Actualités :: Situation nationale : Le capitaine Traoré met les points sur les i…, « il (...)

Après celui du 3 février, le président de la transition, chef de l’Etat, Ibrahim Traoré s’est exprimé sur la situation nationale. Dans un flot d’actualités, les unes aussi chaudes que les autres, le capitaine a, dans la soirée de jeudi, 5 mai 2023, placé des points sur des i. Détermination, langage de vérité et de fermeté, mais aussi, expression de frustration …

Négociera ? Ne négociera pas ?... « Pas question de négocier, on va combattre », a tranché le chef de l’Etat, Ibrahim Traoré. Et pour cause ? « Nous avons pendant longtemps fait une erreur, de minimiser la menace. Que ce soit l’effectif de l’ennemi que sa capacité de nuisance. (…). On ne négocie pas. Il n’y a pas un centimètre de ce territoire-là qu’on va négocier. On ne donnera rien. Pas un franc du contribuable. Si le contribuable nous donne un franc, on préfère payer des armes que de négocier. Je pense qu’on a mis ça dans la tête des gens pour nous garder longtemps dans la guerre », convainc le capitaine.

Mieux, et dans son élan de motivation de cette position, le président est revenu sur ce qui avait fait les choux gras de certains médias burkinabè, notamment de journaux d’investigation (L’Evènement, Courrier confidentiel…) : le ‘‘deal’’ avec les groupes armés terroristes autour des élections de novembre 2020. En son temps, il n’a pas fallu plus que cette révélation pour que des activistes et autres mercenaires de la toile, à la solde de certaines officines, dégainent toutes sortes d’insanités sur ces médias et les journalistes. Ils ont même été qualifiés de ‘‘apatrides’’, ‘‘éternels chercheurs’’ de problèmes dans un monde qui fonctionne à merveilles.

Malheureusement, ces manœuvres à coups de fortes sommes d’argent n’ont pas pu empêcher ce coup d’arrêt du 24 janvier 2022. Que d’argent engagé dans le « deal » pour tenir ce double scrutin du 22 novembre 2020, autant donc pour mieux disposer des individus à tuer des Burkinabè, occuper des localités, frustrer et décourager des combattants sur le terrain, entamer la confiance entre l’armée et des populations (confère propos du président Ibrahim Traoré). Comme aime à le dire un des emblématiques hommes politiques de ce pays : « c’est tout bénef ! » pour les groupes armés terroristes.

« On est obligé de dire, même si on n’en avait pas l’intention. Je pense qu’en 2020, il y a eu des négociations pour tenir les élections. Nous, en tant que combattants, savons certaines choses, qui nous font très mal. On était en détachement en 2020. On a reçu des instructions d’arrêter tout ce qui est opérations cinétiques ; c’est-à-dire on ne sort plus de nos bases, on reste statiques. Déjà, c’est un mal ; ça fait très mal aux combattants, aux soldats de voir cela. Pire, on a été nargués ; les terroristes nous ont nargués.

Demandez à ceux qui étaient à Selbo en son temps, ils (terroristes : ndlr) ont appelé des villageois pour leur montrer de l’argent dans des valises et envoyé de venir dire aux militaires que le gouvernement ne peut pas les combattre, qu’il négocie avec eux, qu’il a même donné l’argent, voilà ça. Donc, de venir dire aux militaires et aux VDP de déposer les armes. Les gens sont vivants, vous pouvez les interroger. Et ceux (militaires) qui forçaient sortir ont été punis. Plusieurs personnes ont connu cette situation et cela a fait tomber la combattivité ; les militaires étaient découragés, ils ne savaient plus c’est quoi le problème. Et cela persistait tellement que les gens partent en détachement pour juste s’asseoir. Voilà le premier problème que cela a entraîné.

Deuxièmement, l’argent qui a été donné aux terroristes (les gens ont vu, même ceux qui sont à Djibo peuvent témoigner, les véhicules qui venaient nuitamment puis continuaient à Nassoumbou avec des valises), leur ont servi à s’équiper et à bien s’installer. C’est à partir de ce moment que nous avons commencé à entendre des voix d’enfants aux postes ; parce qu’ils ont payé beaucoup de transmissions et créé un réseau. Et une fois que le réseau a été bien stabilisé, ils ont commencé à détruire tous les pylônes. Dès lors, nos populations ne pouvaient plus nous alerter.

