Actualités :: PRESIDENTIELLE GUINEENNE : Tous fraudeurs, tous innocents !

Normalement, quand une foule crie au voleur, c’est qu’il y a effectivement un larron qui est désigné et en train de détaler. Mais, lorsque ce cri est poussé et qu’on ne sait ni ne voit le chenapan en question, l’embarras et les interrogations s’invitent dans la danse. C’est bien ce qui se passe présentement en Guinée-Conakry. Pays où, après avoir tenu un scrutin salué par toutes les trompettes du monde entier, des candidats dénoncent à tout va des fraudes. Mais, fraudes organisées par qui et pour qui ? Puisqu’aucun des candidats n’est au pouvoir.

Dans ce cas, plusieurs hypothèses veulent qu’on les examine. La première dit qu’il est possible que les candidats dénonciateurs soient en train de tisser un parapluie qui les abritera des quolibets et de la honte lorsque la CENI les déclarera perdants. Une seconde argue que, pour ne pas paraître le potentiel candidat à qui profiteraient ces présumées fraudes, tout le monde a mis en bouche sa flûte, personne ne voulant garder en soi le silence qui peut se révéler un dangereux accusateur. Une dernière hypothèse suggère que c’est peut-être une manière pour eux de dire à la CENI qu’ils veillent au grain et que tout ce qu’elle fait passe à la millième de seconde près sous leur loupe. D’où donc ce tintamarre qui ne permet plus de faire de distinction entre accusateur et accusé, entre fraudeur et innocent. Tous étant à la fois l’un et l’autre. Sacrée Guinée !

Mais quelle que soit l’hypothèse, il s’avère que cette façon de faire est inopportune. En effet, les candidats violent ainsi l’engagement pris par eux de régler tout contentieux avec le bâton des recours légaux. De plus, ces déclarations de fraudes ventilées aux quatre coins de la Guinée sont de réels explosifs. Les militants de base sont généralement exaltés. Et dans ce cas particulier, étant comme des assoiffés après une longue traversée du désert, ils sont capables de toutes les extrémités.

Ce qui amène alors à suggérer qu’on légifère sur l’acte de dénonciation de fraude afin de faire peser sur la tête de celui qui le pose, une sanction pénale en cas d’absence de preuves vérifiables. Le général Sékouba Konaté a mis les acteurs politiques devant leur responsabilité : les militaires ont accompli leur part de la tâche ; il reste celle des civils. S’ils échouent, ils n’auront alors qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Et s’il arrivait que les militaires prolongent leur séjour au pouvoir ou s’ils décident de s’y installer définitivement, les partis politiques en seront les seuls responsables. En attendant, Sékouba Konaté et ses hommes assistent au carnaval en observateurs. Il est donc encore temps pour les leaders guinéens de mettre des brides à leur impétuosité. Il faut qu’ils gardent à l’esprit que la démocratie vient de naître en Guinée. Et comme tout nouveau-né, ses premiers pas sont maladroits. Il faut donc que les uns et les autres soient tolérants et ne regardent qu’à l’essentiel.

Abdou ZOURE

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