Le second est le contraire du premier. Le premier est un mot, le second un mal. En parlant du premier, on évoquera toujours le second parce qu’il est plus aisé de dénoncer l’incivisme que de définir le civisme.
L’on dira après tout que le civisme est le respect et le dévouement à l’égare de la chose publique, de la collectivit, de l’Etat. Le dévouement à la chose publique, strictement entendu, ne peut qu’être que le dévouement à la République. Dit autrement, le civisme se définit par le respect des droits et des obligations de la citoyenneté, laquelle s’institue et se pratique. Le civisme est donc la qualité propre à cette institution et cette pratique.
La formule “voter est un droit civique” signifie que le civisme est d’abord l’implication, la prise de pouvoir effective du citoyen dans les affaires publiques. Le premier exercice civique est l’intérêt pour la chose publique, le civisme est l’action rationnelle en faveur de l’intérêt public. Respecter les couleurs nationales, les feux tricolores, tenir propre son environnement immédiat, éviter le bruit au service, planter un arbre pour la cité sont autant d’actions d’intérêt public.
Ne pas s’investir dans ce sens serait un manque de civisme, donc faire preuve d’incivisme. Aujourd’hui, le cadre de vie de nos quartiers d’habitat social, nos rues, nos lieux de travail laissent trop souvent à désirer avec un état de saleté des plus criants. Malgré les poubelles mises à la disposition et les efforts des personnels chargés de l’entretien, les espaces verts, les trottoirs sont la proie de personnes peu scrupuleuses de leur cadre de vie, du bien public.
Du civisme alors, on dira aussi qu’il n’engage pas seulement une relation verticale du citoyen à l’égard des puissances publiques, mais aussi une relation horizontale entre les citoyens. Chaque citoyen doit contribuer à faire respecter les droits de certains et par conséquent, contribuer à obliger certains autres à respecter leurs obligations. Dire à un quidam de ramasser le morceau de lotus jeté par lui à terre est un acte civique.
Le civisme doit œuvrer à la pratique effective des droits et des obligations de tous les citoyens et travailler ainsi à délivrer le citoyen de son statut de simple usager ou de consommateur de droits. Il responsabilise le citoyen en l’élevant à la conscience de son rôle dans la cité.
Ismaël BICABA
Sidwaya
