Actualités :: Tissu social et tissu de mensonges...

Les Burkinabè s’ennuieraient-ils au point de chercher à mettre le feu à leur propre case pour créer un peu de distraction ? Mais, quand on s’amuse à se faire peur, on finit par avoir peur de s’amuser.

Un feu de paille de gamin en mal de distraction peut vite devenir un gigantesque feu de brousse dévastateur. Notre pays a fait de grands bonds en avant, même si ici et là de grands travaux attendent d’être initiés pour occuper une jeunesse désoeuvrée aux perpectives peu reluisantes, même si çà et là les gardiens de la morale tirent la sonnette d’alarme, même si récemment les gardiens de la quiétude républicaine ont interpellé des tireurs de plans sur la comète, même si un mystérieux visiteur a obligé un confrère à méditer une nuit entière sur le sigle... WC et à lui trouver une similitude avec le sort tragique des tours du WTC...

Certes, l’ambiance générale de la complotite et le meurtre sauvage de Tidiane Paré incitent à l’extrême prudence. Mais la mésaventure de Liermé Somé suscite bien des interrogations. Certes, le journalisme mène à tout, y compris à... Sapouy, on comprend aisément que le cocon peu confortable des toilettes rime avec instinct de survie.

L’on se dit cependant que lorsqu’on frappe à votre porte à 19 heures, vous allez voir qui s’y frotte. D’aucuns se demandent pourquoi le prisonnier des toilettes, qui a jugé dangereux d’appeler à l’aide sur son téléphone portable, n’a pas pensé à envoyer un SMS. Pourquoi aussi le mystérieux visiteur d’un soir, en constatant qu’il y a de la lumière dans les locaux, n’a pas pensé à fouiller les pièces avant de s’installer confortablement jusqu’au petit matin.

Du reste, tous les flics vous diront que le plus petit voleur à la tire commence par observer avant d’agir ; ce qui veut dire qu’un truand désirant visiter les locaux du journal l’Indépendant commencerait logiquement par observer les lieux avant d’y entrer par effraction. Et cette observation lui aurait certainement permis de savoir que quelqu’un, et pas des moindres, s’y trouve. Pourquoi alors ne se serait-il pas soucié de sa présence ?

Au-delà de toutes ces questions qui laissent perplexe, seul Liermé Somé, que les confrères qui l’ont vu décrivent comme fatigué et bouffi (certainement par une nuit d’angoisse sans sommeil), sait ce qu’il a vécu et l’intensité du désarroi qui a pu l’habiter en pensant aux mauvais sorts faits à Michel Congo et, récemment, au correspondant de RFI, Jean Hélène, à Abidjan.

Cela dit, l’insécurité ne doit pas non plus être exploitée aux fins d’instaurer la psychose. Que deviendraient nos villes, Ouaga et Bobo en particulier, si l’on n’ose plus du jour au lendemain travailler tard à son bureau, ou se balader nuitamment sans arrière-pensées ? Nos villes, que dis-je, notre pays y perdrait son âme de pauvre petit pays sahélien sans histoire, dont le charme et le confort résident justement dans cette tranquillité ? Ce serait comme si on enlève l’alcool aux Bobo, ou si on privait les Yarsé de leurs chers baudets. La vie n’aurait plus de goût.

A l’image de l’insurrection des passagers du 4e vol du 11 septembre qui s’est abattu dans une forêt de Pennsylvanie, les "passagers" de nos villes que nous sommes devons nous arc-bouter contre cette violence qui est en train de faire son nid dans nos vies. Nul n’a le droit de nous imposer son cauchemar. On est peut-être parmi les derniers de la planète dans le classement du Pnud, mais on est loin d’être les plus stressés. Ne laissons pas des psychopathes et des semeurs de chaos nous ravir notre quiétude.

Vivement donc que la justice militaire nous livre son ventre et sépare le bon grain de l’ivresse du pouvoir, et que juges et policiers mettent un terme à la cavale des tueurs sournois qui polluent notre environnement social. Un sursaut national collectif peut encore sauver l’essentiel de nos différences. L’enfant de Ziniaré n’est pas seul comptable de notre histoire. Chacun de nous gagnerait à rassembler les fils multicolores de ce vaste et complexe tissu social de la fière Volta de nos aïeux, que dis-je, de nos enfants.

Journal du Jeudi

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