Troisième chose négative, cette situation a coupé le lien entre les populations et nous. Vous imaginez, on vous interdit de sortir, vous êtes assis, des populations vous appellent : ‘’Naaba (chef, ndlr), ils sont ici’’. Vous avez interdiction de sortir, donc vous êtes obligés de faire semblant de sortir tourner. Le lendemain encore, elles vont vous appeler. Pendant trois, quatre jours. Finalement, elles concluent qu’il n’y a pas de sincérité dans cette guerre. Elles voient les terroristes, elles nous appellent, mais on ne vient jamais. On ne peut pas dire à ces populations-là qu’on a interdiction de sortir. On est-là, chacun dans son détachement. Finalement, les gens voyaient, mais ils ne nous disaient plus (parce qu’ils se disent qu’ils nous disent, mais on ne vient pas, alors, pourquoi nous dire ?). Il y a eu beaucoup d’effets. Voilà ce que négocier donne ; c’est juste déplacer le problème. Il n’est pas question de négocier, on va combattre. Il n’y a pas de temps mort pour quelqu’un », a détaillé le capitaine Ibrahim Traoré.

« Ce n’est pas un plaisir de tuer, ce sont des hommes »

Pour autant, il ne referme pas les portes. En plus de réitérer les appels à déposer les armes et à rejoindre la mère-patrie, celui-là qui préside aux destinées du pays depuis le 2 octobre 2022 confie : « ce n’est pas un plaisir de tuer, ce sont des hommes ». De ce fait, et pour ceux qui vont accepter de déposer les armes, des dispositions sont en cours pour leur faciliter le retour dans la République.

« Il y a une commission qu’on a instruit de mettre en place, qui discute avec certains acteurs, notamment le monde judiciaire ; parce que souvent, les terroristes ont peur de venir et qu’on les attrape pour aller enfermer et tout. Donc, on discute pour trouver une autre solution, c’est-à-dire leur réinsertion. Beaucoup ont peur. Certains ont déposé les armes, mais ils ont peur d’aller en prison. Moi-même, j’ai dit : attraper et enfermer, ce n’est pas la meilleure chose. Ce n’est pas dans nos cultures mêmes d’enfermer.

C’est la pire crainte de certains terroristes. D’autres sont démobilisés, et parmi eux, des enfants (de 14 ans). On a un processus en cours pour mettre en place des structures ; parce qu’ils ne peuvent pas être démobilisés et venir s’asseoir et se regarder. L’oisiveté est la mère de tous les vices, il faut leur trouver des activités. Dans ce sens, dans certaines zones, nous sommes en train de créer des zones de pâturage, avec de l’agroforesterie (des arbres fourragers) et dans plusieurs autres domaines d’activité, en fonction de ce que chacun voudrait exercer.

On va leur permettre d’exercer et ils vont produire pour les populations. Peut-être que la peine sera des travaux d’intérêt général au profit du Burkina. Nous sommes en train de voir. Même les prisonniers actuels, j’ai dit au ministère de la Justice de voir avec nos magistrats, pour qu’on puisse mettre à profit la peine de travail d’intérêt général, au lieu de prendre (quelqu’un) enfermer dans le noir et le nourrir ; cela nous fait perdre assez, quand même », offre le chef de l’Etat.

Un autre pan de son intervention au relent de dévoilements ..., c’est ce volet équipement, sur lequel le capitaine explique qu’ « il n’y a pas bien longtemps », on avait quatre à cinq soldats pour une kalachnikov. « Même les équipements individuels : gilets pare-balles, casques et tout. Mais en quelques mois, nous avons résolu ce problème. Pourtant, on nous a longtemps fait comprendre que c’est difficile d’avoir des armes, c’est ceci, c’est cela. C’est du mensonge, je peux dire. Nous les avons acquis en quelques mois, les gens sont équipés (même les VDP qui sortent par milliers sont équipés : formés, gilets, casques, armes…) », a relevé le président Traoré.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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