Actualités :: Où va Air Burkina ?

M. le Ministre,

Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte pour vous faire part de mes inquiétudes qui sont certainement celles de milliers d’autres Burkinabè qui, par leur fidélité à Air Burkina veulent soutenir vos efforts et faire de cette compagnie aérienne une fierté du peuple burkinabè.

Je voudrais tout d’abord louer les efforts de M. le Président de la République et des gouvernements successifs qui, malgré quelques échecs malheureux et regrettables, ont réussi à doter le pays d’infrastructures de transport terrestre enviables dans la sous-région.

Mais pourquoi le transport aérien est-il le parent pauvre des infrastructures et du matériel de transport ? L’« Aéroport International de Ouagadougou » est le dernier de la sous-région, semblable à un magasin de stockage : aérogare sommaire, halls de départ et d’arrivée mal équipés, passagers débarqués au loin devant « faire les 100 mètres plats » avant d’atteindre le hall d’arrivée où les chariots de transport de bagages sont vétustes, désaxés, rares et chers ! etc...

Cependant, ma préoccupation majeure concerne la compagnie Air Burkina dont les avions fatigués et la gestion approximative font la honte du Faso. Air Burkina c’est « les ailes du Burkina ». Il transporte l’image de notre pays dans la sous-région et peut-être bientôt en Europe ? En tant que « fréquent flyer » (donc voyageur régulier), mes inquiétudes vont grandissantes quant à la fiabilité et à la sécurité des appareils (avions).

Le vendredi 1er Octobre courant, on a frôlé la catastrophe. Il y a eu un « faux départ » à Ouaga qui aurait pu entraîner une catastrophe nationale : après le décollage du vol Air Burkina 2J360 de Ouaga pour Abidjan, le train d’atterrissage de l’avion a« refusé de rentrer ! » L’avion a fait demi-tour pour se poser. Ce jour-là, les passagers de Ouaga pour Abidjan et d’Abidjan pour Ouaga ont connu le calvaire. Ils ont passé toute la journée à l’aéroport à attendre leur vol sans informations sur ce qui se passait.

Imaginons que l’avion soit bien parti de Ouaga et que c’était plutôt à l’approche d’Abidjan que le même train d’atterrissage refusait de sortir ?

L’avion ne pouvait pas atterrir. Si toutes les tentatives pour faire sortir ce maudit train d’atterrissage échouaient, il ne resterait plus que la pire des solutions : l’amerrissage, c’est à dire la mort .Et si c’était Niamey au lieu d’Abidjan. Pas de mer, le désert pour atterrir sans roues !

Je pense que nos autorités doivent s’impliquer davantage sur le devenir de cette compagnie ainsi que sur sa gestion. N’est-il pas nécessaire d’aller vers une seconde privatisation d’Air Burkina (comme pour la Cimat) en concédant la société à un professionnel du transport aérien, comme Air France (cas d’Air Ivoire) ou la Royal Air Maroc (cas de Air Sénégal International) ou la Lufthansa, etc..

Les avions d’Air Burkina semblent en fin de course et évitons qu’ils ne connaissent le sort des Tupolev russes, qui, en fin de service, au lieu de s’immobiliser, « crashent ! » Il me paraît urgent de renouveler la flotte de la compagnie et seule un professionnel du transport aérien qui a l’expertise, l’expérience, les moyens matériels, financiers, techniques et de gestion peut réussir ce pari. Pas un investisseur qui a sûrement les moyens financiers mais aucune expérience dans ce domaine de haute technologie qu’est
l’aéronautique.

Par delà Air Burkina, évitons les privatisations hâtives qui débouchent sur la cession du patrimoine de l’Etat à des obscurs financiers qui ne voient que le retour sur investissement à court terme, au détriment du progrès du pays.

M. le Ministre, vous avez certainement emprunté au cours de l’année 2004 un ou des vols d’Air Ivoire, d’Air Sénégal ou d’Air Mauritanie. Devant toutes ces compagnies qui sont en quête de l’excellence, Air Burkina fait piètre figure d’amateur. Le Burkina Faso, patrie des Hommes Intègres, gros travailleurs reconnus au plan international, peut-il accepter qu’une compagnie qui porte son nom soit la honte du pays ?

Mamadou COULIBALY
10 BP 9985 Ouaga 10

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