Après l’abattage de centaines d’arbres dans la ville de Bobo-Dioulasso dans le cadre des préparatifs du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso, le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Salifou Sawadogo, a effectué une visite de terrain, le jeudi 11 mars 2010. Il a déploré l’acte commis par les autorités communales qui n’ont pas, selon lui, respecté la réglementation en la matière.
« J’ai fait le déplacement à Bobo-Dioulasso, pour constater de visu les dégâts qui sont enregistrés. En tant que département en charge de la protection des ressources forestières, nous ne pouvons que déplorer et dire notre désapprobation par rapport à ce que nous voyons ici.
Nous ne sommes pas contre l’embellissement de Bobo, mais, on ne peut pas se lever et abattre les arbres, sans qu’il y ait au préalable, une concertation », a déclaré M. Sawadogo, à la fin de sa tournée. Selon le ministre, les autorités de la commune de Sya avaient été, à maintes reprises, mises en garde sur une éventuelle coupe des arbres : « Nous-mêmes avons alerté le maire. J’ai pris également connaissance d’une note que le gouverneur lui a adressée.
Et l’autorité a encore eu une circulaire du Premier ministre là-dessus, qui est spécifiquement adressée aux responsables des collectivités territoriales. Indépendamment de ces interpellations et de ces notes, les abattages se sont poursuivis ». De l’avis du Salifou Sawadogo, les premières estimations ont fait ressortir que 339 arbres, dont plus de 200 caïlcédrats, ont été abattus, ce qui fait près de 10 000 m3 de bois.
Le coût approximatif de tous ces troncs d’arbres avoisinerait 84 millions de francs CFA, si on les considère comme du bois de chauffe, et 310 millions, s’il s’agissait de bois d’artisanat. « Il ne s’agit pas d’abattre des arbres, faire des voies et dire qu’on va replanter après. Nous ne sommes pas systématiquement opposé à la coupe des arbres. Cela peut arriver, mais il y a une réglementation en la matière qu’il faut observer », a encore rappelé le ministre Sawadogo.
Parce que les textes n’ont pas été respectés par les autorités communales de Bobo-Dioulasso, il a promis que celles-ci seront verbalisées. « Comme il y a dégâts, il faut que quelqu’un paye, pour que les réparations se fassent », a-t-il martelé. Le directeur chargé du développement économique de la commune de Bobo-Dioulasso et conseiller environnemental du maire, Soumaïla N’Diaye, a expliqué pour sa part, que les arbres coupés étaient trop vieux, et constituaient un danger pour les biens et la population.
« Nous avons un programme de rajeunissement des arbres que nous tentons de mettre en œuvre depuis 2000 », a-t-il souligné, précisant qu’il fallait obligatoirement enlever ces arbres pour faciliter les travaux de voirie. Quant au maire de la ville, Salia Sanou qui était sur le terrain avec le ministre, il n’a pas voulu répondre à la « colère » du ministre de l’Environnement. « Ce sont les autorités qui ont parlé », a-t-il simplement dit.
Les abattages d’arbres à Bobo-Dioulasso ont été opérés sur trois voies : l’avenue de la Nation/Sitarail vers la place de la Nation, l’avenue de la Liberté/Sitarail vers la place du Paysan et la rue Sadiki Sanou/boulevard de la Révolution, vers la mairie centrale. Au total, une cinquantaine de kilomètres de voies sont prévus pour être bitumés dans la ville, dans le cadre de la célébration du 11-décembre prochain.
Moustapha SYLLA
Sidwaya
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