Dans une longue déclaration parue ce mercredi dans la presse, Me Hermann Yaméogo a tenté de nier les évidences qui l’accablent quant à sa collusion avec des puissances extérieures.
Pourtant des informations de plus en plus précises viennent corroborer les accusations portées contre lui par le ministre de la Sécurité.
Il nous revient en effet qu’au cours de son périple, le président de l’UNDD aurait reçu pas moins de dix-huit (18) millions de F CFA que son homme de confiance Noël Yaméogo a été chargé de placer dans des banques étrangères. Nos sources qui sont généralement bien informées font état de plusieurs dépots dans des banques de la sous-régions dont 4 millions de F CFA le 14 septembre, 8 millions le 21 septembre et 6 millions le 28 septembre. Ces dépôts auraient été faits dans plusieurs banques.
Du reste, Hermann Yaméogo lui-même semble corroborer dans sa dernière déclaration cette information quand il affirme ; "J’apprendrais également qu’ayant trouvé sur Noël (qui a l’habitude de s’occuper de mes affaires aussi bien à Ouagadougou qu’à l’étranger) un chéquier m’appartenant, une procuration pour agir en mon nom, des reçus de dépôt de sommes d’argent dans mon compte en Côte d’Ivoire, il aurait été conclu très rapidement que tout cela ne pouvait qu’être le fruit de la rémunération des renseignements que je monnayais".
Hermann Yaméogo ne dit pas toute la vérité. Par exemple a-t-il un ou plusieurs comptes en Côte d’Ivoire ou en Guinée ?
Les reçus de dépôt d’argent saisis sur Noël Yaméogo concernent quel montant au total ? Les 18 millions dont parlent nos sources ?
Au demeurant par quelle opération du Saint Esprit même étant dans les avions entre Ouaga-Abidjan-Washington et Conakry, Hermann Yaméogo se procure de l’argent ? Il ne nous fera pas croire que dans les avions, il vend des journaux, de la banane, du parfum et que sais-je encore pour qu’une fois atterri, il ait des recettes en millions de F CFA à déposer dans les banques ?
Mais comme l’homme ne dit pas la vérité, peut-être bien qu’il a des affaires qui prospèrent en Guinée (boutiques de riz ?) en Côte d’Ivoire (une charcuterie ?) ou à Washington (boutique d’art ?). Non ! la réalité est tout autre. Hermann Yaméogo est comme le renard de la fable. En bon flatteur, il vend du vent, produit d’espionnite aiguë et s’amasse du blé au dépens de ceux qui l’écoutent.
N’a-t-il pas lui-même reconnu dans sa dernière déclaration avoir déjeuné avec la première dame de Côte d’Ivoire, la tristement célèbre Mme Simone Gbagbo, celle qui préfère un Vietnamien à la tête de la Côte d’Ivoire qu’Alassane Dramane Ouattara taxé d’être Burkinabè ? De quoi Hermann Yaméogo a-t-il pu s’entretenir avec l’incarnation de la ligne dure du FPI que représente cette Simone Gbagbo pendant leur déjeuner ?
De la pluie et du beau temps ? Bien sûr que non ! De la politique intérieure du Burkina et de la Côte d’Ivoire. Certainement.
Djibril TOURE
L’hebdo
