait plus qui dit la vérité ou pas », fait-il remarquer.
Que les autorités prennent leurs responsabilités !
A entendre le vieux retraité M. Ouattara, le djihadisme ne date pas d’hier. C’est une menace, poursuit-il, qui date de depuis des années avec récemment des attaques au Mali, au Niger et biens d’autres pays. Il a insisté sur la nécessité d’une prise de responsabilité de nos autorités au niveau sécuritaire. « Il faut rester vigilant et mater quand il le faut tout suspect qui tenterait de troubler l’ordre public », assène M. Ouattara. Quant à Joël Sondo, il en appelle à la collaboration sincère des populations avec les forces de défense et de sécurité. En renforçant, ajoute Adama Sawadogo, la sécurité à tous les niveaux, tant dans les quartiers, les villes que les frontières.
Abattue, Marie-Thérèse, la soixantaine révolue, refuse que cela arrive au Burkina.
Avant d’inviter les autorités a plus de vigilance, elle a exprimé sa compassion aux familles endeuillées et aux blessés. Un peu plus pessimiste, Gérard Péhoutou a indiqué que ces attaques étaient prévisibles. « J’avais prédit lors d’un échange avec des amis que le MPP au pouvoir, si les trois premiers mois se passent sans crise, le Burkina serait bien plus qu’un paradis. Je le disais au regard des tentatives de sabotages, à maintes reprises, de notre démocratie », explique Gérard. Il revient donc, dit-il, aux nouvelles autorités de vite neutraliser ce réseau de tueurs et de veiller à la sécurité des biens et des personnes.
Bassératou KINDO
Lefaso.net
