Actualités :: La conquête française en pays kasena

Le Kasongo faisait partie, des régions du Gurunsi situées à l’écart des premiers axes de pénétration utilisés par les Français. C’est ce qui explique le fait que ce ne fut que relativement tard, en 1899 que le pays kasena fut touché par les missions françaises.

Ce fut pratiquement à la fin de cette année, le 9 décembre, que le capitaine Mordocq quitta Ouagadougou pour le pays kasena en passant par Léo. Son itinéraire le conduisit alors de Léo à Nitiédougou puis Koumbili, Tiakané, Pô et Kampala. La chefferie de Tiébélé n’était pas encore visitée.

L’année suivante, en 1900, le Lieutenant Four parcourt à son tour le pays kasena. Du 17 au 21 juillet, sa mission le conduit de Léo à Nobéré en passant par Koumbili et Guiaro. Les Français furent alors en mesure de placer le Kasongo et l’ensemble du pays gurunsi sous tutelle coloniale.

Ainsi, en 1900, tous les Gurunsi faisaient partie du IIème Territoire Militaire du Soudan. Ce territoire était le résultat de l’application d’un décret du gouverneur Chaudié daté du 17 octobre 1899 (DUPERRAY, A.M., p.177). Le siège de ce territoire fut localisé à Bobo-Dioulasso.

Dans le cadre de ce regroupement, théoriquement les Gurunsi sont partagés entre deux systèmes d’administration. Un petit groupe, comprenant les Ko et les Nuna de la boucle de la Volta Noire (Mouhoun) sont sous administration directe dans le cercle de Koury. La plus grande partie des Gurunsi, c’est-à-dire les Lyela, les Sissala, les Nuna de la rive gauche du Mouhoun (région de Léo) et les Kasena étaient sous un régime de protectorat de la résidence de Ouagadougou. Cet ensemble se partageait à son tour en deux sous groupes, puisque les Lyela relevaient de la circonscription de Ouagadougou alors que les autres dont les Kasena dépendaient de celle de Léo. C’est alors dans ce cadre administratif que s’exerça en pays kasena la tutelle coloniale.

Si dans la partie centrale (Pô) et ouest (Koumbili, Guiaro) du pays, la tutelle coloniale s’imposa sans grandes difficultés, en raison sans aucun doute de la proximité de la résidence de Léo, il en fut autrement pour la région est du Kasongo français.

Ainsi, à Pô, le pê Yadè au pouvoir, fit acte d’allégeance en 1901. En effet, en juillet 1901 il envoya saluer le comandant avec un bœuf et en août de la même année, il se rendit lui-même à Léo avec six bœufs en guise d’impôt (Rapports politiques de Delbor, Léo, 26 juillet 1901-25 août 1901- AD 2 G1 9).

Par contre dans la partie est, les chefferies principales de Kampala et de Tiébélé tardaient à se soumettre à l’autorité coloniale. Sachant que la résidence de Léo est fort éloignée d’eux, les chefs de ces chefferies continuaient à exercer leur autorité comme à l’époque précoloniale. Ils s’adonnaient ainsi au pillage des caravanes des commerçants moose et dioula, leur retiraient les marchandises et les captifs qu’ils avaient achetés dans l’intention de les revendre au nord, et revendaient à leur profit les captifs récupérés (Rapport politique Delors, Léo, 26 juillet 1901-AD. 2G1 9).

Néanmoins, la pression coloniale se fit de plus en plus sentir et finalement, en mars 1902, grâce à la mission conduite par le capitaine Ruef lui-même à partir de Ouagadougou, tout le pays kasena est soumis. En effet, jusqu’ici assez rebelle, le Tiébél-pê Kougnirpê reçut cordialement Ruef et son détachement. Mieux, montrant sa bonne volonté de collaboration, le chef de Tiébélé envoya au mois de mai 1902, un émissaire avec un bœuf pour se plaindre qu’il n’était pas obéi de ses sujets (Rapports politiques Delbor, Léo, 25 mai 1902. AD.2G2 10).

Suite à cette mission, la soumission du pays kasena du Burkina Faso à la tutelle coloniale française sembla un fait accompli. L’autorité se donna alors des moyens pour s’imposer en s’appuyant sur les chefs des chefferies principales de la région que sont Koumbili, Guiaro, Tiakané, Pô, Kampala et Tiébélé.

Source : Moustapha Gomgnimbou : Thèse de doctorat d’Etat.

Bendré

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