A Bobo les grands chantiers mis en route pour l’anniversaire du Cinquantenaire ont commencé avec le chant de la tronçonneuse. La belle avenue qui reliait la gare au rond-point de la Nation vient d’être gommée, effacée de nos mémoires…. Ce sera un grand bitume pour desservir les habitants de cette cité.
Je veux lancer ce cri car je ne peux comprendre qui décide de telles absurdités ? Sur quelle mémoire on va chanter l’indépendance ? Vers quel avenir on veut bâtir l’élan de cette cité ?
Il ne reste aucun arbre aux alentours de la ville ; la température a déjà augmentée depuis 20 ans car, dans le silence, nous avons déboisé tous les alentours de la ville. Et maintenant on s’attaque à ce qui faisait le charme, le plus, de notre cité. Tout le monde nous enviait les arbres qui jalonnent les rues de la ville. Ces arbres sont notre histoire mais, bien sûr, ils ne sont pas doués de parole !!
Le monde entier parle de sauver la planète, d’être plus soigneux de son environnement, de respecter la nature, de faire de la ville un cadre de vie agréable…. Et nous, à Bobo, allons en silence à l’inverse de la marche du monde…
Est-il utile de couper le centre-ville en 2 par une grande artère qui n’alimente que les concepteurs du projet ? On va replanter des arbres ! disent-ils… oui mais… nous avons vu les arbres replantés sur le boulevard Charles-de-Gaulle et son prolongement vers l’aéroport, la rue de Bolomakoté, …ce sont des flamboyants, des filaos, des acacias... Des arbres fragiles, petits, qui n’ont pas la majesté des fromagers et caïlcédrats, des grands arbres qui traversent l’histoire.
Pourquoi ne pas abandonner les projets lorsqu’ils sont contre-nature ? Peut-on bâtir une cité, si belle soit elle, sans l’avis des citoyens ? A ma connaissance, je n’ai vu aucune enquête publique recueillant l’avis des Bobolais sur ce projet.
Il y a changement des mentalités. Partout dans le monde, on préserve le centre-ville, les objets, l’histoire pour que les générations futures n’aient pas un no-man’s-land pour évoluer. Ce courrier n’est qu’un cri de cœur et d’amour pour cette belle ville de Sya.
Solange Ba Secteur 5 Bobo-Dioulasso
L’Observateur Paalga
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