- Rock Audacien D. Damiba
« Nous sommes tellement occupés que nous nous occupons d’avantages » a dit un sage. En effet, le problème auquel nous faisons tous face, c’est celui de ne pas savoir placer les priorités et même que nous nous encombrons de bien de futilités qui nous prennent trop d’énergie et enlèvent notre paix. Savoir s’occuper des choses importantes et mettre en veilleuse celles qui paraissent urgentes…voilà le défi qui se dresse devant chacun ! Et le couple alors ?
Ils sont nombreux les couples qui courent derrière des choses insaisissables, des problèmes à la limite insignifiants tels que maîtriser les faits et gestes du partenaire en dehors du foyer, la nature des relations qu’il (elle) entretient avec telle ou telle personne, pourquoi ces temps-ci il (elle) rentre tout le temps en retard etc. Autrement dit, certains partenaires conjugaux cherchent à tout prix à gérer les affaires extérieures, alors qu’à l’intérieur il y’a tellement de dossiers en souffrance.
Je ne suggère pas qu’il ne faut pas s’intéresser au partenaire quand il est dehors, ce que je déconseille par contre c’est de s’y adonner tellement (fouiller dans un sac de fouin) que toute absence en dehors du cercle familial devient suspecte.
S’adonner à une telle entreprise donne forcément des soucis, des suspicions et pire encore elle créé de la méfiance de l’un à l’égard de l’autre. Quand on est marié, notre première responsabilité est de tenir le foyer « debout », c’est à dire le construire. La gestion quotidienne devient prioritaire et cette gestion touche les domaines de la satisfaction du partenaire conjugal et des enfants dans le cas où il y en aurait. C’est sur le foyer qu’il faut avoir l’œil ouvert pour connaître ce qu’il convient de faire et à quel moment le faire.
Vouloir à tout prix savoir avec qui il sort, avec qui il passe ses soirées, à qui il a donné ceci ou cela est une véritable gymnastique qui épuise les forces tant physiques que morales. Nous sommes-nous mariés pour assainir l’extérieur ou pour donner de la vie et du goût à l’intérieur ?
Dans la vie de couple, il y’a, on le sait, tellement de choses à faire pour procurer à l’un et à l’autre la joie de vivre et de bien vivre. En plus de gérer les affaires du foyer, les couples ont le devoir et le privilège de se gérer ; tout un programme qui requiert des conjoints un constant éveil. Cela va, faut-il le répéter, de la satisfaction de l’homme à celle de la femme en passant par l’éducation des enfants, la gestion des biens, l’accueil des parents et amis, l’entretien physique, matériel et financier de la maison. C’est dire qu’il y’a suffisamment à faire pour l’un et pour l’autre. Le réflexe de chacun devait être d’accomplir correctement son devoir, d’apporter sa contribution et d’être disponible pour la bonne marche du foyer. Il n’y aura donc pas du temps à perdre si tel est que chacun est conscient de l’importante de sa place et de son rôle dans le cercle familial.
En principe, cela ne devrait pas poser de problème que l’un ou l’autre et de temps à autre s’attarde dehors, car aucun foyer n’est une île. Toutes les activités et les relations qui se tissent au dehors doivent être comprises comme participant à la bonne évolution du couple. C’est irréaliste de penser que tout ce qui n’est pas fait au vu et au su du partenaire est forcément signe de volage, d’infidélité ou de relation indécente.
Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter et pire encore de supputer dès que l’un des partenaires s’absente.
Malheureusement sur ce chapitre, les remontrances entre conjoints sont nombreuses et quelquefois véhémentes.
Les femmes disent : « je veux savoir ce qu’il fait dehors…avec qui il sort…pourquoi aujourd’hui il est rentré tard…qu’est ce qu’il fait de son argent etc. »
Les hommes, eux, sont plus exigeants : « je veux savoir où elle va et qu’est ce qu’elle va y faire…où a-t-elle trouvé l’argent pour aller au salon de coiffure…depuis quand celui-ci est son cousin… »
Véritable « casse-tête chinois ». On joue au gendarme, à l’espion et ainsi on devient encombrant : véritable fardeau.
Il serait plus opportun et plus sage de nous occuper de ce que nous voyons, savons et vivons avec le partenaire au lieu de perdre du temps à nous encombrer des « peut-être il (elle) est avec un tel ou une telle ; il (elle) serait entrain de faire ceci ou cela ; et tout cela sans aucune preuve sinon qu’avec la fertilité de l’imagination.
Gérons avec parcimonie les affaires intérieures pour produire des résultats au bénéfice du couple et des autres membres de la famille. De toutes les façons, on ne peut gérer et bien gérer que ce que l’on maîtrise, les « peut-être » glisseront toujours entre nos mains comme des silures avec le risque oh ! Combien grand, de nous entraîner dans des eaux profondes, sites de noyade et donc de perdition.
Une dame m’a confié ceci en parlant de son époux : « ce qu’il fait dehors m’intéresse peu. L’espace dehors appartient à tout le monde, mais mon foyer m’appartient. Là je m’y investis de toutes mes forces ». De la résignation ? Du fatalisme ? Que nenni ! Clairvoyance, réalisme, responsabilité…c’est de tout cela dont fait preuve cette dame. Puisse son exemple inspirer beaucoup d’hommes et de femmes…pour que vive la famille !
Rock Audacien D. Damiba
Conseiller conjugal
E : mail : damibashalom@yahoo.fr
