Actualités :: Affaire Juvénal Hien/Col Moussa Camara : Palingwendé répond à Zoodnoma

L’onde de choc de la gifle du colonel continue à se faire sentir au sein de la "république" dont des citoyens digèrent mal ce qui est considéré comme un défi à l’autorité de l’Etat. Sont de ceux-là Palingwendé Kaboré qui, à travers l’écrit ci-dessous, réagit à l’écrit de Zoodnoma, qu’il juge incomplet parce que n’ayant pas conclu au dénouement évident : le colonel s’est rendu coupable en se rendant justice sur un policier en service.

Quand on est un Burkinabè épris de paix et de justice, quand on est un citoyen attaché au respect des droits humains, on ne peut pas ne pas se sentir mal à l’aise lorsqu’on apprend cette affaire et tout son déroulement. Mais ce qui me réconforte dans cette situation, c’est lorsqu’un journaliste (encore et surtout) se sent obligé de réagir et de donner sa compréhension de cette affaire que certains ont qualifié de "gifle à la république". Zoodnoma Kafando a pris le soin de se prémunir des critiques négatives et pas constructives dont se sont érigés maîtres, certains Burkinabè en avouant d’emblée sa méconnaissance de tout ce qui est règlement intérieur militaire.

Pour moi (un néant), même si j’approuve parfaitement le raisonnement logique, cohérent, en un mot rationnel de Zoodnoma Kafando, il a été incomplet en ne tirant pas la conclusion, se donnant le temps "d’attendre le dénouement de cette affaire". Pour ma part, l’affaire est déjà dénouée à moins que l’une des parties veuille se pourvoir en cassation (et ça sera cela le dénouement de l’affaire pour Zoodnoma) pour obtenir un nouveau jugement. Juvénal Hien était en mission (commandée par sa hiérarchie qui, elle, détient une mission du gouvernement qui, à son tour, a une mission de la nation).

Donc rien au monde ne l’obligeait à outrepasser les consignes reçues. La deuxième observation est que l’agent de police était en tenue. Généralement, il nous est donné d’entendre ces phrases lors des conflits qui opposent des hommes de tenue aux civils : "c’est à cause de ta tenue, va te déshabiller et reviens, tu sauras qui je suis" ou encore "si un jour je te rencontre et que tu n’es pas en tenue, il faut chercher des pattes de chien pour t’ajouter ; sinon n’gaow". Preuve que la tenue est sacrée et quand on est dedans et qu’on vous touche, c’est la république qui s’en charge. Le colonel Moussa Camara n’était pas en position qui obligeait le policier à le laisser passer.

Donc dans ce cas, il est un citoyen comme tous les autres et il n’avait pas à insister. Ensuite, il s’est rendu justice en giflant le policier et ça c’est très grave, car comme l’a bien relevé Zoodnoma Kafando "même sous les Etats d’exception, on ne pouvait pas se faire justice n’en parlons en Etat de droit démocratique". Le colonel, devant cet échange peu amical, au lieu de franchir le Rubicon (en giflant l’agent de police) il devait saisir les autorités hiérarchiques respectives (de lui comme de l’agent de police) pour soumettre cette affaire "paramilitaro-militaire".

Contrairement au colonel qui veut "donner la relation exacte de l’incident", je trouve qu’aucun des antagonistes ne détient la vraie information et il appartient aux citoyens, après avoir entendu les deux camps de se faire une idée de la vérité. Le ministre de la Sécurité enfonce le clou en intimant l’ordre "de laisser tomber l’affaire" alors que lui-même ne laisse pas tomber l’affaire, car il ne fait rien pour apaiser la situation. Etant donné qu’il y a des cas où le vainqueur n’est pas celui qui a remporté la victoire, je trouve que Juvénal Hien sort de cette affaire ragaillardi et il remporte du même coup le trophée.

A M. Hien, je demande de méditer sur cette citation d’un illustre penseur qui disait que "Si la justice tarde à sévir, c’est qu’elle est allée très loin pour chercher un long bâton flexible pour châtier les coupables". Rien ne restera impuni, rien. Si les hommes n’y parviennent pas, la justice divine (qui est lente et sûre) ne laissera rien échapper. Avant de terminer, je voudrais demander aux autorités militaires de corriger ces inconduites et ne pas donner raison à JJ qui demandait la différence entre un civil et un militaire dans une de ses devinettes qui disait qu’"un civil peut être militarisé mais un militaire ne peut pas être civilisé".

Palingwendé Kaboré
Observateur Paalga

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