Actualités :: Attribution de parcelles à Yagma : "Il n’y a pas de discrimination à l’égard (...)

A la faveur de l’opération d’attribution des parcelles aux sinistrés du 1er septembre 2009, le comité d’attribution a jugé bon d’ajouter à la liste des attributaires, certains résidants du village d’accueil. A l’étape du recensement, des filles du village de Yagma estiment qu’elles ont été lésées. Non ! Rétorque le superviseur général de l’opération d’attribution des parcelles.

Les villages de Bassinko et de Yagma dans l’arrondissement de Sig-Noghin à Ouagadougou, ont été identifiés pour être les sites d’accueil pour reloger "en zones sûres, non inondables", les sinistrés de l’inondation du 1er septembre 2009. A peine l’opération d’attribution des parcelles commencée (le 3 décembre dernier), que des plaintes surgissent. Des filles, ressortissantes du village de Yagma, crient à la discrimination. Elles estiment qu’elles sont lésées. Pour faire entendre leur voix, deux d’entre elles sont venues se confier à la rédaction des Editions Sidwaya.

Les plaignantes se nomment Alizèta Fofana et Mme Rihanata Bélem/Fofana. Les deux dames disent ne pas comprendre pourquoi dans l’attribution des parcelles aux résidants de leur village, on ne veut pas tenir compte des filles. Selon elles, il y a discrimination à l’égard des femmes et des filles.

"Avant le passage des agents recenseurs, on nous a fait savoir que tout le monde (filles comme garçons) pouvait se faire recenser et bénéficier d’une parcelle. Et à notre grande surprise lorsque le recensement a commencé, seulement les fils du village de même que les femmes célibataires et les veuves ont été prises en compte. Nous ne comprenons pas pourquoi", soutiennent les plaignantes. Et d’ajouter que les raisons évoquées par le conseiller municipal de Yagma ne les ont pas convaincues.

"Le conseiller nous a dit que la décision vient d’en haut et qu’il n’y peut rien. Nous ne savons pas si c’est le maire de l’arrondissement qui a pris cette décision", s’interrogent les sœurs Fofana. Elles demandent des explications claires de la part des autorités. A entendre Rihanata Bélem/Fofana, un père qui n’aurait eu rien que des filles, s’en sortirait bredouille si l’on veut appliquer cette façon d’attribuer les parcelles.

A la mairie de Sig-Noghin, les responsables de la gestion des parcelles dans l’arrondissement, avouent que la question d’attribution de parcelles aux sinistrés dépasse leur compétence. Ils préconisent de se référer au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme (MHU). Au MHU, on est catégorique : "Il n’y a pas de discrimination à l’égard des filles et des femmes".

Pas de discrimination

Ainsi, s’est exprimé Yombi Ouédraogo, chef de cabinet, superviseur général de l’opération d’attribution de parcelles et de délivrance des bons de matériaux aux sinistrés. Selon M. Ouédraogo, "le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme ne peut pas et ne va jamais remettre en cause l’égalité d’accès au foncier". Pour lui, la question foncière est tellement sensible si bien que toutes les sensibilités doivent être prises en compte.

"La loi est claire là-dessus : toute personne ayant 18 ans et plus et qui remplit les conditions, a droit au foncier", a-t-il rappelé.Par ailleurs, Yombi Ouédraogo a situé le contexte de l’attribution des parcelles aux résidants de Yagma. Il a précisé d’entrée de jeu qu’à Yagma on ne distribue pas de parcelles à tous les résidants.

De l’avis du superviseur général, seulement une dizaine de concessions localisées dans le village de Nanzougou (relevant de Yagma) sont concernées. "Nous avons constaté que le lotissement touche une partie du village, exactement six concessions, mais 90% du village n’est pas touché. C’est seulement aux résidants de ces concessions, qu’on va donner des parcelles". Et cela parce que, selon lui, attribuer des parcelles aux sinistrés dans le village sans tenir compte des villageois pourrait engendrer des problèmes de cohabitation.

Pour lui, le ministère est venu appuyer le conseiller municipal qui avait déjà commencé à faire le recensement. "Nous avons dit aux agents de recenser tous ceux qu’ils trouveront dans les concessions concernées (filles comme garçons) et remplissant les conditions d’accès au foncier", a rassuré Yombi Ouédraogo.

Le chef de cabinet du MHU reconnaît cependant que les femmes mariées ne sont pas prises en compte dans le recensement. "Nous considérons que les conjoints vivent sous le même toit. Par conséquent, si le mari a déjà une parcelle, cela voudrait dire que la femme l’a également. Donner donc une parcelle à une femme mariée équivaudrait à l’autoriser à se séparer de son époux. Tel n’est pas notre rôle.

Nous ne voulons pas non plus donner des parcelles à des femmes mariées pour qu’elles les vendent car elles ne pourront pas y habiter", s’est justifié le superviseur général de l’attribution des parcelles. En conclusion, Yombi Ouédraogo rassure toutes les filles du village qu’elles peuvent avoir des parcelles à condition de remplir les conditions requises.

Alban KINI (alban_kin@yahoo.fr)

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