Selon les premiers éléments de l’enquête communiqués à la presse par le ministre de la Sécurité, la victime, précédemment agent de change à l’aéroport international de Ouagadougou, aurait trouvé la mort chez un de ses partenaires d’affaires du nom d’Abbas Damen, de nationalité libanaise et présent depuis seulement huit mois au Burkina.
Le présumé suspect, qui a quitté précipitamment le territoire burkinabè pour rejoindre son pays natal via Abidjan, a été arrêté le 12 janvier 2008 à Beyrouth, la capitale du Liban, comme nous l’écrivions dans notre édition d’hier.
On l’aura remarqué, en l’espace de quelques heures, la collaboration entre les autorités policières du Burkina, de la Côte d’Ivoire et d’Interpool a permis, avec une célérité inhabituelle, de mettre fin à la cavale des suspects sérieux. La communauté libanaise y aura également joué sa partition.
Selon une source proche de celle-ci, le sieur Abbas Damen, une fois arrivé au pays du Cèdre, a téléphoné à un de ses proches à Ouagadougou pour s’assurer, dit-on, que le soupçon ne pèse pas lourdement sur lui. Ce dernier lui aurait assuré qu’il n’en est rien. La confiance existant entre les deux, Abbas Damen indiqua à son interlocuteur, avec précision, l’endroit exact où il se trouvait. C’est ainsi que celui-ci passa un coup de fil à un responsable libanais au Burkina, qui en aurait rapidement saisi les autorités de son pays d’origine. Le reste n’était qu’un jeu d’enfant.
Par ailleurs, de source digne de foi, les autorités burkinabè auraient dépêché une équipe hier à Abidjan pour ramener les deux autres complices dont l’un, le chauffeur du présumé meurtrier, l’aurait aidé à quitter précipitamment Ouagadougou pour Abidjan avant de s’envoler pour Beyrouth. On apprend également que le Consul du Liban au Burkina donne ce matin à 11 heures une conférence sur cette affaire qui défraie la chronique depuis le week-end.
Adama Ouédraogo
Damiss
L’Observateur
