Ils sont 143 couples à s’être mariés devant le maire de l’arrondissement de Bogodogo à Ouagadougou, ce mercredi 10 mars 2010.
"Devant Dieu et devant les hommes, pour le meilleur et pour le pire", même si le baiser n’a pas été long, ils se sont unis. De 29 ans à 67 ans, ils sont 143 couples venus se débarraser de leur statut de célibataire ou de concubin et revêtir la tenue de mariés devant la loi.
Dès le début de l’après-midi, ils étaient déjà présents dans l’enceinte de la mairie de Bogodogo, attendant impatiemment le maire, Sandaogo Henri Kaboré. Ce dernier est arrivé à 15h 40. Avant de commencer, il n’a pas manqué de saluer la présence de Juliette T. Compaoré, secrétaire exécutive de l’ONG ASMADE (Association Songuimanégré du developpement endogène), elle qui soutient beaucoup la mairie dans la santé, l’hygiène et l’assainissement de la commune. Ce qui lui a valu d’ailleurs un présent de la part du maire. Mais sa présence est autrement plus importante, car elle est la marraine de ces mariages célébrés sous le soleil déclinant en cet après-midi de mercredi.
Comme quoi, ce ne sont pas les jeudis et les samedis qui ont le seul privilège d’être des jours de mariage et le maire l’a d’ailleurs relevé. Après avoir remercié comme il se doit la secrétaire exécutive de l’ASMADE qui a offert comme cadeau de mariage trois pagnes à chacun des 143 couples, le maire a procédé à la vérification de la présence des futurs mariés. C’est l’occasion pour les notables et chefs coutumiers venus assister à la cérémonie d’apprécier avec forts hochements de tête les hommes qui répondaient à l’appel de leur nom, non par le "présent" conventionnel, mais par "naaba" et les femmes, par "toumaa". Comme quoi, on ne doit jamais oublier ses racines. Un couple a manqué à l’appel, réduisant le nombre initial de 144 à 143 couples.
Qu’à cela ne tienne, le maire s’est mis à lire les dispositions du code des personnes et de la famille, expliquant aux futurs époux les droits et les devoirs qui seront les leurs dès qu’ils auront dit oui à leur conjoint. Un homme ou une femme prévenu (e) en valant deux, le maire leur a demandé s’ils acceptaient se prendre pour époux ou épouse après avoir écouté les dispositions du code. "J’accepte ! Oui ! Je l’aime très fort !" ont été les réponses données chaque fois qu’un nom est appelé. Cela dit, tout le monde se met debout, on échange les bagues de mariés et on s’embrasse. Embrasser ou embarrasser, en tout cas, cette dernière phase a été plutôt délicate pour certains couples ! Bref, l’essentiel, c’est qu’ils sont désormais mariés.
C’est alors qu’on a permis à Boukaré Ganamtoré, 67 ans et Zénabo Sanna, 42, de signer sur le registre d’état civil et de recevoir leur livret de famille et leur acte de mariage. Ce couple est le plus vieux parmi les 143 . Avant de partir, le maire a rappelé aux nouveaux mariés qu’ils viennent de changer de régime matrimonial. Le célibat ou le concubinage avec leurs inconvénients et leurs avantages sont à présent terminés. Une nouvelle phase s’ouvre dans leur vie et il leur a été souhaité bonne chance et beaucoup de bonheur. Le maire a par ailleurs tenu à indiquer aux populations que le mariage civil ne nécessite aucune condition particulière et qu’il n’y a pas que le jeudi ou le samedi seulement où l’on peut convoler à la mairie mais tous les jours.
Par Abdou ZOURE
Le Pays
